Calliphoridae - Définition

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Introduction

Calliphoridae
 Lucilia caesar
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe Insecta
Sous-classe Pterygota
Infra-classe Neoptera
Super-ordre Endopterygota
Ordre Diptera
Sous-ordre Brachycera
Infra-ordre Muscomorpha
Super-famille Sarcophagoidea
Famille
Calliphoridae
Hough, 1899
Références
ITIS : 151495 (en)
Sous-familles de rang inférieur
  • Calliphorinae
    • Angioneurini
    • Calliphorini
  • Fainiinae
  • Luciliinae
  • Polleniinae
  • Chrysomyiinae
  • Phormiinae
  • Rhiniinae
  • Stomorhiniinae

Les Calliphoridae communément surnommées « mouches vertes et bleues » sont une famille de diptères brachycères calyptères ayant l'aspect de mouches aux couleurs métalliques. Si la majorité sont coprophages et nécrophages, certaines espèces ont une importance médicale ou vétérinaire car génératrices de myiases.

Morphologie

Les Calliphoridae ont l’aspect de mouches au corps robuste d’une taille de 4 à 16 mm aux couleurs métalliques bleu noir, bleu-violet, bleu-vert ou vert pour l’essentiel des espèces. Les genres Cordylobia et Auchmeromyia sont par contre de couleur jaunâtre ou brunâtre non métalliques.

Chez l'adulte, au niveau du thorax, le mesonotum présente quelques rangées de fortes soies, connues sous le nom de macrochètes. Les notopleures possède 2 soies bien développées (macrochètes notopleuraux) et les sternopleures ont 2 ou 3 macrochès sternopleuraux en position 1:1 ou 2:1, caractéristiques de la famille. Le macrochète posthuméral, est situé latéralement par rapport au macrochète présutural.

Importance médicale et vétérinaire

Certaines espèces sont des parasites « myasigènes » facultatifs ou obligatoires, c'est-à-dire que leurs larves se développent au dépens de tissus vivants de l'hôte vertébré, dont l'homme. Citons Cordylobia anthropophaga (ver de Cayor) dont les infestations sont fréquentes en Afrique et se retrouve en Europe chez les voyageurs en provenance d'Afrique. Auchmeromyia senegalensis (ver des cases) sévit en Afrique subsaharienne, provoquant des myiases hématophages. Cochliomyia hominivorax s'attaque aux bétail ainsi qu'aux chevaux, moutons, chèvres, porcs, chiens mais également aux hommes. Chrysomya bezziana est un parasite obligatoire des mammifères, les larves se développant au niveau des blessures.

L'une des espèces de cette famille, Lucilia sericata, est utilisée traditionnellement et depuis quelques années par la médecine classique pour soigner les plaies au moyen de ses asticots (asticothérapie) ; mais il ne faut pas la confondre avec d'autres membres de la même famille qui peuvent consommer la chair vivante (ex : Lucilia bufonivora).

Cordylobia anthropophaga

Le « vers de Cayor » ou Cordylobia anthropophaga est un parasite obligatoire de la peau en formant des furoncles à l’origine des « myiases furonculeuses ». Il parasite essentiellement le chien et l'homme, mais également le chat, le rat et le singe. Il sévit uniquement en Afrique subsaharienne.

Au stade adulte, c'est une mouche de 6 à 12 mm de long, de couleur brun-jaunâtre,avec des bandes noirâtres sur l’abdomen. Les yeux sont rapprochés chez le mâle, séparés chez la femelle.

Les femelles adultes sont actives en début de matinée et en fin de journée. Elles demeurent le reste de la journée et de la nuit dans des endroits sombres sous le toit des habitations. Les adultes se nourrissent du jus sucré des fruits, d'excréments et de liquides de décomposition de cadavres d'animaux.

La femelle vit 15 jours à trois semaines. Elle pond environ 150 à 300 œufs de 0,8 mm de long, sur une surface sèche et ombragée souillée auparavant par de l'urine ou des fèces, tels que du sable, des couches de bébé ou du linge mis à sécher. Elle ne pond jamais ses oeufs directement sur la peau, ni sur les poils ou dans les cheveux.

L'éclosion survient au bout de trois jours. La larve néonate, longue de 1 mm, se déplace à la recherche d’un hôte, ce qui peut durer jusqu’à une dizaine de jours. Une fois la larve parvenue sur la peau, elle s'y enfouit. Elle s'installe dans le derme, laissant une petite ouverture à l'extérieur pour respirer. Les points de pénétration sont essentiellement les pieds, les doigts, les organes génitaux et, pour les animaux dormant sur le sol, les parties en contact avec celui-ci. L’homme ressent généralement une légère démangeaison pendant les premières 48 heures. La papule devient rouge et le prurit disparaît habituellement. La mue s'effectue deux ou trois jours après la pénétration. La larve de stade II, de 2,5 à 4 mm de long, est munie d’épines dirigées vers l'arrière qui empêchent toute sortie par l'orifice d’entrée.

La larve passe au stade III, 5 à 6 jours après l'invasion. L’hôte présente un furoncle ferme, avec une petite croûte sèche à l'apex (composée des sérosités jaunâtres produites par l'organisme et des déjections de l'asticot) recouvrant un pertuis de 2 à 3 mm de diamètre au fond duquel les stigmates postérieurs de la larve sont visibles. À ce stade, la victime souffre d’un prurit important. La larve peut mourir et sa cuticule provoque un abcès. Lorsque les furoncles sont très rapprochés sur les membres, un œdème peut survenir, suivi parfois de gangrène.

Une pression modérée à la base du furoncle suffit à faire sortir la larve, qui atteint 15 mm de long. Très active, de forme cylindrique, elle rampe rapidement sur le sol vers les endroits les plus sombres. Elle se nymphose au bout de 24 à 48 heures, la mue imaginale survenant au bout de 8 à 15 jours.

A ce jour (2008), le genre Cordylobia (sous famille Calliphorinae) ne comporte que 4 autres espèces : Cordylobia ebadiana, C. praegrandis, C. rodhaini et C. ruandae

Cochliomyia hominivorax

Cochliomyia hominivorax est une « mouche à viande » parasite obligatoire des mammifères et plus rarement des oiseaux. Sa répartition est strictement restreinte au Nouveau Monde.

Les femelles ne pondent pas sur des cadavres, mais sur des individus vivants, au niveau des plaies ou des orifices naturels.

Cochliomyia hominivorax mesure de 8 à 13 mm au corps massif à coloration métallique bleu-vert et présentant 3 bandes longitudinales sur la face dorsale du thorax. Elle partage ces caractères avec une seule autre espèce de myases des plaies, Cochliomyia macellaria (Fabricius).

Ces deux espèces se différencient par la présence de petites soies noires sur la plaque fronto-orbitale pour C. hominivorax, contre des soies jaunes clairs pour C. macellaria. Le cinquième (quatrième visible) tergite abdominal C. hominivorax n’est couvert que d’une fine poussière latérale, tandis que chez C. macellaria, il arbore une paire de tâches argentées. De plus, la base de la nervure costale est de couleur brune chez les femelles de C. hominivorax et jaune chez les femelles de C. macellaria.

Les femelles sont attirées par tout type de plaies, résultant de processus naturels (agressions réciproques, action de prédateurs, maladies, piqûres d'insectes ou de tiques) ou infligées par l'homme (tonte, marquage, castration…). L'ombilic des animaux nouveau-nés, la vulve et la région périnéale des femelles sont des points d'élection de la ponte. Si les oeufs sont pondus sur des muqueuses, les larves pénètrent par les narines et les sinus, la bouche, les orbites et les orifices génitaux.

Les femelles sont actives aux heures les plus chaudes du jour, pondant entre 10 à 400 œufs (175 œufs en moyenne). Cette ponte va se répéter 3 à 4 fois tous les 2-3 jours, pour un total de 130O œufs. Les œufs sont blancs, cylindriques de 1 mm. Les oeufs sont tous orientés dans le même sens et solidement fixés les uns aux autres et sur le substrat.

Les larves éclosent après 12 à 24 h d'incubation et se nourrissent immédiatement, des sécrétions des plaies et des tissus sous-jacents, se « vissant » dans ces tissus, qu'elles déchirent par leurs pièces buccales en hameçon, élargissant et creusant ainsi la plaie. Cette plaie dégage une odeur caractéristique, première indication qu'un animal du troupeau est infesté. Cette odeur est perçue par de nouvelles femelles pleines, qu'elle attire et qui vont pondre de nouvelles «portées» d'oeufs aggravant ainsi l’infestation. Sans traitement, cette infestation peut être mortelle.

De 5 à 7 jours après la ponte, et après deux mues, les larves atteignent leur maturité. Elles cessent de s'alimenter, se détachent de la plaie et tombent sur le sol, où elles se terrent et se transforment en pupes, qui ont une forme de tonnelet brun. Les adultes émergent de la pupe dans la matinée et prennent leur vol. Les individus mâles sont matures dans les 24 h suivant leur éclosion. Les femelles n'atteignent leur maturité sexuelle qu’après 3 jours ; 4 jours après l'accouplement, elles sont aptes à la ponte. La longévité des adultes est de 2 à 3 semaines et se nourrissent sur des fleurs, les femelles ingérant de plus les protéines des sérosités des plaies.

La rapidité du développement larvaire dépend de la température de l'environnement et de celle des plaies, avec ralentissement aux températures basses, mais sans diapause. Le stade pupaire peut durer de 1 semaine à 2 mois selon la saison. Le cycle évolutif complet s'étend sur 2 à 3 mois par temps frais, 24 jours à 22 °C et se réduit à 18 jours en milieu tropical à 29 °C.

Liste des genres et espèces myiasigènes

Liste d'espèces qui provoquent des myases, c'est-à-dire des troubles dus à la présence de larves parasites dans un corps vivant, humain ou animal.

  • Auchmeromyia
    • Auchmeromyia senegalensis (synonyme = A. luteola)
  • Booponus
    • Booponus aldrichi Senior-White, 1940
    • Booponus borealis Rohdendorf, 1959
    • Booponus intonsus
    • Booponus malayana
  • Calliphora
    • Calliphora vicina Robineau-Desvoidy, 1830 (mouche bleue)
    • Calliphora vomitoria
  • Cochliomyia
    • Cochliomyia hominivorax
    • Cochliomyia macellaria
  • Cordylobia
    • Cordylobia anthropophaga
    • Cordylobia rodhaini
  • Chrysomyia
    • Chrysomyia bezziana
    • Chrysomyia albiceps
    • Chrysomyia rufifacies
    • Chrysomyia megacephala
    • Chrysomyia varipes
  • Lucilia
    • Lucilia cuprina
    • Lucilia sericata
  • Pachycheromyia
  • Phormia
    • Phormia regina
  • Protocalliphora
  • Protophormia
    • Protophormia terraenovae
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