Buron - Définition

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Vers un renouveau ?

Remises en activité

Quelques burons sont à nouveau en activité en 2007 :

  • Le buron de Caméjane, en Aveyron, sous l'impulsion de M. Ramon, a repris son activité. Chaque jour vers 5 h 30,le Cantalès Baptiste Raynal, qui compte 53 ans de buron, assure la traite quotidienne d'une quarantaine de vaches, assisté par son pastre Denis Vidal. La traite s'effectue toujours à la main avec des seaux en bois (farrats). Le lait est ensuite recueilli dans une gerle en bois dont la remontée vers le buron est assurée par un attelage de deux vaches de race Aubrac. Le fromage produit par ce buron (du 25 mai au 13 octobre) est d'excellente qualité.
  • Le buron du Col de Légal dans le Cantal entre Aurillac et Salers où la fabrication du Cantal, sur place, est assuré de Juin à Septembre.
  • Le buron d'Algour près de Salers.

La production fromagère des burons (elle était de 700 tonnes par an en 1946) est assurée aujourd'hui par la coopérative Jeune Montagne de Laguiole en Aveyron, ainsi que par des agriculteurs du Cantal. Cette production ne cesse de croître, démontrant ainsi que la fonction économique initiale des burons n'est pas près de disparaître.

Nouvelles affectations

On peut considérer que seuls 30 burons aujourd'hui ont pu garder ou retrouver une activité économique. Certains ont été transformés en restaurant, en gîte d'étape ou en musée.

L’Association de sauvegarde des burons du Cantal a entrepris plusieurs restaurations mais la plupart des burons tombent en ruine et ne pourront être restaurés, notamment parce que ces opérations sont très coûteuses. De plus, le marché immobilier des burons est quasi-inexistant. En effet, le buron est souvent situé au milieu de la montagne, sans terrain associé, sans accès commode ni confort moderne (électricité, eau courante), ce qui décourage la quasi-totalité des acquéreurs potentiels.

Certains burons connaissent néanmoins une seconde vie sous l'impulsion de passionnés, encouragés par divers organismes comme le Conservatoire régional de l'habitat d'estive, Chamina, l'association pour le développement de la randonnée dans le Massif-Central, la Chambre d'agriculture du Cantal et aussi le Parc naturel régional des volcans d'Auvergne et l'association des Gîtes de France de Haute-Auvergne :

  • la Maison du buronnier, ancien buron situé dans la Forêt des Belles Aigues, à Laveissière (Cantal). Il a été aménagé par le Parc des volcans d'Auvergne en musée ethnographique.
  • le buron de Niercombe sur la commune de Saint-Jacques des Blats (Cantal). Érigé au XVIe siècle sur un piton rocher surplombant la vallée de la Cère, il a accueilli les bergers jusque dans les années 1940 avant d'être laissé à l'abandon pendant plus de soixante ans. En 2004, un particulier s'est attaché à sa restauration complète pour en faire un musée ethnographique. Le buron est à nouveau « habitable » (sans électricité mais l'eau courante est assurée par les sources alentour) et accueille ponctuellement le public.
  • Le buron du Chaussedier, situé sur la commune du Vaulmier (Cantal). Il est devenu auberge à la ferme.
  • Le Buron de la Combe de la Saure, situé entre la vallée de Brezons et Prat de Bouc à 1 500 m d'altitude sous le Puy de Gerbel. Il a été aménagé en restaurant et gîte.
  • Le buron de la Fumade-Vieille, près de Niercombe, sur la commune de Saint-Jacques-des-Blats (Cantal), accueille les randonneurs et amateurs de patrimoine et de montagne.

Les raisons d'un déclin

Dans les années 1945-1950, un millier de burons étaient encore en activité (264 burons sur l'Aubrac) dans ce qui était encore des montagnes à fromage. Dans les années 1960, leur nombre chuta à environ 60 (51 sur l'Aubrac en 1964) à la suite de la modernisation de l'agriculture. Les deux derniers burons de l'Aubrac (Camejane en Aveyron et Le Théron en Lozère) furent fermés le 13 octobre 2002, la mise aux normes européennes exigeant des investissements trop lourds.

Les burons ont été abandonnés en raison de plusieurs facteurs : politique de réduction démographique de la population agricole et rurale, baisse de rentabilité de l'agriculture extensive, normalisation des modes de vie, remplacement des solidarités communautaires et familiales par le droit social des salariés. La pénibilité des conditions de travail (la traite des vaches sous la pluie, le vent, la neige parfois, l'absence de confort et de logement décent) rebutaient les jeunes, qui préféraient se lancer vers la capitale à l'assaut d'un emploi administratif.

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