Liste établie d'après les publications de la FAO.
S'il n'est pas réellement tombé en désuétude, le terme « bucarde » est beaucoup moins en usage de nos jours. On le trouve essentiellement dans les publications et les sites internet consacrés aux espèces exploitées (Ifremer, FAO, DGCCRF, etc.).
L'une des raisons de la perte d'influence de ce terme est l'utilisation de plus en plus fréquente du mot « coque » pour désigner certaines espèces de cardiidés, dont la plus commune et la plus connue sur les côtes européennes, Cerastoderma edule. Au début du XIXe siècle déjà, alors que la désignation officielle de Cerastoderma edule est encore « Bucarde sourdon », le terme « coque », emprunté au vocabulaire vernaculaire, apparaît dans des ouvrages savants, comme le Dictionnaire des sciences naturelles édité en 1817 par Frédéric Cuvier : « La coque, Cardium edule : la Bucarde sourdon... ». Il est naturellement appliqué aux autres espèces du genre Cerastoderma. et est désormais parfois considéré comme équivalent de « bucarde » pour désigner d'autres genres de cardiidés (Acanthocardia, Laevicardium...).
C'est dans les publications de la FAO — ainsi que dans quelques textes étrangers qui s'y réfèrent — que l'utilisation du terme bucarde se rapproche le plus de celle des malacologistes des XVIIIe et XIXe siècles. Et même si le genre Cardium des Linné, Bruguière, Lamarck et de leurs successeurs a depuis lors été fortement subdivisé, la FAO conserve pour tous ces nouveaux genres le nom de bucarde, à l'exception des genres Cerastoderma (coques), Hypanis et Monodacna (coques-de-lagune) et, occasionnellement, Laevicardium (coques lisses). Répondant à la préoccupation de fournir des noms en langue usuelle pour les produits de la pêche, le nom de bucarde est ainsi appliqué à une trentaine d'espèces atlantiques et indo-pacifiques. Ces appellations reproduisent parfois celles données par les anciens malacologistes, mais sont souvent créées selon une nomenclature binominale rigoureuse à partir des noms latins ou des caractéristiques spécifiques. Elles correspondent à dix genres de cardiidés.
Ailleurs, de façon courante, le terme n'est plus guère utilisé que pour les espèces de grande taille appartenant aux genres Acanthocardia et Laevicardium. En 1789 déjà, Bruguière signale d'ailleurs qu'antérieurement à son travail, les « boucardes » correspondaient aux espèces épineuses, c'est-à-dire surtout des Acanthocardia. Il sert aussi à désigner une espèce prisée des collectionneurs, Corculum cardissa, connue sous le nom de bucarde cœur (bucarde cœur-de-Vénus pour les anciens malacologistes).