Bruant ortolan | |||||||||
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Classification (COI) | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Sous-embr. | Vertebrata | ||||||||
Classe | Aves | ||||||||
Ordre | Passeriformes | ||||||||
Famille | Emberizidae | ||||||||
Genre | Emberiza | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Emberiza hortulana Linnaeus, 1758 | |||||||||
Statut de conservation IUCN : | |||||||||
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Le Bruant ortolan (Emberiza hortulana), aussi appelé simplement Ortolan, est une petite espèce d'oiseaux de la famille des embérizidés comprenant les bruants.
C'est un petit oiseau chanteur, mesurant 16 cm de longueur, pour une envergure comprise entre 24 et 27 cm, et un poids allant de 19 à 27 g. Il a un dessous rosâtre, la poitrine et la tête verdâtre et la gorge jaune. Dos brun-roux rayé de noir, ailes brun-noir liserées de roux et coupées transversalement de deux fines barres blanches, bec et pattes roses, anneau jaune autour de l'œil.
Le bruant ortolan habite les régions rocheuses, dans les fourrés, les vergers, les champs et les vignobles jusqu'à 2 000m d'altitude.
Grand migrateur, il peut facilement parcourir plus de 7 000 km, il passe l'été dans de nombreux pays d'Eurasie, du sud de la Scandinavie au sud de l'Espagne et en Turquie, Iran, Afghanistan, à l'est jusqu'en Russie. En France, l'ortolan est commun dans le Midi. On ne le trouve pas en Angleterre, ni dans la moitié ouest de la France et au nord de la Russie. Le bruant ortolan migre en automne au Proche-Orient et en Afrique, notamment du Sénégal à l'Éthiopie et au sud du Sahara.
Lorsqu'il fait suffisamment chaud, le couple construit un nid de végétaux dans un endroit protégé et y pont de 4 à 6 oeufs blanchâtres, mouchetés de brun. Leur taille a pour valeurs extrêmes : 18,0-22,5 mm × 14,3-17,0 mm. Ils défendent le nid chacun leur tour et ne le laissent jamais sans surveillance. C'est la femelle qui s'occupe de l'incubation durant 12 à 13 jours. Les petits quittent le nid à l'âge de 13 jours.
Il se nourrit de graines et de petits invertébrés.
L'ortolan est célèbre pour être un mets de gourmet et était précédemment réservé aux rois et grands de ce monde. En effet, il est très recherché pour sa chair délicate, assez grasse due à un gavage naturel. La tradition veut qu'il soit noyé dans de l'armagnac et réduit dans la bouche, lentement, sans presque mâcher, et sans rien recracher en bouillie d'os, de chair et de sang.
L'espèce est en diminution dans au moins dix pays d'Europe. On estime la population totale à 400 000 / 600 000 couples. En France, il a disparu de 17 départements entre 1960 et 1990 et diminué dans 7 autres départements. En 1992, la population française d'ortolans était estimée à 15 000 couples.
Les raisons avancées pour la très forte régression du nombre d'ortolans sont la dégradation de son habitat, la réduction des lieux de nidification (changement de paysage agricole).
La chasse (en particulier pratiquée dans le département des Landes) était responsable du prélèvement d'environ 50 000 oiseaux par an, soit 10 fois la population d'ortolans en Allemagne, Belgique et Hollande.
Le bruant ortolan a été désigné « oiseau de l'année » en 1984 par les ornithologues européens, et un symposium lui a été consacré en 1992 à Vienne.
Le bruant ortolan est une espèce protégée en Europe. Sa vente est illégale en France. Capturé à la fin de l'été aux matoles les Gascons continuent de l'engraisser pendant plusieurs semaines exclusivement au millet blanc.
Cette consommation est un sujet politique sensible et l'une des raisons du succès régional de listes comme CPNT.
Ainsi, Alain Juppé est un amateur d'ortolans, comme l'était François Mitterrand.