Boulevard périphérique de Paris - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Code de la route

Vue du boulevard périphérique à l'aplomb de la porte Dauphine.

Le boulevard périphérique est une voie communale, mais il y a plusieurs différences par rapport à une voie communale classique.

Il est à chaussées séparées, n'a aucun croisement à niveau avec le reste du réseau routier (les échanges se font via des échangeurs et/ou des bretelles). Avec ses caractéristiques, on peut abusivement le confondre avec une autoroute. Or, d'un point de vue administratif et du code de la route, le boulevard périphérique parisien n'a pas le statut d'autoroute ; ce n'est qu'une « simple » route. Ainsi, il en résulte (contrairement aux autoroutes) que les véhicules entrants ont la priorité sur les véhicules circulant sur le boulevard périphérique. Cet usage est contraire à l'habitude : le code de la route impose la conduite sur le bord le plus à droite en temps normal (cf. article R412-9 du code de la route), mais sur le périphérique, la voie de droite est explicitement indiquée comme voie de sortie, le nom de la porte suivante étant mentionné, et les véhicules restés sur le boulevard doivent céder le passage aux véhicules entrants. Au niveau de la jonction entre la bretelle d'accès et le boulevard, une ligne continue sépare la voie de droite des autres voies, tant pour empêcher les véhicules s'y trouvant de déboîter brusquement que pour des raisons légales (sans cette ligne les véhicules entrants auraient priorité sur toutes les voies).

Les raisons du choix de la priorité à l'insertion sont mal connues. Toutefois, plusieurs points particuliers peuvent justifier cette décision :

  • raison culturelle : les priorités à droite foisonnent dans Paris et la région parisienne, à tel point qu'il est difficile d'y trouver un panneau « stop » ou « cédez-le-passage ». Il a pu être décidé de ne pas troubler les Parisiens avec une règle de priorité qu'ils n'avaient pas l'habitude de rencontrer (surtout au moment de la création du périphérique dans les années 1960) ;
  • raison pratique : les voies d'insertion sur le boulevard périphérique sont très courtes. Est-ce la cause ou la conséquence de la priorité à l'insertion ? Le boulevard périphérique étant construit en zone fortement urbanisée, il a pu être décidé de restreindre la longueur de ces voies d'insertion pour économiser la place ;
  • raison de fluidité : le boulevard périphérique est constamment encombré. Les seuils de saturation des voies sont constamment dépassés et la circulation progresse chaque année de 18 %. Le temps moyen pour parcourir 10 km est 1 h 37 min. Sa congestion systématique fait qu'un « cédez-le-passage » sur les voies d'insertion conduirait les véhicules entrants à attendre pendant très longtemps une brèche dans la circulation pour s'insérer, ce qui bloquerait les carrefours environnants par ricochet. Hors congestion la forte densité résiduelle du trafic rendrait dangereuse une insertion non prioritaire (surtout si la longueur des voies d'insertion est conservée).

En pratique, l'insertion sur le périphérique fonctionne souvent sur le principe de la fermeture éclair : la voie de droite du boulevard fusionne avec la voie d'insertion au rythme d'une voiture sur deux. Cette règle non écrite se retrouve d'ailleurs d'une manière générale sur tous les axes encombrés. Des recherches ont été menées afin d'examiner la possibilité de la rendre légale, sans suite pour le moment.

Exception au Code de la route général français, la vitesse y est limitée à 80 km/h sur la plus grande partie du trajet (art. R413-3). En outre, il n'existe pas de bande d'arrêt d'urgence, ce qui implique que les incidents et accidents provoquent une gêne considérable à la circulation. L'intervention des services de secours est rendue difficile et plus longue. La circulation des vélos est strictement interdite.

Lors des congestions de la voie (ce qui arrive de façon fréquente en journée), les motos utilisent la technique du remonte-file : elles circulent entre les voitures des deux voies les plus à gauche. Cette partie de la chaussée a été surnommée « voie des donneurs » (par allusion aux donneurs d'organes) pour évoquer la dangerosité très élevée de cette pratique. Cette pratique n'est ni autorisée, ni interdite par le code de la route français. Tolérée la plupart du temps, elle est aujourd'hui plus sévèrement sanctionnée par les forces de l'ordre.

Cependant, les accidents mortels sont devenus rares (aucun en 2005 contre de 10 à 15 par an dans les années 1990), contrastant avec l'énorme fréquentation (50 % de la circulation parisienne). De 2007 à 2009, six personnes ont perdu la vie sur cet axe, le tronçon le plus accidentogène étant la chaussée intérieure entre la porte des Lilas et la porte de Montreuil, avec 134 accidents. À titre de comparaison, 7963 accidents corporels ont eu lieu à Paris, faisant 9151 blessés et 44 tués (dont dix-neuf motocyclistes et seulement trois automobilistes) durant la seule année 2009.

Systèmes de contrôles

Radars

Le périphérique est équipé de nombreux radars fixes pour le contrôle de vitesse, orientés pour photographier les véhicules par l'arrière. Ils sont réglés sur une vitesse de contrôle de 80 km/h et sont installés :

• sur le périphérique intérieur
  • Porte de Sèvres ;
  • Porte de Champerret ;
  • au franchissement du Quai d'Ivry, à la fin du pont ;
  • Porte de Bagnolet ;
• sur le périphérique extérieur
  • Porte de Châtillon ;
  • Porte de Clichy ;
  • Porte de Pantin ;
  • Porte d'Auteuil.

De plus, les sorties du périphérique sont souvent surveillées aux jumelles-radar (limitation à 50 km/h dès le panneau).

Enfin, aux périodes creuses, des véhicules-radar sont souvent stationnés sur des aires interdites pour des contrôles ponctuels.

Réseau de contrôle et de gestion du trafic

Cent-douze caméras sont reliées directement à la salle de contrôle du poste central d'exploitation du périphérique.

Des bornes d'appel d'urgence (BAU) au nombre de 166 sont implantées régulièrement à raison d'une borne tous les 500 mètres (tous les 250 mètres dans les souterrains) ; elles donnent lieu à 7 000 appels par an. Les bornes d'appel sont toutes numérotées. Les bornes paires sont situées sur le périphérique extérieur et les bornes impaires sur le périphérique intérieur.

Huit véhicules de police le jour et quatre la nuit patrouillent en permanence sur le périphérique.

Sept-cent-cinquante boucles électromagnétiques (ou capteurs) noyées dans le revêtement de la chaussée enregistrent chaque passage de véhicule. Ces capteurs permettent de mesurer le débit (Q), le taux d'occupation (T) et la vitesse (V) du trafic sur une portion donnée.

Pas moins de 326 panneaux à messages variables (PMV) donnent des informations sur les temps de parcours. Ces temps sont générés automatiquement toutes les minutes par un système informatique qui recueille et traite les informations en provenance de 750 boucles électromagnétiques noyées dans la chaussée. Ce système donne une information sur le temps moyen nécessaire avant d'atteindre le prochain pôle autoroutier ou axe important (N13 porte Maillot, par exemple). Les PMV servent aussi à afficher tous types de message comme : accident, panne, fermeture, travaux, pollution, prévention routière, alerte enlèvement, etc.

Page générée en 0.132 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise