Bonaire est une île faisant partie du groupe des îles sous le Vent dans les petites Antilles, situé à l’est de Curaçao au large des côtes du Venezuela.
Elle forme une commune néerlandaise à statut particulier depuis le 1er juillet 2007 (suite à la dissolution de l’ancien État autonome de la fédération des Antilles néerlandaises dont elle faisait partie). Le changement complet de statut sera achevé après le transfert des compétences de l’État fédéral autonome vers celui des Pays-Bas. Initialement prévue pour le 15 décembre 2008, la dissolution complète est remise au 10 octobre 2010.
Les premiers habitants de Bonaire furent les indiens Caiquetios, une branche des Arawaks, qui sont venus des côtes du Venezuela vers l'an mille.
Bonaire fut découverte par Alonso de Ojeda et Amerigo Vespucci en 1499 qui revendiquèrent l’île au nom de l’Espagne. Constatant qu’ils ne pouvaient développer l’île à cause de sa sécheresse, les Espagnols déportèrent en totalité les indiens sur l’île d’Hispaniola pour les exploiter dans des plantations. L’île fut désertée mais restait possession espagnole et servait occasionnellement d’avant-poste.
Bonaire tirerait son nom du mot « bonay » (en langue caiquetio) qui désigne une terre peu élevée. Le nom a ensuite été transformé en Bojnaj puis Bonaire par les Espagnols et les Néerlandais.
En 1526, Juan de Ampues, le gouverneur de Bonaire, fit amener du bétail sur l’île et rapatrier quelques indiens Caiquetios. En quelques années, des troupeaux de moutons, chèvres, porcs, chevaux et ânes laissés en liberté se multiplièrent. Ils n’étaient pas utilisés pour leur viande mais pour leur peau.
Dans le même temps, l’île servait de lieu de déportation pour les condamnés des colonies espagnoles d’Amérique du Sud et dont les habitations se trouvaient à Rincon.
En 1633, Bonaire passe au main des néerlandais ainsi qu’Aruba et Curaçao. Les trois îles accueillent alors des esclaves venant d’Afrique qui sont exploités à Bonaire dans des plantations de maïs et les salines de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales. Les témoins de cette époque sont les petites maisons dans lesquelles étaient logés les esclaves et qui constituent aujourd’hui un site historique.
En 1805, les conquêtes napoléonienne sur les Pays-Bas font passer les Antilles néerlandaises aux mains des Français.
En 1816, elles redeviennent néerlandaises avec le traité de Paris. Un fortin, Fort Oranje (en référence à la famille royale des Pays-Bas), est alors construit pour défendre l’île et protéger sa principale ressource : le sel de mer. En effet, le sel était le seul moyen de conserver les denrées périssables à l’époque et les lieux de production étaient très convoités. Quatre obélisques rouge, blanc, bleu et orange (couleurs du drapeau et de la couronne néerlandais) furent construits aux quatre lieux de production de sel pour guider les bateaux vers leur lieu de chargement. Le lieu d’ancrage des bateaux était de plus signalé par un drapeau de la couleur de l’obélisque. Trois de ces obélisques sont encore visibles de nos jours.
En 1863, l’abolition de l’esclavage met un frein à cette industrie du sel pour un siècle. Aujourd’hui, c'est Cargill, une des plus grande société au monde dans ce secteur qui possède les exploitations.
Bonaire commence à attirer ses premiers touristes lorsque le premier quai d'amarrage est construit. Les bateaux de croisière peuvent alors accoster et être ravitaillés facilement. L’aéroport de l’île, le Flamingo International Airport, est construit en 1943, ce qui facilite le tourisme, une des principales activités actuelle de Bonaire.
Le 9 mai 1969, selon le souhait du propriétaire des terres à la pointe nord de l’île, le parc national de Washington Slagbaai est créé.