À la suite des vols atmosphériques, le premier vol orbital est programmé en 2008. Mais le programme subit des retards, et le premier lancement est finalement effectué le 22 avril 2010 à 23h52 Temps universel coordonné depuis le pas de tir 41 de la base de lancement de Cape Canaveral. Le X-37B OTV-1 (B désigne la version militaire, A la version de la NASA) a été mis en orbite basse par une fusée Atlas V 501 . Une fois sa mission remplie, à une date qui n'est pas encore déterminée, l'appareil viendra se poser en mode automatique sur la piste d'atterrissage de la base de lancement de Vandenberg. L'Armée de l'Air n'a donné aucune information précise sur la nature de la charge utile. Elle a indiqué que différentes expériences seraient menées de manière à tester les senseurs, les sous-systèmes, les composants et les différentes technologies mis en œuvre à bord du X-37B. Un second test est planifié pour 2011.
Vols atmosphériques
Les tests atmosphériques débutent en utilisant le X-40A. Ce dernier, après avoir été hissé à une altitude de 4,5 km par un hélicoptère, est largué et effectue un atterrissage en mode automatique. Les 7 tests effectués en 2001 sont tous des succès. Les tests d'atterrissage sont confiés à la société Scaled Composites et à son avionWhite Knight. En 2006, après plusieurs vols captifs, le X-37 est lâché mais il subit quelques dommages durant l'atterrissage. Les vols suivants permettent de qualifier le X-37. En 2006, le projet est transféré à l'Armée de l'Air américaine.
Missions
Les missions que le X-37 serait amené à remplir ne sont pas officiellement connues. Le X-37 pourrait être utilisé pour identifier des satellites hostiles, inspecter de près un satellite ou placer très rapidement une petite charge utile en orbite.
Caractéristiques techniques
Ce véhicule est la première navette spatiale militaire développée par les États-Unis depuis l'annulation du projet Dyna-Soar. La navette est conçue pour se placer en orbite basse et effectuer des manœuvres orbitales. Le X-37 peut se placer sur une orbite comprise entre 230 et 1 064 km d'altitude. Il dispose d'une autonomie de 270 jours en orbite. La rentrée atmosphérique s'effectue comme pour la navette spatiale américaine en position cabrée de 40°. Le X-37 poursuit ensuite sa descente avec une pente de 20° en volant à 400 km/h, avant de se poser de manière automatique sur un terrain d'atterrissage classique.
Structure
Le X-37 est long de 8,38 m pour une envergure de 4,57 mètres. Selon la NASA, la masse à vide ne dépasse pas les 3,5 tonnes, pour une masse totale de 5,45 tonnes. La structure, qui est isolée de l'extérieur par un bouclier thermique, utilise, contrairement à la navette spatiale, des panneaux en composite plus léger que l'aluminium qu'il remplace.
Charge utile
Le X-37 dispose d'une baie cargo fermée par deux portes selon une disposition similaire à celle de la navette spatiale. La baie fait 1,2 x 2,13 mètres.
Le X-37 a un moteur-fusée unique, le AR-2/3 de Rocketdyne, alimenté par des ergols hypergoliques : l'hydrazine et le peroxyde d'azote ont remplacé le peroxyde d'hydrogène et le JP-8 prévus initialement. Les réserves d'ergols disponibles donnent au X-37 une grande capacité de manœuvre.
Le bouclier thermique bénéficie des travaux effectués depuis la conception de la navette spatiale américaine. Il utilise des tuiles en céramique de type Toughened Uni-Piece Fibrous Insulation (TUFI), en particulier pour protéger la partie ventrale, très exposée. Ce type de tuile, qui est utilisée en remplacement sur la navette, offre plus de résistance aux chocs. Pour les parties moins exposées, le X-37 utilise également des revêtements thermiques, à la fois plus performants, et générant moins de traînée que ceux utilisés sur la navette. Enfin, le bord d'attaque des ailes n'est plus protégé par du carbone-carbone renforcé, mais par des tuiles de type TUFROC (Toughened Uni-piece Fibrous Reinforced Oxidation-Resistant Composite) traitées pour résister aux mécanismes d'oxydation à l'œuvre durant la rentrée atmosphérique.
Gouvernes
La queue de l'appareil en V est constituée de gouvernes qui agissent à la fois sur la profondeur et la direction, ce qui permet de réduire l'énergie nécessaire pour contrôler l'avion durant les phases de vol à grande vitesse ; cette disposition libère de la place pour un aérofrein utilisé avant l'atterrissage. Les gouvernes ne sont plus manœuvrées par des systèmes hydrauliques, mais par des systèmes électromécaniques.
Le X-37 abandonne les piles à combustible de la navette spatiale américaine au profit de panneaux solaires, déployés en orbite depuis la soute cargo, ils permettent d'accroître la durée des séjours en orbite en rechargeant les batteries d'accumulateurs.
Lancement
Le X-37 devait initialement être transporté dans l'espace par la navette spatiale. Il a finalement été modifié pour être lancé par un lanceur classique Delta IV ou Atlas V. Pour ne pas perturber l'aérodynamisme du lanceur durant la traversée de l'atmosphère, une coiffe de 5 mètres de diamètre, taille standard pour le lanceur, recouvre la navette au lancement.