| |||
![]() | |||
| |||
Espèce | Vache (Bos taurus) | ||
---|---|---|---|
Région d’origine | |||
Région |
![]() ![]() | ||
Caractéristiques | |||
Taille | Moyenne | ||
Robe | Pie bleue | ||
Autre | |||
Diffusion | Locale, race préservée | ||
Utilisation | Mixte | ||
modifier |
La Bleue du Nord est une race bovine française. Elle appartient au rameau des races bovines du littoral de la mer du Nord. Elle provient de la race belge Tirlemont originaire de la région de Bruxelles. Race décimée par les deux guerres mondiales, elle a ensuite subi la concurrence de races plus spécialisées, comme la prim'Holstein pour le lait ou la Blanc bleu belge pour la viande. Elle fait aujourd'hui l'objet d'un plan de préservation. L'effectif est aujourd'hui stabilisé autour de 3600 individus, répartis entre 3500 femelles dont 650 inscrites au registre généalogique (ouvert en 1986 et 32 mâles disponibles en insémination artificielle.
Elle porte une robe blanche tachetée de gris, bleu ou noir. Ses muqueuses sont sombres.
La vache pèse 700 kg pour une taille de 1,35 m, et le taureau 1150 kg pour 1,42 m.
La bleue du Nord est originaire des environs de Tirlemont dans le Brabant wallon, région de Belgique située entre Liège et Bruxelles. Au XIXe siècle on trouve dans cette région des troupeaux très hétérogènes, dans lesquels se distinguent des animaux à la robe bleue et à l'ossature forte, plus grands que les animaux hollandais, et surtout utilisés comme bêtes de somme car moins productifs que les vaches hollandaises tant du point de vue de la viande que du lait.
Vers 1845, la race profite d'un programme d'amélioration des bovins par inclusion de sang durham lancé par le gouvernement belge. Les animaux venus du Royaume-Uni permettent d'améliorer le bétail local du point de vue de la précocité, de la conformation de la carcasse et de l'aptitude à l’engraissement, au détriment de la production laitière. Mais les animaux croisés sont rapidement décriés par les bouchers qui leur reprochent de ne déposer du gras qu'en surface et de ne pas développer de persillé dans la viande. Des taureaux hollandais et flamands sont alors importés pour améliorer la performance laitière des animaux.
La race se développe rapidement dans le Nord de la France. Les efforts de sélection et les croisements avec des taureaux hollandais lui permettent de devenir une des races les plus productives de la région, et ses effectifs atteignent 300 000 individus dans les années 1910. Malheureusement, sa situation géographique en plein cœur des champs de bataille de la Première Guerre mondiale va conduire à la perte d’une large partie des effectifs.
Pendant l’entre deux guerres, les éleveurs reconduisent peu à peu leurs cheptels. Un arrêté royal de 1919 en Belgique conduit à la réorganisation de l’élevage dans le pays et à la reconnaissance de la race et la création d’un herd-book dans le pays. En France un herd-book voit le jour en 1923 à Bavay, et la race est de plus en plus présente sur les concours cantonaux et régionaux où elle remporte des places d’honneur. Ainsi, en 1934, 9 vaches sont classées parmi les 20 meilleures laitières du concours général agricole, et en 1938 c'est une vache de race bleue du Nord qui est classée seconde au contrôle laitier national. Dans les années 1930, on compte pas moins de 50 000 animaux reproducteurs en France.
Toutefois, en 1943, le rapport Quittet juge la race bleue du Nord, et à partir de 1945, la race est délaissée au profit de races plus spécialisées comme la française frisonne pie noire, qui deviendra plus tard la prim'holstein. Les effectifs chutent très rapidement en France, où il n'y a plus d'aide officielle de l'État pour cette race. On ne compte plus que 5 000 animaux en 1950, puis 3 000 en 1955, après que le livre généalogique de la race ait été clos en 1953. En Belgique, la situation est bien différente, puisque que la « bleue de haute et moyenne Belgique » comme on l'appelle représente 50 % du cheptel national.
Dans les années 1960, la production laitière devient un peu moins avantageuse économiquement, et certains éleveurs sélectionnent leurs animaux pour améliorer leur production de viande. Cette sélection a très vite des résultats positifs, notamment du fait de la propension de la race à voir apparaître des animaux de type culard. Ce caractère, lié à une mutation génétique, s'exprime par une hypertrophie musculaire des animaux le possédant, avec notamment un arrière-train très rebondi et un sillon intermusculaire bien visible. Le squelette est plus fin, mais les animaux ont des performances de reproduction un peu moins bonne, et le vêlage pose souvent problème et nécessite bien souvent une intervention par césarienne. Tous les éleveurs ne prennent pas cette orientation vers la production de viande, et en France des éleveurs demeurent fidèle à l'orientation plutôt laitière de la race. En Belgique, la sélection est définitivement orienté vers la spécialisation en viande, et en 1973 le herd-book renomme la race « Blanc Bleu Belge ». En 1974, il décide de scinder la sélection de la race en deux branches, l'une orientée vers la production de viande et qui donnera la blanc bleu belge, et l'autre visant à préserver le type mixte, et qui forme la base de la race bleue du Nord que l'on connait actuellement.
Le type mixte, qui se développe lentement en France en marge du type « viande », est officiellement reconnu par le ministère de l'agriculture en 1983.