C'est une race mixte. Autrefois, elle ajoutait sa force de traction à la fourniture de lait et viande. Elle produit 5300 litres par lactation, (taux butyrique de 3,6 % et taux protéique de 3,1 %) mais a été sélectionnée sur sa viande. Elle possède un rapport taux protéique sur taux butyrique particulièrement élevé (environ 0,87). Le gène culard fait partie de son patrimoine entre 10 et 20 %. Aujourd'hui, la sélection tend à maintenir le caractère mixte et à éliminer le caractère culard, facteur de naissances plus compliquées.
C'est une vache au caractère calme et docile, mais qui se révèle parfois têtue. Elle se caractérise également par sa rusticité ; elle est très bien adaptée au climat humide et froid de sa région d'origine. La bleue du Nord a une assez bonne longévité, avec en moyenne 5 à 6 lactations par vaches, les animaux de 12 à 15 ans n'étant pas rares. Elle vêle facilement.
Le standard officiel de la race est le suivant :
- « Tête : assez courte, front large, chanfrein de longueur moyenne, cornes assez courtes, horizontales chez le mâle, en croissant chez la femelle, mufle large, museau noir et pigmenté, cou svelte, plutôt court, fanon effacé.
- Encolure : horizontale chez la femelle, rebondie chez le mâle.
- Épaules : larges mais non saillantes (dites effacées), poitrine large et profonde.
- Garrot : assez large, dans la continuité du dos, peu saillant.
- Dessus : horizontal et large, sans gouttière au milieu du dos.
- Croupe : croupe longue et large, bassin plutôt horizontal avec hanches non saillantes légèrement apparentes, queue sèche ni implantée trop haut ni noyée, dégagée des ischions.
- Fesse : muscle long et épais bien descendu, jamais arrondi et globuleux (on rejette le caractère culard quoique toléré).
- Membres et aplombs : solides, onglons sains et résistants de couleur noire ou jaunâtre.
- Mamelle : attache arrière large et haute, attache avant longue, bon équilibre, trayons bien implantés.
- Robe : blanche, pie bleue, pie noire. »
Depuis 1997, la race a pris nettement la voie de l'extensification, avec la création du parc naturel régional de l'Avesnois dont elle est une figure emblématique. Le centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) du Quesnoy est impliqué dans la sauvegarde de la race depuis 1983, et il participe à l'association et au programme génétique. En accord avec la ville du Quesnoy, les bleues du Nord de l'exploitation agricole du CFPPA pâturent certaines zones de remparts de la ville, diminuant du même coup les frais d'entretien pour la municipalité.
La sélection de la bleue du Nord commence au début du XXe siècle, à partir d’une population assez hétérogène. L’inclusion de sang hollandais et la sélection des meilleurs animaux permet d’obtenir une race très productive, comparable aux flamandes et aux hollandaises. Ces efforts de sélection sont toutefois réduits à néant par la première guerre mondiale qui décime les effectifs. Un nouveau départ est donc tenté à partir de 1919, marqué notamment par la création du herd-book en 1923, mais les méthodes de sélection sont peu efficaces et la française frisonne pie noire lui est préférée à partir de 1945.
De son déclin après la seconde guerre mondiale aux années 1980, la sélection des animaux sur la production laitière et la qualité de la mamelle ne se poursuit pas convenablement, car mal organisée. Toutefois, les éleveurs ont réussi à maintenir des performances laitières honorables chez leurs animaux.
La race dispose d'un programme génétique qui a diverses missions, parmi lesquelles la production et la pose d'embryons, la recherche de pères et de mères à taureaux, l'attribution d'aides aux éleveurs lorsque ceux-ci s'inscrivent au contrôle laitier, achètent un taureau ou déclarent des veaux femelles issus de taureaux de testage, la gestion des mesures agri-environnementales liées au maintien de races à faibles effectifs et la participation à divers concours.