Le GABA est un neurotransmetteur inhibiteur. En se fixant sur les récepteurs GABAA, il tempère l'activité des neurones du système nerveux central. En se fixant aux récepteurs GABAA, qui sont des canaux ioniques, le neurotransmetteur GABA ouvre les canaux pour permettre le passage d'ions chlorure.
Les benzodiazépines présentent une structure moléculaire complémentaire au GABA. Scientifiquement, les benzodiazépines sont qualifiées de modulateurs allostériques positifs de la neurotransmission inhibitrice GABAergique. Les benzodiazépines agissent sur un site différent de celui du GABA et augmentent l'affinité de celui-ci pour son récepteur.
Pour une même quantité de GABA, la fréquence d'ouverture du canal ionique sera plus importante, ce qui permettra le passage de plus d'ions chlorures et de facto, une inhibition plus forte.
Les effets secondaires communs aux benzodiazépines peuvent être :
D'un point de vue psychiatrique :
La prise de benzodiazépines à demi-vie courte expose la personne au risque de voir son anxiété accrue, dans la mesure où elle peut rapidement souffrir de manque entre les prises.
Les effets secondaires des benzodiazépines peuvent être liés à la démence sénile ou à des pseudos symptômes d'Alzheimer.
Les réactions paradoxales touchent environ 5% des personnes traitées . Les symptômes en sont l'apparition ou l'aggravation :
L'usage des benzodiazépines est délicat du fait des risques de dépendance et tolérance. L'installation de la dépendance et/ou de la tolérance est très variable d'un individu à l'autre. La tolérance est l'autre facteur principal de l'aggravation de l'anxiété ou de l'insomnie sous benzodiazépines. La tolérance est le mécanisme suivant lequel le cerveau s'habitue à l'effet de la drogue, ce qui conduit le patient à augmenter les doses pour obtenir l'effet initial.
L'arrêt d'un traitement par benzodiazépines est progressif et sous surveillance médicale.
Le syndrome prolongé de sevrage peut être observé chez des individus arrêtant de façon brève la consommation de benzodiazépines. Le syndrome prolongé de sevrage aux benzodiazépines est une maladie iatrogénique.
Le sevrage brutal est proscrit exclu en raison de la nécessité éthique de prévenir ou d'atténuer les symptômes de sevrage, en particulier dans les dépendances à fortes doses, qui souvent intenses, peuvent mettre en jeu le pronostic vital. La fréquence d'apparition d'un syndrome de sevrage chez les consommateurs chroniques de benzodiazépines se situe entre 15 et 26 %, mais les fréquences augmentent avec l'ancienneté du traitement (autour de 80 % pour des traitements supérieurs à 3 ans).
Les symptômes de sevrage comprennent angoisse et anxiété, insomnie, nervosité, irritabilité, syndrome de panique, agoraphobie, insomnie, douleurs musculaires, troubles du système digestif en particulier troubles intestinaux, divers symptômes sensoriels et moteurs, ainsi que des troubles de la mémoire et des troubles cognitifs.
La durée du sevrage est variable selon les individus. Il s'effectue via une diminution progressive de la dose de benzodiazépine administrée quotidiennement. Les anglo-saxons mettent en place des groupes « Tranx », comparables aux groupes de soutien aux alcooliques ou aux toxicomanes. Chez 10 à 15% des patients, les manifestations de sevrage ne disparaissent qu’après plusieurs mois, voire plusieurs années.
Selon le professeur M. Lader : « Certains de ces groupes de victimes des tranquillisants peuvent documenter sur des personnes qui ont encore des symptômes de sevrage dix ans après l'arrêt. ».
Les études anglosaxones montrent qu'environ 50% des patients dépendants aux benzodiazépines retrouvent leur santé après sevrage. Environ 25 % constatent un bénéfice très substantiel après sevrage, bien que certaines séquelles presque toujours psychologiques ou neurologiques restent plus ou moins présentes.
La corrélation entre la durée du traitement et l'apparition de symptômes de sevrage serait forte. Les Américains déconseillent une prescription sur une durée de plus d'un mois. En France, une benzodiazépine ne devrait pas être prescrite plus de trois mois. L’utilisation régulière de benzodiazépine n’est plus efficace après quelques semaines à quelques mois.
Le professeur Édouard Zarifian déplore le fait que ces médicaments soient « distribués aux usagers qui ne sont pas forcément tous atteints de maladie psychiatrique, n'importe quand, n'importe comment et pour n'importe quoi ». Selon lui, les responsables de cette situation en France sont les médecins.
D'après les associations, 73% des anciens utilisateurs de benzodiazépines passe par une dépendance a l'alcool lors de leurs sevrages, c'est ce que l'on peut appeler de l'alcoolisme iatrogène ou dépendance croisée entre l'alcool et les benzodiazépines.
Une intoxication aux benzodiazépines provoque une dépression respiratoire plus ou moins prononcée. Celle-ci est antagonisable avec le flumazénil (Anexate®). Leur utilisation est préférée aux barbituriques, à la méthaqualone ou aux anesthésiques halogénés grâce à l'existence de cet antidote.
Une étude de 1996 concernant le flunitrazépam arrive aux conclusions suivantes : « le Rohypnol® est une drogue dure, succédané de l'héroïne et un amnésiant puissant. Ce produit est dangereux par son pouvoir amnésiant et désinhibant. Ce produit n'a plus de place en thérapeutique. ».
Une étude commandée par le gouvernement britannique en 2006 a classé les benzodiazépines au septième rang des drogues les plus dangereuses.