Béluga (baleine) - Définition

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Dénomination

La liste rouge des espèces menacées donne comme nom commun Béluga, Baleine blanche et dauphin blanc. On lui donne aussi le nom de Canari de mer en rapport avec les sons et sifflements aigus qu'il émet.

Éthologie

Le béluga est une créature très sociable. Il se déplace en groupes subdivisés en sous-entités habituellement composées d'animaux du même âge et du même sexe. Les mères et leurs petits intègrent généralement des groupes restreints. Lorsque les nombreuses sous-entités se rejoignent dans les estuaires, l'on peut dénombrer des milliers d'individus ; ce qui représente une proportion significative de la population mondiale des bélugas et les rend d'autant plus vulnérables à la chasse.

Ce mammifère marin nage relativement lentement et se nourrit majoritairement de poissons ; il mange également des céphalopodes (pieuvres, calmars...) et des crustacés (crabes, crevettes...). Il chasse cette faune des fonds marins généralement jusqu'à 300m, bien qu'il puisse atteindre deux fois cette profondeur.

Le béluga est capable d'émettre un large éventail de sons passant par les sifflements, les claquements, les tintements et autres couics. Certains chercheurs qui ont écouté un groupe de bélugas ont décrit cela comme un orchestre à cordes s'accordant avant un concert. Les scientifiques ont isolé une cinquantaine de sons particuliers, la plupart situés dans une gamme de fréquence allant de 0,1 à 12 kHz.

Leurs principaux prédateurs naturels sont l'ours blanc et les orques. Lorsque les bélugas sont piégés par les glaces, les ours les assomment d'un coup de patte et les hissent sur la banquise pour les achever.

Distribution

L'habitat du béluga est compris entre 50° N a 80° N, dans les eaux arctiques et subarctiques. Il existe également une population isolée depuis 7000 ans qui vit dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent et dans la rivière Saguenay autour du village de Tadoussac au Québec. Au printemps, les groupes de bélugas gagnent leur territoire estival : des baies, des estuaires et d'autres eaux peu profondes. Il a été remarqué qu'une femelle béluga regagne années après années toujours le même territoire estival. Ces zones sont prises dans les glaces l'hiver, les groupes refluent alors vers le large. La plupart avancent ensuite au fur et à mesure de la progression de la banquise. D'autres restent sous la glace, survivant grâce aux endroits de la banquise non gelés qui leurs permettent de respirer ; ou alors grâce aux poches d'air emprisonnées sous la glace. La facilité avec laquelle les bélugas sont capables de trouver des zones où la glace est si fine qu'il est possible de la briser pour respirer en surface, alors que plus de 95% de la banquise est trop épaisse pour cela, est un mystère qui intrigue grandement les scientifiques. il semble presque certain que cette faculté fait appel au système d'écholocalisation pour repérer les zones de moindre densité de la glace.

Anecdotes

  • Le 18 mai 1966, le béluga solitaire Moby remonta le cours du Rhin sur 400 kilomètres, ne regagnant la mer que presqu'un mois plus tard, le 16 juin 1966.

Population et interactions avec les humains

Un béluga à Vancouver

La population globale des bélugas s'est stabilisée aux environs de 100 000 individus. Bien que ce nombre soit plus important que celui d'autres cétacés, il est bien moins important qu'il y a des décennies, avant la chasse au béluga. On estime qu'il y a 40 000 individus en mer de Beaufort, 25 000 dans la baie d'Hudson, 18 000 dans la mer de Behring et 28 000 dans les eaux arctiques canadiennes. La population de l'estuaire du Saint-Laurent est estimée entre 500 et 1 000 individus. Les bélugas du Saint-Laurent nagent dans des eaux beaucoup plus propres qu'il y a 20 ans.

En raison de leurs schémas migratoires prévisibles et de leur formation en groupes, les bélugas ont été chassés des siècles durant par les autochtones de l'Arctique. La chasse au béluga est encore autorisée de nos jours dans certaines zones et par certaines populations, dans des limites raisonnables. Toutefois, dans d'autres zones telles que la baie d'Anchorage, la baie d'Ungava et au large des côtes ouest du Groenland, la chasse acharnée à des fins commerciales (aujourd'hui interdite par le moratoire sur la chasse à la baleine) ont mis en danger la survie des populations y vivant. Bien que non-autorisée, la chasse au béluga par les autochtones persiste dans ces endroits et il est à prévoir une extinction des populations de bélugas de cette zone. Ces aires sont le sujet de dialogues entre les Inuits et les gouvernements afin d'instaurer une chasse intelligente et raisonnable. Cette chasse a également permis d'ajouter le béluga à la liste des espèces en danger en 1994.

La pollution humaine qui se déverse dans les rivières a une incidence significative sur la santé des populations vivant dans les estuaires. Les cas de cancers rapportés sur des individus (27 % de la population des belugas) du Saint-Laurent semblent se stabiliser. Les bélugas de cette zone ont d'ailleurs le corps tellement truffé de contaminants que leurs carcasses sont considérés comme déchets toxiques. Toutefois, l'impact à long-terme de la pollution sur le devenir de cette population est inconnu.

Les activités humaines constituent également une menace pour l'espèce. Alors que certaines populations en sont venues à tolérer les petites embarcations, d'autres au contraire les évitent. L'observation des bélugas est d'ailleurs devenue une activité florissante dans le Saint-Laurent et dans la rivière Churchill (baie d'Hudson). Assourdis par le brouhaha de l'incessant trafic maritime sur le fleuve Saint Laurent, les bélugas ne crient plus : ils hurlent. Les enregistrements en continu des vocalises d'une population de 600 à 700 individus montrent qu'en présence de bateaux les mammifères marins émettent une série de cris bruyants, qu'on a d'abord interprétés comme des signaux d'alarme. Mais ces cris durent plus longtemps et sont d'une fréquence plus haute. En outre, les « sirènes des mers » ont tendance à répéter leurs appels. La transformation des chants serait une tactique pour réduire la dégradation du signal et augmenter la probabilité de sa réception. Mais la modification du comportement vocal de ces animaux pour lutter contre la pollution sonore tend à diminuer leurs capacités à trouver de la nourriture, à s'orienter et à communiquer avec leurs congénères.

Les bélugas sont parmi les premières espèces à avoir été élevées en captivité. Le premier béluga fut exhibé au Barnum's Museum de New York en 1861. Aujourd'hui, le béluga est l'une des rares espèces de cétacés que l'on rencontre dans les aquariums d'Occident. Leur popularité est en grande partie due à leur couleur caractéristique et à leurs mimiques faciales. Alors que la plupart des dauphins ont un « sourire » figé, la flexibilité cervicale du béluga lui autorise un répertoire plus vaste d'expressions faciales. La plupart des bélugas détenus dans les aquariums ont été capturés à l'état sauvage puisque les programme d'adaptation de cet animal à la captivité ont rencontré un certain succès.

Aussi bien la marine américaine que la marine de l'ex-URSS ont utilisé les bélugas dans des opérations de déminage des eaux arctiques.

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