Chef-d'œuvre d'Architecture romane du XIIe siècle, la basilique fut rénovée par Viollet-le-Duc à partir de 1840. L'église figure sur la première liste des monuments historiques de 1840.
![]() Façade latérale sud de la Basilique. Photo prise depuis l'ouest en direction de l'est. Au fond, le croisillon sud avec la tour Saint-Antoine. |
Elle a été profondément remaniée au XIXe siècle. La façade d'origine avait déjà été modifiée dès le XIIIe siècle par l'adjonction du grand pignon, comportant d'étroites baies élancées. Elle présente trois portails dont seul le portail central est doté d'un tympan sculpté.
Le pignon de la façade présente une disposition très originale. Car non seulement il sert à masquer les combles de l'édifice - ce que font normalement tous les pignons -, mais il sert aussi de tympan aux voûtes du narthex. Les baies de la partie inférieure de ce pignon forment en effet un jour qui procure de la lumière au narthex. Fait très rare, les rampants de ce pignon, au lieu d'être rectilignes, sont formés par deux courbes formant un arc brisé.
Les statues qui décorent la partie supérieure de ce pignon représentent, au sommet, le Christ assis, tenant le livre des Évangiles et bénissant ; deux anges portent une large couronne au-dessus de sa tête. À la droite du Christ, se trouve la Vierge, à sa gauche Marie-Madeleine. Enfin aux deux extrémités du groupe deux anges sont représentés.
Entre les fines baies de la façade situées dans la partie inférieure du pignon, et éclairant le narthex, on peut voir de grandes statues de saints : saint Jean l'Évangéliste, saint André, Jean le Baptiste, saint Pierre, saint Paul et saint Benoît.
![]() Façade de la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay : le pignon avec ses baies allongées, encadrées de statues de saints, le tout construit au XIIIe siècle. |
Deux tours devaient compléter l'ensemble, mais celle de gauche ne fut jamais construite. Celle de droite, ou tour Saint-Michel, se termine par une plate-forme et est accessible par un escalier débutant dans le narthex (du sommet, on a une vue absolument splendide). Construite au XIVe siècle, la tour est de style gothique.
Le tympan qui surmonte le portail central de la façade représente le Jugement dernier. Il fut exécuté en 1856 par le sculpteur Pascal, sous la direction de l'architecte Viollet-le-Duc. La réalisation de ce tympan au XIXe siècle, dans le style néo-roman, fortement critiquée au départ, semble cependant être une bonne réussite. L'ancien tympan, qui avait été martelé à la Révolution et était devenu presque lisse, a été replacé contre le mur extérieur de la huitième travée de la nef, du côté sud (à droite).
La composition est classique et inspirée d'autres Jugements Derniers de la même époque. Au centre le Christ préside la scène, les deux bras grand ouverts. À ses pieds, à sa gauche, l'archange saint Michel, un diable hideux à ses côtés, procède à la pesée des âmes. Les damnés, généralement nus, se dirigent vers l'enfer et sont avalés par la gueule d'un monstrueux Léviathan. À la droite du Christ, les élus sont menés vers la Jérusalem Céleste.
Le chœur est d'époque gothique. Vers 1185-1190, sous l'abbatiat de Girard d'Arcy, un transept et un chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes gothiques voûté d'ogives y ont été construits, suite à l'effondrement du chœur roman d'origine.