Basilique Saint-Pierre - Définition

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Trésors artistiques

La basilique abrite également un grand nombre de trésors artistiques, parmi lesquels la Pietà de Michel-Ange, le baldaquin du maitre-autel (commandé en 1624 par Urbain VIII au Bernin il a été coulé avec le bronze ornant initialement le fronton du Panthéon, sa hauteur est de 29 mètres) et le tombeau d'Alexandre VII par Gian Lorenzo Bernini, le tombeau d'Innocent VIII d'Antonio del Pollaiolo ou encore la statue de saint Pierre d'Arnolfo di Cambio.

Tombeaux et reliques

Œuvres d'art

La porte Sainte n'est ouverte que lors des grandes célébrations. Ses seize panneaux décrivent des scènes de la vie de Jésus.

Façade, portails

Les tours, de chaque côté de la façade, abritent deux horloges. Celle de gauche a été électrifiée en 1931. La cloche la plus ancienne remonte à 1288. Parmi les plus précieux trésors de la basilique figure l'ensemble de mosaïques situé au-dessus de la porte extérieure centrale. Appelé la Navicella, cet ensemble, réalisé d'après un dessin de Giotto (début du XIIIe siècle), représente un navire qui symbolise l'Église chrétienne. À chaque extrémité du narthex s'élève une statue équestre : au nord, l'empereur Constantin par le Bernin (1670), et au sud, Charlemagne par Cornacchini (XVIIIe siècle). Trois des cinq portails sont remarquables : le portail central de bronze, œuvre Renaissance d'Antonio Averulino (1455), provenant de l'ancienne basilique, a été élargi pour s'adapter à son nouveau cadre. La porte sud, dite porte des Morts, est due au sculpteur Giacomo Manzù (XXe siècle) : on peut y voir un portrait du pape Jean XXIII à genoux devant saint Pierre crucifié.

La porte nord est la porte Sainte qui, traditionnellement, n'est ouverte que lors des années saintes, comme l'année du Jubilée. La porte actuelle, de bronze, a été conçue par Vico Consorti en 1950.

Nef

Aile nord

Aile sud

Architecture de la basilique

Le plan de Saint-Pierre est une croix latine à trois nefs. Lors de la rénovation les plans furent sans cesse remis en question pendant près de 200 ans. C'est dans la nef centrale que s'est tenu le concile Vatican II de 1962 à 1965. Dans les piliers de la nef centrale, du transept et de l'abside sont creusées 39 niches, chacune contenant une statue de saint. La voûte est décorée des paroles (en grec ancien et en latin) que le Christ aurait adressé à saint Pierre et qui, selon les catholiques, fondent le pouvoir pontifical : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux » (Mt 16:18).

Façade

Façade de la basilique, masquant le dôme

L'immense façade conçue par Maderno s'étend sur une longueur de 144 m sur 45 m de hauteur. Elle a été réalisée en travertin, avec des colonnes corinthiennes géantes et un fronton central qui émerge d'un attique surmonté de statues du Christ, de Jean-Baptiste et de onze des apôtres.

L'inscription dit :

IN HONOREM PRINCIPIS APOST PAVLVS V BVRGHESIVS ROMANVS PONT MAX AN MDCXII PONT VII

Transcription :

IN HONOREM PRINCIPIS APOSTOLORUM PAVLUS V BURGHESIVS ROMANVS PONTIFEX MAXIMVS ANNO MDCXII PONTIFICATVS VII

En l'honneur du Prince des Apôtres, Paul V Borghese, grand pontife romain, l'an 1612, 7e année de son pontificat.

Cette façade est souvent citée comme la partie architecturale la moins satisfaisante de toute la basilique, construite en toute hâte, entre la contrainte de ne pas revenir sur l'oeuvre de Michel-Ange et la volonté d'ajouter de hautes tours aux deux extrémités. Ces tours ne furent jamais exécutées, mais il en est résulté un alourdissement considérable des ailes et une augmentation de la hauteur de l'ensemble au niveau de l'attique, qui masque la vue du dôme depuis la place Saint-Pierre.

Narthex, portails

Le narthex et les portails
Statue équestre de Charlemagne, par Agostino Cornacchini (1725).

Derrière la façade de Saint-Pierre s'étend un long portique ou "narthex" qui rappelle ceux des grandes églises romanes ou byzantines et dont Maderno fut le plus satisfait. La longue voûte décorée de stucs et de dorures reçoit la lumière de petites fenêtres situées entre les pendentifs, tandis que le sol de marbre reflète la lumière de la place. Elle est fermée à chaque extrémité par des espaces théâtraux encadrés de colonnes ioniques montrant les statues équestres de Constantin par le Bernin (1670) au nord et de Charlemagne par Cornacchini (XVIIIe siècle) au sud.

Cinq portails dont trois sont encadrés de colonnes antiques, donnent accès à la basilique (le sixième appelé Porte Sainte se trouve à l'extrémité nord, mais reste muré entre les Jubilées). Le portail central a des vantaux de bronze créés par Antonio Averulino par l'élargissement des panneaux de la porte principale de l'ancienne basilique constantinienne.

Nef

Nef de la basilique : le plan apparaît légérement désaxé.

Maderno ajouta au plan en croix grecque de ses prédécesseurs une nef à trois baies, de dimensions différentes de celles déjà réalisées par Michel-Ange. Il désaxa légérement cette nef de l'ensemble du choeur, non par accident ou erreur de calcul, comme l'ont suggéré ses détracteurs, mais semble-t-il afin d'aligner rigoureusement l'ensemble avec l'obélisque de Caligula réérigé devant la basilique par Domenico Fontana, quelques années plus tôt, en 1586.

La nef repose sur d'énormes pilastres jumelés, conformément au projet de Michel-Ange. Le visiteur est tellement stupéfait des dimensions intérieures qu'elles l'empêchent de se faire une idée juste des proportions du bâtiment. Les quatre anges qui survolent les premiers piliers de la nef, portant l'eau bénite, semblent de taille tout à fait normale, jusqu'à ce qu'on s'en approche. Il devient alors évident que chacun mesure plus de deux mètres de haut. Les déambulatoires comportent chacun deux petites chapelles et une plus grande rectangulaire, la chapelle du Sacrement, et la chapelle du Chœur. Elles sont richement décorées de marbres, de stucs, de dorures, de sculptures et de mosaïques. Étonnamment, il y a très peu de peintures, mais certains tableaux, comme la Madonne peinte par Raphaël pour la Chapelle Sixtine, ont été reproduits ici en mosaïque. La peinture la plus précieuse est une petite icône de la Vierge, provenant de l'ancienne basilique.

Ajouts du Bernin

Baldaquin

Le baldaquin du Bernin

Le premier travail du Bernin à Saint-Pierre fut la réalisation de l'immense baldaquin qui surmonte le maître-autel, pièce de bronze de 29 m de haut, donnée pour la plus grande structure de bronze au monde. Le baldaquin est inspiré des ciboires présents dans de nombreuses églises de Rome, visant à créer un espace sacré au-dessus et autour de l'autel, lieu où s'opère le mystère de l'Eucharistie. Ces ciboires (ou ciboriums) sont généralement faits de marbre blanc incrusté de pierres de différentes couleurs. Le Bernin a conçu quelque chose de complètement différent, qui s'inspire à la fois du baldaquin ou canopée des processions papales et des colonnes qui formaient une sorte d'écran dans l'ancienne basilique. La torsion donnée aux immenses colonnes de bronze est réputée rappeler la forme même de la colonne où Jésus fut lié avant d'être crucifié. Les quatre colonnes sont décorées de feuillages d'oliviers et d'abeilles, emblème du pape Urbain VIII.

Le baldaquin est surmonté non pas d'un fronton architectural, comme dans la plupart de ces structures, mais de pièces courbes soutenant un dais retombant à la manière des brocarts qui surmontent souvent les canopées des dais portant les icônes et images saintes lors des processions. Dans le cas présent, le drapé de la Canopée est en bronze, et tous les détails, y compris les rameaux d'olivier, les abeilles, et les portraits de la nièce du pape Urbain et de son fils nouveau-né, sont relevés à la feuille d'or.

Le baldaquin est un vaste objet sculptural qui se dresse au centre de la basilique, encadré par le plus grand espace de tout le bâtiment. Il est si important qu'il parvient à créer l'effet visuel d'un lien entre l'immense coupole qui semble flotter au-dessus de lui, et l'assemblée des fidèles au niveau du sol. Le regard peut le traverser de toutes les directions, et il est visuellement lié à la Cathedra Petri de l'abside, autant qu'aux quatre piliers et aux statues gigantesques qu'ils abritent à chaque diagonale.

Niches des piliers centraux

Dans le cadre de l'aménagement de l'espace central de l'église, le Bernin creusa, dans les énormes piliers commencés par Bramante et achevés par Michel-Ange, d'immenses niches, comprenant des escaliers et des balcons. Il y eut beaucoup d'inquiétude de la part de ceux qui pensaient que le dôme pourrait s'écrouler, mais cela ne s'est pas produit. Au-dessus des balcons, le Bernin créa des espaces encadrés des huit colonnes torsadées de l'ancienne basilique, pour l'exposition des quatre plus précieuses reliques de la basilique : la lance de Longinus, qui aurait percé le flanc du Christ, le voile de Véronique, à l'image miraculeuse du visage du Christ, un fragment de la Vraie Croix à Jérusalem, découverte par Hélène, mère de Constantin, et une relique de saint André, frère de saint Pierre. Chacune des niches contient une énorme statue associée de la sainte relique placée au-dessus d'elle : Sainte Véronique par Francesco Mochi, Sant'Andrea par François Duquesnoy, Santa Elena par Andrea Bolgi et San Longino par Gian Lorenzo Bernini.

Trône de saint Pierre et chapelle du Saint-Sacrement

Place Saint-Pierre

L'arrangement actuel de la place Saint-Pierre, dû à l'inspiration baroque du Bernin, a vu sa réalisation entre 1656 et 1667, à l'est de la basilique, dans l'axe qu'elle forme avec l'obélisque de Caligula réérigé en 1586 par Domenico Fontana. Préexistait aussi la fontaine monumentale aménagée par Maderno en 1613, qui déterminait avec l'obélisque un second axe, parallèle à la façade de la basilique. Le Bernin a donc dessiné autour de ces deux axes une place aussi grande que possible, destinée à accueillir et rassembler les fidèles vers le centre de la chrétienté. Un plan rectangulaire eût entraîné la démolition d'un trop grand nombre de bâtiments du Vatican, et un plan en trapèze aurait eu l'inconvénient de souligner encore la largeur de la façade de la basilique, déjà perçue à cette époque comme une faute de conception.

Cela conduisit l'architecte à concevoir une place composée de deux sections : l'une en trapèze inversé s'élargissant vers la basilique, visant à en rétrécir visuellement la largeur jugée excessive, l'autre en forme de cirque elliptique organisé autour de l'obélisque, l'unité de l'ensemble étant assurée par la continuité des portiques à colonnes toscanes disposés en deux branches ouvertes à l'orient. Pour achever cet ensemble, le Bernin ajouta en 1675 une seconde fontaine, symétrique à celle de Maderno.

Place et basilique Saint-Pierre, 1909
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