Barrage - Définition

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Introduction

Barrage Hoover, États-Unis
Barrage de Limmern (canton de Glaris, Suisse)
Évacuateur de crues du barrage de Matsumoto (préfecture de Nagano, Japon)
L'écologie des berges des plans d'eau artificiels peut être perturbée par variations brutales de niveau.

Un barrage est un ouvrage d'art construit en travers d'un cours d'eau et destiné à réguler l'écoulement naturel de l'eau pour permettre l'écoulement recherché.

Par extension, on appelle barrage tout obstacle placé sur un axe de communication et destiné à permettre un contrôle sur les personnes et/ou les biens qui circulent (barrage routier, barrage militaire). Toutefois, il n'existe pas de définition uniforme du terme « barrage ». Le seul recensement existant est celui des « grands barrages » régulièrement tenu à jour par la Commission internationale des grands barrages (CIGB).

Quand le barrage est submersible, on parle plutôt de chaussée, seuil ou de digue ; ce dernier terme est également préféré à celui de barrage lorsqu'il s'agit de canaliser un flot et non de créer une étendue d'eau stagnante.

Un barrage fluvial permet par exemple la régulation du débit d'une rivière ou d'un fleuve (favorisant ainsi le trafic fluvial), l'irrigation des cultures, une prévention relative des catastrophes naturelles (crues, inondations), par la création de lacs artificiels ou de réservoirs. Un barrage autorise aussi, sous certaines conditions, la production de force motrice (moulin à eau) et d'électricité - on parle alors de barrage hydroélectrique -, à un coût économique acceptable, le coût environnemental étant plus discuté ; voir à ce sujet la fragmentation écopaysagère, phénomènes d'envasement à l'amont du barrage, dégradation de la qualité de l'eau.


Toutefois, plus un projet est ambitieux, plus ses conséquences sont lourdes : en noyant des vallées entières, la construction d'un barrage peut provoquer à la fois des bouleversements humains en forçant des populations entières à se déplacer, et avoir un impact écologique non négligeable en changeant fondamentalement l'écosystème local.

Histoire

Le barrage romain de Cornalvo en Espagne est toujours utilisé après deux millénaires.
Chapelets d'étangs créés par des barrages sur petits cours d'eau, du Moyen-Âge au XVIIIe siècle (France, d'après la carte de Cassini)

Les barrages existent probablement depuis la préhistoire (réserve d'eau potable, d'irrigation, viviers, piscicultures).

D'après N. Schnitter-Reinhardt, le plus ancien barrage connu serait un barrage poids construit près de Jawa, en Jordanie, construit vers la fin du 4e millénaire avant J.-C. Hérodote cite un barrage construit par le pharaon Ménès, fondateur de la première dynastie, à Kosheish, pour alimenter la ville de Memphis.

La première de rupture de barrage connue est celui de Sadd El Kaffara, sur le Wadi Garawi, 30 km au sud du Caire. Elle se serait produite entre 2650 et 2465 avant J.-C. C'est probablement la rupture de ce barrage qui en a arrêté la construction pendant un millénaire.

Les Romains ont construit des barrages : par exemple, deux barrages en Espagne, dans la région de Mérida, les barrages de Proserpina et de Cornalvo, d'une hauteur de 12 à 19 m, construits vers 25 avant J.-C., ou encore, au Portugal, le barrage romain de Belas.

Mais c'est au Moyen Âge qu'ils se sont fortement développés en Europe pour alimenter les moulins à eau. Il semble qu'ils aient parfois pu s'appuyer sur des sédiments accumulés en amont d'embâcles naturels, ou sur les lieux de barrages de castors dont la toponymie conserve des traces (par exemple en France avec le mot bief et bièvre (ancien nom de castor) qui pourraient être liés, ou avec des noms de communes tels que Beuvry (un des anciens noms de castor) ou Labeuvrière (la « castorière »). Les cartes anciennes, de Cassini par exemple, portent témoignage des nombreux barrages de petites rivières faits par les paysans ou les moines locaux, pour conserver l'eau et y élever du poisson ou pour le rouissage du lin ou du chanvre.

En conservant des volumes d'eau et une hauteur d'eau plus importante en saison sèche, ces barrages ont également pu tamponner les fluctuations estivales des nappes (car toutes choses égales par ailleurs, c'est la hauteur d'eau qui contrôle la vitesse de percolation, cf. Loi de Darcy).

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