Banlieue - Définition

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Banlieue et culture

Le mot banlieue dans la littérature

La littérature s'est aussi emparée du thème de la banlieue, Rachid Sakji, Jacques Réda, Hector Malet, François Coppée l'évoque ainsi :

« J'adore la banlieue avec ses champs en friche
Et ses vieux murs lépreux, où quelque ancienne affiche
Me parle de quartiers dès longtemps démolis. »

Filmographie de la banlieue

  • L'amour existe, Maurice Pialat, 1961. Citation : « l’ennui est le principal agent d’érosion des paysages pauvres. »
  • 2 ou 3 choses que je sais d’elle, Jean-Luc Godard, 1967
  • Elle court, elle court la banlieue, Gérard Pirès, 1973
  • Edward aux mains d'argent, Tim Burton, 1990
  • La Haine, Mathieu Kassovitz, 1995
  • Bye Bye, Karim Dridi, 1995
  • 100% Arabica, Mahmoud Zemmouri, 1997
  • Ma 6-T va crack-er, Jean-François Richet, 1997
  • Salut cousin !, Merzak Allouache, 1997
  • De l’autre côté du Périph’, Bertrand Tavernier, 1997 (documentaire)
  • American Beauty, Sam Mendes, 1999
  • Le Ciel, les Oiseaux et... ta mère !, Djamel Bensalah, 1999
  • Il était une fois dans l’oued, Djamel Bensalah, 2004
  • L'Esquive, Abdellatif Kechiche, 2004
  • Banlieue 13, Pierre Morel, 2004
  • Projet Banlieue, documentaire québécois, 2005
  • Le Journal de Dominique le film de Cyril Mennegun pour un autre regard, 2006.

Diversité des banlieues sur le plan national et régional

Le terme de banlieue renvoie tant à des « singularités françaises » qu'à des « réalités mondiales ». Il est en définitive impossible de traduire parfaitement le terme de « banlieue » mais des réalités spatiales semblables existent dans les périphéries des grandes agglomérations mondiales.

En Allemagne

Avec la haute densité, on peut trouver des régions où beaucoup de villes se touchent entre elles sans créer un véritable centre. C’est le cas de la Ruhr.

Aux États-Unis et au Canada

Suburb américaine dans le Connecticut

La traduction la plus proche du terme « banlieue » en anglais est « suburb ». Le préfixe rend compte de l'aspect périphérique du phénomène. Les États-Unis utilisent le terme de metropolitan area (aire métropolitaine), dont la définition a varié au cours des derniers recensements, pour désigner l'espace qui englobe une agglomération et les zones périphériques qui lui sont liées du point de vue professionnel et commercial. Celles-ci sont omniprésentes aux États-Unis, étant l'une des causes de l'importance du secteur automobile américain. Au Canada, on parle de région métropolitaine de recensement pour fins statistiques, mais il y a aussi des administrations supramunicipales portant des noms différents selon les provinces ; par exemple au Québec, on compte les communautés métropolitaines de Montréal et de Québec.

Les petites communautés (suburbs en anglais) entourant de grandes villes peuvent être des villes incorporées, c’est-à-dire des « municipalités » avec leurs propres gouvernements, ou elles peuvent être non-enregistrées, avec, aux États-Unis, l’autorité gouvernementale donnée au comté. Les communautés incorporées sont les (villes, (en)towns et villages) tandis que les communautés non enregistrées, c’est-à-dire n’ayant pas le statut de « municipalité », sont les Census Designated Places (CDP).

En Amérique du Nord, les banlieues sont souvent considérées comme endroits souhaitables où vivre pour ceux dans les classes moyennes et riches ; aux États-Unis, les villes centrales contiennent fréquemment les classes pauvres, c’est le cas par exemple de Chicago.

En France

Illustration des termes de ville-centre, banlieue, couronne périurbaine, Unité urbaine et Aire urbaine d'après l'INSEE

En France, les communes ne se sont pas agrandies en fonction de l'extension de leur agglomération. La ville, qui correspond en France à la notion d'unité urbaine, n'a ainsi pas nécessairement de correspondance administrative unique, d’autres communes venant se lier aux villes-centres et forment la banlieue. La délimitation des communes françaises n'a que très peu évolué depuis la Révolution française et n'a absolument pas suivi l'évolution des villes et encore moins celle de leurs aires métropolitaines si bien que presque toutes les grandes villes et villes moyennes de France possède une banlieue voir une couronne périurbaine. Dans les deux cas elles sont divisées en de nombreuses entités administratives autonomes.

Banlieue parisienne

Les ménages aisés vivent essentiellement à l'ouest de la ville tandis que le nord-est concentre les populations les plus pauvres et d'origine immigrée.

La banlieue désigne la zone urbanisée située autour de la ville-centre, cela comprend aussi bien des quartiers pavillonnaires que des quartiers plus populaires. La notion est donc socialement neutre et correspond à une réalité physique. Ainsi, dans l'agglomération parisienne, Neuilly-sur-Seine par exemple, appartient à la banlieue au même titre que La Courneuve. Pour les distinguer, on parle à Paris, de banlieue aisée pour Neuilly et de banlieue défavorisée pour La Courneuve.

On peut découper la région parisienne en plusieurs zones. Dans le Nord-Est, sont concentrées beaucoup de « cités », vestiges d’anciennes zones ouvrières et industrielles. C’est le cas de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. À l’Ouest, la population est généralement plus aisée, on y trouve également le centre des affaires de La Défense. La banlieue Sud-Est moins homogène. Près de Paris, il y a beaucoup de communes qui sont considérées comme « sensibles » (Bagneux, Malakoff, Cachan, Fresnes, Massy…), entrecoupées de zones résidentielles de meilleure réputation (Verrières-le-Buisson, Châtenay-Malabry, Antony, Fontenay-aux-Roses, Sceaux…).

Plus on s’éloigne et plus on peut découper la banlieue sud de Paris en deux zones. D’un côté, il y a les bords de Seine où se regroupent des populations ouvrières, et où on observe les grandes cités des Yvelines (Chanteloup-les-Vignes, Sartrouville, Les Mureaux, Mantes-la-Jolie, Poissy, Achères, Limay, Trappes, Aubergenville) et de l’Essonne (Évry, Courcouronnes, Grigny, Corbeil-Essonnes, Fleury-Mérogis…). De l’autre côté, on trouve des zones pavillonnaires où se regroupent des populations aisées (vallée de la Bièvre et de Chevreuse).

En Italie

Les communes des grandes villes tel que Rome, possèdent une banlieue qui s’englobe dans la commune. Ainsi il y a encore des campagnes à la périphérie de la commune de Rome.

Dans les pays en voie de développement

Les « banlieues pauvres »

Exode rural et explosion urbaine

Dans l’ensemble des PED, les villes connaissent une attractivité croissante. Celle-ci s'explique notamment par le fort accroissement démographique que connaissent la plupart de ces pays. Dans certaines régions, les terres ne peuvent subvenir à celui-ci et l'exode rural s'impose.

La mise en place de politique d'inspiration libérale par ces mêmes pays est un autre déterminant significatif. Imposées par différents organismes internationaux tels que le FMI, la Banque mondiale], ces politiques déstructurent les espaces ruraux et les empêchent de s'adapter à la croissance démographique. En conséquence de ces politiques, plusieurs pays d'Afrique anciennement producteurs, importent leurs poulets, entrainant la paupérisation des populations agricoles.

Ainsi l’Afrique a vu sa population tripler entre 1950 et 1995 alors que celle des villes a été multipliée par neuf. Elle compte aujourd’hui vingt-cinq villes millionnaires, et elle pourrait même atteindre la soixantaine en 2020. Les logements en centre ville étant trop cher pour ces nouveaux arrivants, ces derniers se sont installés dans les banlieues et ont donc fait grossir les périphéries. La ville du Caire forme un exemple de ville où les migrants sont arrivés plus nombreux que ce que la ville le prévoyait puisqu'ils ont été obligés de s’installer à des endroits où l’aménagement n’était pas planifié. De plus l’accroissement naturel étant élevé dans les PED, l’augmentation de la population des villes se fait sentir davantage. Les 14 villes qui connaissent les croissances démographiques les plus importantes au monde se situent dans les PED.

Les conséquences de ces déplacements de populations

Les logements attendus ne sont malheureusement pas disponibles dans la majorité des cas et les migrants sont donc obligés de se loger de façon précaire. On aboutit ainsi à la création de bidonvilles appelés également favela en Amérique du Sud. Ces terrains sont généralement occupés illégalement, et sont très insalubres : ils sont dépourvus de toutes infrastructures (électricité, eau courante, évacuation d’eau usée, transport, éducation, santé…) et se trouvent souvent sur des sols marécageux, pentus ou inutilisables pour l’agriculture. La résorption des bidonvilles a consisté à repousser encore plus loin du centre ville les familles et groupes habitants de ces bidonvilles. En dispersant ainsi les personnes, les réseaux d’aide et de survie, fondés sur les relations entre les gens, se trouvent cassés. Il est donc encore plus difficile pour ces habitants de sortir de cette situation. En Afrique du Sud, il existe également des townships. Ils se distinguent des bidonvilles car ils sont construits en durs et ont une existence légale. Leur construction sont souvent planifiées par les architectes de la ségrégation raciale (très grande en Afrique du Sud malgré la fin de l’Apartheid). Les townships d’Afrique du Sud regroupent les habitants de couleurs, principalement les Noirs et peuvent compter jusqu’à près de deux millions d’habitants comme à Soweto.

De plus certaines banlieues sont les théâtres de guerres et de violences entre les différentes ethnies qui rendent la vie des habitants encore plus difficile. Dans les Favelas la pauvreté peut même amener la formation de gangs qui luttent pour le contrôle de la ville. Le chômage y est très élevé et il reste difficile voire impossible de se sortir de cette situation sans rémunération. La majorité des emplois se trouve dans le centre ville qui est éloigné et dont l’accès est rendu difficile par l’absence de transports. De plus le manque d’éducation des habitants ne les favorise pas dans la recherche d’un emploi. Ils sont donc souvent obligés de faire travailler leurs enfants ou même de les vendre

Ainsi nous arrivons à un cercle vicieux : les migrants sont obligés de s’installer dans les bidonvilles ; comme ils sont dans les bidonvilles, ils n’ont pas de travail ; comme ils n’ont pas de travail, ils n’ont pas d’argent ; comme ils n’ont pas d’argent ils ne peuvent pas payer d’études à leurs enfants qui eux non plus ne pourront donc pas trouver de travail. D’après les estimations de l’ONU, la terre compte plus d’un milliard de personnes vivants dans les bidonvilles et en comptera 1,4 milliard en 2020 soit autant que de Chinois. Ce nombre augmente très vite puisque 27 millions de personnes rejoignent les bidonvilles chaque année. Même si ces chiffres couvrent l’ensemble de la planète, ils concernent essentiellement les PED.

Des « banlieues riches »

Depuis quelques années apparaissent des banlieues aisées dans les PED. En effet, des familles fortunées souhaitent s’écarter du centre ville pour éviter la pollution sans pour autant se rapprocher des zones plus pauvres. Ces quartiers amènent donc une ségrégation sociale : les minorités aisées restent entre elles et ignorent totalement les autres couches plus pauvres. Certains quartiers résidentiels ressemblent étrangement aux quartiers des classes moyennes américaines : les suburbs. En effet on y trouve un grand nombre de maisons identiques ayant une architecture occidentale et de quoi pratiquer les loisirs des Occidentaux. Certains millionnaires choisissent même de vivre dans de véritables ghettos. Cet isolement volontaire à pour but de défendre leurs richesses car l’insécurité de ces pays oblige les personnes ayant plus d’argent que la moyenne à se protéger. Cependant, ils profitent de cet isolement pour bénéficier des aménagements de luxe et de l’espace des banlieues. Pour obtenir cette place disponible, les pauvres sont chassés encore plus loin de la ville et ainsi cette poignée de riches hommes d’affaires peut construire des villas sur de très grandes surfaces. Par exemple, à Ouagadougou une surface de 1 000 hectares fut entièrement dédiée à un quartier ne comprenant que des grandes villas et de beaux hôtels. Pour se protéger davantage des vols et des contacts avec le reste de la population, des systèmes défensifs sont mis en place : des murs élevés, des barbelés, des alarmes et une intervention en cas d’intrusion. L’administration des villes préfère donc utiliser beaucoup d’espace pour quelques riches ayant de l’influence nationale ou internationale que pour une majorité de pauvres.

Les banlieues industrielles

Il est très difficile de généraliser la situation des banlieues industrielles des PED car il existe une très grande variabilité entre ces différents pays et entre les villes au sein d’un même État. En effet, on peut remarquer que le brésil fait partie des 10 plus grands pays industriels dans le domaine de l’automobile, de l’armement et de l’électronique alors que l’industrie de l’Afrique noire est très en retard et peu diversifiée.

Cependant, les PED essaient dans la majorité des cas d’inciter les industries des pays développés à délocaliser en proposant des tarifications douanières avantageuses, des investissements privilégiés, une politique fiscale avantageuse, des ouvriers plus qualifiés qu’auparavant et un développement des infrastructures. On peut également remarquer que l’industrie asiatique, surtout chinoise et indienne, est plutôt dynamique. En effet, elle profite de bas prix de la main d’œuvre non qualifiée. Les conditions de travail n’y sont pas faciles : par exemple les ouvriers chinois de l’usine McDonald’s travaillaient jusque 11 h/jour et 6 j/semaine en plus des 70 heures supplémentaires par mois pour un salaire inférieur à 75 dollars.

Ces ouvriers font partie des couches sociales les plus défavorisées et vivent donc généralement dans les banlieues pauvres décrites précédemment. De plus, on remarque que l’activité industrielle peut avoir des répercussions directes sur la population : pollution, manque d’eau… Par exemple, les 52 usines Coca-Cola et les 38 Pepsi-Cola présentes en Inde pompent 1 million et 1,5 million de litres d’eau par jour. Ensuite, le pompage des nappes pratiqué par ces usines empêche les pauvres de se fournir en eau potable et des déchets toxiques sont rejetés. Cela menace l’environnement et la santé des populations les plus fragiles donc encore celle des banlieues pauvres.

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