Bali - Définition

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Population

La langue balinaise fait partie du groupe dit "bali-sasak" de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes.

Bali présente l'originalité d'être la seule île d'Indonésie à être restée essentiellement hindouiste.

En dehors de Bali, on trouve encore aussi des populations restées hindouistes dans l'île voisine de Java, notamment les Osing de la région de Banyuwangi (Java Est), mais aussi dans la région de Blitar, dans la région du Tengger autour du volcan Bromo et sur les flancs de volcan Lawu à l'est de Solo. Banyuwangi est héritière de la principauté de Blambangan, vassale de Bali au XVIe siècle.

Il existe quelques communautés balinaises qui ont conservé des traditions pré-hindouistes. On les appelle Bali Aga. Les deux plus connues sont le village de Tenganan, dans le kabupaten de Karangasem, et celui de Trunyan au bord du lac Batur.

Divisions administratives

La province de Bali est divisée en huit kabupaten (départements) qui correspondent aux anciens royaumes qui existaient dans l'île à l'arrivée des Hollandais :

  • Badung, chef-lieu Mengwi,
  • Bangli,
  • Buleleng, chef-lieu Singaraja,
  • Gianyar,
  • Karangasem, chef-lieu Amlapura,
  • Klungkung (l'ancien Gelgel), chef-lieu Semarapura,
  • Jembrana, chef-lieu Negara,
  • Tabanan

et d'une kota (municipalité) : Denpasar.

Le nom des autres chefs-lieux est le même que le kabupaten.

Climat

L'île de Bali possède un climat tropical marqué par de fortes chaleurs constantes et un contraste entre une saison des pluies de novembre à mars et une saison sèche d'avril à octobre.

Relevé météorologique de Bali
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température moyenne (°C) 30 30 30 31 31 30 30 31 31 32 32 30 31
Précipitations (mm) 60 80 179 43 25 9 0 16 0 0 110 230 783
Ce tableau est sujet à caution car il ne cite pas ses sources.

Culture

Rites et cérémonies

spectacle de marionnettes Wayang kulit
Cérémonie de la crémation

Comme de nombreux autres groupes ethniques indonésiens, les Balinais sont détenteurs d'une culture originale, qui est un des éléments de l'attrait touristique de l'île - avec les risques de perte d'authenticité que cette exploitation comporte. Une de ses manifestations les plus spectaculaires est la danse dont il existe plusieurs types, souvent dansées par de très jeunes filles (le legong).

Costume

On note aussi la musique très caractéristique, exécutée par le gamelan, le théâtre qui met en scène, entre autres, le mythique barong.

Cérémonie de la crémation

Hindouistes, les Balinais procèdent à la crémation de leurs morts. Cette circonstance est l'occasion de ce qui a toute l'apparence d'une fête, avec défilé dans la ville, musique de gamelan, offrandes de toutes natures déposées sur le catafalque du défunt avant la crémation dans une ambiance bon enfant et décontractée.

L'originalité des rites qu'on y trouve, tels que le limage des dents ou la réclusion des jeunes filles, est motivée par l'existence d'un type d'hindouisme propre à Bali : Agama Tirtal.

Littérature

On divise la littérature traditionnelle balinaise en trois groupes, sur la base de la langue utilisée : vieux-javanais, moyen-javanais (encore appelé, "javano-balinais" ou "balino-javanais") et balinais.

Le premier groupe montre le rôle fondamental joué par Bali dans la préservation de l'héritage littéraire de Java avant l'islamisation. La majorité des textes javanais de cette période, dont le Nagarakertagama écrit en 1365 à Majapahit, nous sont en effet connus par des copies préservées à Bali et à Lombok.

La tradition balinaise décrit l'aristocratie de l'île comme les descendants de princes du royaume hindouiste de Majapahit dans l'est de Java. Deux événements seraient à l'origine de cette filiation. Le premier, raconté dans le Nagarakertagama, serait la victoire en 1343 d'une armée de Majapahit sur "le roi de Bali", un monstre à tête de cochon aux pouvoirs surnaturels. Les officiers de cette armée se seraient établis à Bali, créant quelques unes des lignées royales actuelles. Le deuxième serait la victoire des armées musulmanes sur Majapahit, qui aurait provoqué la fuite des prêtres, aristocrates et artistes vers Bali. En réalité, quand les troupes du royaume musulman de Demak ont conquis en 1527 le territoire qui avait été celui de Majapahit, ce royaume n'existait plus. À l'est de l'ancienne Majapahit, la principauté de Blambangan est restée hindouiste et s'est placée sous la protection de Bali.

L'anthropologue Clifford Geertz, dans The Interpretation of Cultures (p. 332), voit dans ces récits un mythe destiné à légitimer le pouvoir de l'aristocratie balinaise sur le peuple. Au début du XVIIIe siècle, les rois balinais ont tenté trois expéditions vers le site de Majapahit pour se rendre en pèlerinage sur ce qu'ils considéraient comme la terre de leurs ancêtres. Ce qui est certain, c'est que c'est dans l'île voisine de Lombok qu'on a retrouvé un exemplaire du Nagarakertagama, dans le palais du roi balinais, après sa prise par les Hollandais en 1894. La petite histoire dit que c'est un officier hollandais qui a sauvé ce précieux document, alors qu'un soldat allait le brûler.

Jusqu'à la perte de Blambangan, Bali s'est toujours efforcé de garder un lien avec la terre de Majapahit. La littérature en moyen-javanais est surtout composée de kidung, chansons de geste qui relatent des légendes sur l'âge d'or de Majapahit. Les plus connus sont le Kidung Rangga Lawe, qui raconte la révolte du prince Rangga Lawe de Tuban contre son suzerain, le roi de Majapahit, le Kidung Sunda, qui chante une histoire d'amour malheureux entre le roi Hayam Wuruk et la princesse Dyah Pitaloka, fille du roi de Sunda, ce qu'on appelle le « cycle de Panji », un autre prince javanais, et de nombreuses histoires aux héros plus populaires, comme le cycle de Calon Arang avec sa sorcière Rangda. L'argument de la majorité des kidung est situé à Java. Le Pararaton ou « Livre des rois », chronique qui décline la généalogie des rois du royaume Singasari dans l'est de Java et de son successeur Majapahit, est une autre œuvre importante écrite en moyen-javanais.

Comme ces textes ne sont connus que par des manuscrits trouvés à Bali, il est pour l'instant difficile de déterminer s'il s'agit d'un héritage javanais pré-islamique ou de l'œuvre de lettrés balinais encore « javanisés ». La perte de Blambangan à la fin du XVIIIe siècle est donc un événement fondamental sur le plan culturel. En outre, il enlève aux souverains balinais leur dernier lien à Java, et séparera physiquement les deux îles jusqu'à la conquête hollandaise de Bali.

Bien entendu, les Balinais ont aussi écrit dans leur propre langue, surtout pour les chroniques de leurs propres royaumes, appelées babad comme à Java. Leur principal but était d'établir la généalogie des familles de l'aristocratie. Certaines babad ont un intérêt surtout littéraire. D'autres constituent des sources historiques de valeur.

Comme dans le reste de l'Indonésie, il y a à Bali des artistes qui créent selon une démarche personnelle. Ils peuvent prendre des éléments de leur culture traditionnelle, ou même s'en inspirer, mais fondamentalement, leurs œuvres sont le reflet d'un univers intérieur qui leur est propre.

Artisanat et Arts

Les amateurs d'artisanat de toutes qualités, bois, pierre, béton, coquillages, argent, textiles (y compris le batik, qui est une technique javanaise), seront séduits par les réalisations balinaises. Le bois est notamment travaillé à Mas, l'argent à Celuk, et le batik à Ubud.

L'architecture et la décoration sont également un domaine de prédilection des balinais et des architectes du monde entier y trouvent leur inspiration.

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