Avicenne - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Avicenne (nom latinisé)
Philosophe persan
Moyen Âge
Un tapis de Tabriz représentant Avicenne

Naissance 7 août 980 (Boukhara, actuel Ouzbékistan)
Décès août 1037 (Hamadan, Iran)
École/tradition Péripatétisme, philosophie islamique, avicennisme
Principaux intérêts Métaphysique, théologie, médecine, sciences, religion, alchimie
Idées remarquables Illumination, Angélologie
Œuvres principales Métaphysique
Influencé par Aristote, Alexandre d'Aphrodise, Néoplatonisme, Al-Farabi
A influencé Ibn Tufayl, Averroès, Sohrawardi, Thomas d'Aquin, Duns Scot, Maître Eckhart

Abū ‘Alī al-Husayn ibn ‘Abd Allāh ibn Sīnā (en persan : ابو علی الحسين بن عبد الله بن سينا), connu sous le nom de Ibn Sīnā ou Avicenne (forme latinisée), était un philosophe, un écrivain, un médecin et un scientifique musulman d'origine persane. Il s'intéressa à de nombreuses sciences, notamment l'astronomie, l'alchimie, la chimie et la psychologie. Il naquit le 7 août 980 à Afshéna, près de Boukhara faisant partie de la province de Khorasan en Perse, actuellement en Ouzbékistan, et mourut à Hamadan, en Iran, en août 1037.

Ses disciples l'appelaient Cheikh el-Raïs, prince des savants, le plus grand des médecins, le Maître par excellence, le troisième Maître (après Aristote et Al-Farabi).

Contexte historique

Aux premiers siècles de l'hégire (VIIe et VIIIe siècle), les intellectuels orientaux traduisent, compilent et commentent les écrits des antiques, grecs surtout. Une compétition commence entre la culture arabe et la culture persane. De 750 à 850, période des califes Abbassides, la science dite "arabo-musulmane" atteint son sommet. Les souverains payaient, parfois son poids en or, tout livre récemment traduit, et c'est ainsi que, dès le IXe siècle, une majeure partie des écrits de la Grèce était disponible en langue arabe. Le philosophe al-Farabi (mort en 950), le second maître (en référence au premier maître, Aristote), tient une place prépondérante dans cette dynamique.

Les textes et traditions des dogmes islamiques se fixèrent à cette époque :

  • le sunnisme, avec al-Ash‘ari (935)
  • le chiisme duodécimain, avec Shaykh Saduq Ibn Babuyeh (991) et Shaykh Mufid (1022)
  • l'ismaélisme, ou chiisme ismaélien, branche du chiisme, en langue arabe et en langue persane.

En Occident latin, c'est le Moyen Âge, entre l'effondrement de l'Empire romain (476, invasion des Hérules) et la Renaissance (1453, la chute de Constantinople).

Son œuvre

D'une ampleur variable selon les sources (276 titres pour G. C. Anawati, 242 pour Yahya Mahdavi), l'œuvre d'Avicenne est nombreuse et variée. Avicenne a écrit principalement dans la langue savante de son temps, l'arabe classique, mais parfois aussi dans la langue vernaculaire, le persan.

Il est l'auteur de monuments, d'ouvrages plus modestes, mais aussi de textes courts. Son œuvre couvre toute l'étendue du savoir de son époque :

  • logique, linguistique, poésie;
  • physique, psychologie, médecine, chimie;
  • mathématiques, musique, astronomie;
  • morale et économie;
  • métaphysique;
  • mystique et commentaires de sourates du Coran.

Le dessein personnel du philosophe trouve son achèvement dans la philosophie orientale (hikmat mashriqiya), qui prit la forme de la compilation de vingt-huit mille questions. Cette œuvre disparut lors du sac d’Ispahan (1034), et il n'en subsiste que quelques fragments.

Pendant plusieurs siècles, jusqu'au XVIIe siècle, son Qanûn constitue le fondement de l'enseignement en Europe où il détrône Galien, aussi bien qu'en Asie.

On lui doit l'usage de la casse, de la rhubarbe, du tamarin, du myrobatan, etc.

Influences

Avicenne, fin lettré, fut le traducteur des œuvres d’Hippocrate et de Galien, et porta un soin particulier à l'étude d'Aristote. Il s'inscrit dans un mouvement général qui vit les philosophes de culture islamique découvrir la culture grecque auprès de l'Empire Byzantin, comme en partie l'Europe Occidentale où beaucoup de manuscrits grecs et romains étaient surtout connus par les copistes des monastères.

Avicenne était proche du chiisme ismaélien, le courant auquel appartenaient son père et son frère ; ainsi son autobiographie rapporte-t-elle leurs efforts pour entraîner son adhésion à la dawat ismaélienne. Toutefois, Avicenne appartenait au chiisme duodécimain.

Son appartenance ou non à l'ismaélisme est donc controversé, et reste un débat actuel, portant sur l'influence de cette branche de l'islam. L'ismaélisme comprend d'importantes personnalités, telles que Abu Yaqoub Sejestani (Xe siècle), Abu Hatim al Razi (mort en 933), Hamid Kermani (vers 1017), ou Nasir e Khosraw (entre 1072 et 1077) dont le travail a fortement influencé la pensée dans l'Islam. Ainsi, la théorie des Dix Intelligences (voir plus bas), amorcée chez al-Farabi apparaît chez Hamid Kermani avant qu'Avicenne ne se l'approprie.

Page générée en 0.067 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise