Automutilation - Définition

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Introduction

Automutilation sur l'avant-bras.

L’automutilation est le fait pour une personne de s'infliger délibérément des blessures. Elle peut être faite dans plusieurs buts, comme se punir, ou pour se soulager de problèmes personnels ou professionnels. La méthode d’automutilation la plus utilisée est de se couper, mais l'automutilation couvre également un large éventail de comportements, y compris, mais sans s'y limiter : se brûler, se gratter, frapper des parties du corps, interférer avec la cicatrisation des plaies, tirer les cheveux (trichotillomanie) et ingérer des substances toxiques ou des objets.

L'automutilation ne se limite pas aux humains. Les oiseaux et les singes, par exemple, sont également connus pour la pratiquer quand ils sont en captivité.

Définition

Le terme d'« automutilation » est sujet à débat dans la mesure où il définit une multitude de comportements à la gravité et à la finalité variables, certains impliquant une mutilation irréversible et d’autres une blessure corporelle qui persiste pendant plusieurs dizaines de minutes. Dans tous les cas, les blessures sont infligées seul, sans l’intervention d’un tiers. L’automutilation est listée par le Manuel Diagnostic et Statistique des troubles mentaux (en anglais : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders ou DSM-IV) comme un symptôme du trouble de la personnalité borderline et elle est parfois associée à d’autres troubles psychopathologiques tels que la dépression ou les troubles du comportement alimentaire.

La pratique la plus utilisée est la coupure mais ce n’est pas la seule et la définition inclut aussi les coups, les brûlures, les éraflures, les morsures, et bien d’autres atteintes corporelles infligées à soi-même.

On ne peut pas parler d’automutilation si la personne qui se blesse le fait dans un but esthétique, sexuel (masochisme), social (rituels d’acceptation dans certaines sociétés, mode), religieux ou spirituel.

Psychologie

Les personnes qui s’automutilent le font généralement pour mettre fin à des sentiments qui leur sont trop intenses. Il peut s’agir de tristesse, d’angoisse, de colère, de culpabilité, (la blessure est alors souvent infligée comme punition) ou même de sentiments positifs.

La sensation de vide, de perdition et de solitude -parfois conséquence de la dissociation- peut aussi mener à l’automutilation, qui a alors pour but de « ramener à la réalité ».

Ce comportement peut amener à une addiction et la blessure devient alors la réponse immédiate et logique à une situation difficile psychologiquement. L’automutilation a d’ailleurs été classée dans les troubles addictifs en 2006.

Certaines personnes s’infligeant volontairement des blessures ne ressentent que peu voire aucune douleur (couramment dans les cas de dissociation).

Les cicatrices qui peuvent résulter de l’automutilation ne sont que rarement recherchées. Elles finissent le plus souvent par être acceptées comme une preuve de ce qui a été vécu et surmonté, un souvenir.

Facteurs de risque

Des recherches aux États-Unis indiquent que jusqu'à 4% des adultes pratiquent l'automutilation et environ 1% de la population de manière chronique.

Un certain nombre de facteurs sociaux ou psychologiques ont une corrélation avec l’automutilation.

Les diagnostics qui lui sont généralement associés comprennent la dépression et le trouble de la personnalité borderline. Les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire, de troubles obsessionnels compulsifs, de phobies, de toxicomanie et les suicidaires sont considérés comme ayant un risque élevé de recourir à l’automutilation. Des formes particulières de celle-ci, souvent plus graves, sont associées à l'autisme et à certaines psychoses.

Les situations de guerre ou d’emprisonnement sont aussi des facteurs de risque majeurs.

Les causes de l’automutilation sont difficiles à déterminer et varient largement d’une personne à l’autre. On note tout de même deux facteurs principaux, mais loin d’être systématiques : les abus sexuels et les invalidations (être critiqué ouvertement, ne pas avoir été encouragé, avoir été souffre-douleur ou tout autre comportement nuisant directement à l’estime de soi).

Les personnes touchées sont principalement des adolescents ou de jeunes adultes. Malgré le nombre relativement élevé de personnes concernées, peu d’informations francophones pertinentes sont disponibles sur ce sujet.

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