Aulne glutineux - Définition

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Introduction

Aulne glutineux
 Aulne glutineux (Alnus glutinosa)
Classification classique
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Fagales
Famille Betulaceae
Genre Alnus
Nom binominal
Alnus glutinosa
(L.) Gaertn. (1790)
Classification phylogénétique
Ordre Fagales
Famille Betulaceae

L'Aulne glutineux (Alnus glutinosa), aulne noir, aulne poisseux ou verne est un arbre feuillu de la famille des Bétulacées, composant la flore indigène de l'Europe (Scandinavie comprise).

il y a quatre sous-espèces :

  • Alnus glutinosa subsp. glutinosa. Europe.
  • Alnus glutinosa subsp. barbata, Nord de l'Anatolie (Rize,Trabzon, Artvin)
  • Alnus glutinosa subsp. antitaurica. Sud de l'Anatolie, rare.
  • Alnus glutinosa subsp. betuloides. Est de l'Anatolie.

Description

Ambiance d'aulnaie inondable
Fructification, dite strobyle
Fructification et feuilles, au printemps
Fructification
Graines (Akènes)
Comme toutes les espèces rivulaires ayant co-évolué avec le castor, l'aulne glutineux se régénère très facilement par recépage, pratique dont il ne faut pas abuser si l'on veut qu'il entretienne une large diversité génétique
Jeune tronc malade du Phytophtora alni

La verne possède des feuilles vertes sombres dessus, plus claires dessous, grossièrement ovales, typiquement échancrées au sommet. Leur contact est poisseux.

Les bourgeons sont pédicellés, en forme de massue, de couleur violette (couleur rare dans la flore française) et typiquement poisseux, surtout en hiver.

Le fruit est "une boîte à graine", sorte de petit cône appelé strobile de 2cm de hauteur environ. Il contient de petites akènes ailées dispersées par le vent.

Le tronc fraîchement sectionné se teinte d'une belle couleur orange vif, réaction d'oxydation. Le bois, rare à de gros diamètre, est prisé en menuiserie pour la confection de plan de travail.

La verne est une essence hygrophile, comme nombre de Bétulacées, et affectionne particulièrement les sources d'eau, y compris domestiques. Il n'est pas rare de constater l'obstruction de canalisation par ses racines.

Les aulnes sont très fréquents dans les zones humides, sur les berges ou dans les ripisylves, au bord des rivières ou autour des bras morts, où ils peuvent atteindre 20 à 30 mètres.

État des populations, pressions réponses

  • L'aulne glutineux n'est pas considéré comme menacé, mais les aulnaies qui avaient notamment été conservées pour la production d'un charbon de bois apprécié pour les poudreries ont fortement régressé, au profit de la culture de peupliers (populiculture ou du drainage des zones humides pour leur mise en culture, en pâture ou pour leur urbanisation).
  • La diversité génétique des populations d'aulnes glutineux a probablement souffert de l'artificialisation et du déboisement des berges et ripisylves des cours d'eau.
  • Une maladie dite « Dépérissement des aulnes glutineux »

Dépérissement des aulnes glutineux

Cette maladie qui n'a été signalée qu'en Europe semble due à Phytophthora alni et peut-être à d'autres co-facteurs.

Elle progresse en Europe depuis les années 1980 (mortalités importantes à partir des années 1980). Les dépérissements ponctuels d'aulnes signalés depuis le début des années 1900 sporadiquement en Europe semblaient pouvoir tous être expliqués par des problèmes stationnels (aulnes plantés ou ayant poussé dans un milieu ne leur convenant pas ; trop sec, trop acide...).
Mais une maladie émergente semble prendre de l'ampleur depuis les années 1990, due à une espèce antérieurement inconnue de champignon du genre Phytophthora (micro-organisme filamenteux, Oomycète proche des champignons, issu de l’hybridation de deux espèces de Phytophthora présentes dans les mêmes milieux)
Les symptômes en sont des feuilles anormalement nombreuses, trop petites et jaunissantes, un houppier clairsemé (mais homogène) des tâches rouilles à noirâtres à la base du tronc, marquant des zones de nécroses sous l'écorce et évoquant un chancre souvent accompagnées de coulures goudronneuses (exsudats).

- En Bavière, des mortalités ont touché environ 1/3 des parcelles forestières prospectées et plus de 50% des berges étudiées.
- En Région wallonne (Belgique), 28% des aulnes dépérissaient sur les berges
- En Angleterre plus de 15% des aulnes des ripisylves inspectées dans le sud du pays ont été infectés ou tués de 1994 à 2006.
- En France, environ 20% des aulnes du bassin Rhin-Meuse étaient malades, avec 71% des rivières touchées (en 2004 dans ce bassin, 16% de 1204 aulnes étudiés étaient touchés. 78% des 58 tronçons de rivières inspectés présentaient au moins un arbre dépérissant et 71% de 35 cours d’eau inspectés étaient touchés). Au début des années 2000, des mortalités touchant annuellement environ 5% des aulnes été signalées dans certains secteurs de la Sarre et en Charente.
- En Allemagne, Phytophthora alni a été identifié dans 90% des lieux infectés.

Ceci fait de l'aulne, avec l'orme, l’espèce d'arbre la plus menacée dans les écosystèmes naturels européens. La température de l'eau et la faiblesse du courant favorisent le dépôt d' inoculum au pied des arbres et un contexte argilo - limoneux (généralement agricole) favorise de manière générale les espèces de phytophthora.
La qualité de l'eau ne semble pas en cause, mais le type de sol et la présence d'ouvrage artificiels (barrages, ponts semblent - selon l'agence de l'eau - pouvoir accroitre le risque d'infection en aggravant la fréquence des crues et la stagnation de l’eau. La mort des aulnes contribuent à diminuer l'ombrage des rivières et donc leur réchauffement, ce qui - dans une perspective de réchauffement climatique - pourrait encore favoriser la production de zoospores. Il est recommandé de brûler la base des troncs contaminés, d'éloigner le bois contaminé du bord de l'eau, de désinfecter les outils d'entretien de berge, de ne pas introduire de Phytophthora alni dans les sites indemnes (ce qui peut se faire via des plants ou le transports de terre ou bois contaminé), ou via le réempoissonnement ou l'apport d'écrevisses, plantes, etc. venant de zones touchées. Le recépage permet - dans les zones touchées - de produire des brins sains (le microbe ne semble pas passer facilement de la souche au rejet dont le système immunitaire est peut-être dopé par le recépage. Conserver des ripisylves à haute biodiversité, c'est-à-dire non équiennes, constituées d'espèces autochtones, adaptées au milieu et génétiquement diversifiées est peut-être le meilleur moyen de contrôler et limiter cette maladie.

Galles/Parasitisme des feuilles

La feuille de l'Aulne glutineux abrite fréquemment neuf galles différentes dont, dans les genres Eriophyes et Aceria

  • l' Eriophyes inangulis (Ériofie des nervures),
  • l' Eriophyes laevis (Ériofie lisse) et
  • l' Aceria brevitarsa (Galle des plaques feutrées de l'Aulne).

L'aulne semble, comme toutes les espèces d'arbres sensible à un excès d'ozone troposphérique (nécrose des feuilles), fréquent lors des canicules, sous le vent des grandes agglomérations et des axes de circulation.

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