Avant qu'une attaque ne puisse se produire, il faut qu'il y ait une rencontre entre un homme et un requin. Or, comme les ressources de poissons pélagiques s'épuisent dans les océans, les requins ont tendance à se rapprocher des côtes pour trouver de la nourriture. Dans le même temps les activités nautiques se développent et sont plus accessibles donc le nombre de personnes pouvant potentiellement être en contact avec des requins - même si la population mondiale de ces derniers tend à diminuer - augmente. Toutefois, certains lieux présentent des caractéristiques qui augmentent la probabilité d'une rencontre avec un requin, on peut en particulier citer :
Par ailleurs, les requins chassant plutôt la nuit, pour une bonne partie, il vaux mieux éviter de se baigner alors que le soleil est couché ou bien lorsqu'il n'est pas encore levé. Toutefois, le « pic » des attaques est selon certaines études plutôt situé entre 14h et 18h.
Une rencontre n'implique pas une attaque : beaucoup de baigneurs ont côtoyé des requins sans s'en apercevoir et sans autre conséquence.
On distingue deux catégories d'attaque :
Dans ce cas de figure ce sont certains comportements humains qui favorisent l'attaque:
Il s'agit d'une attaque dont la raison n'est pas imputable directement à un acte de la part de la victime. Néanmoins certains facteurs peuvent favoriser une attaque non provoquée.
La différence est fondamentale car bon nombre d'accidents avec des requins sont des attaques provoquées et pourraient être évitées par une meilleure connaissance du comportement de ces animaux.
Tous types d'attaques confondues et selon des statistiques uniquement basées sur des faits dûment répertoriés, les dix requins les plus dangereux sont, par ordre décroissant:
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Cette liste n'est pas exhaustive, 35 espèces de requins différentes ayant été recensées dans des attaques avérées. De nombreux requins sont donc susceptibles d'attaquer, pour de multiples raisons, à un moment ou à un autre. Malgré tout, un fait est scientifiquement prouvé, de la liste ci-dessus, les trois premiers sont les plus dangereux. Et le plus agressif envers l'homme est très certainement le requin tigre.
Une partie de ces attaques se sont faites envers les bateaux eux-mêmes et non leurs occupants. En ce qui concerne les attaques sur les humains, des statistiques récentes révèlent qu'elles se font en priorité sur des surfeurs, puis sur des nageurs et enfin sur des plongeurs. Les attaques en bord de côte, lorsqu'une personne rentre ou sort de l'eau sont très rares.
Toutefois, il reste difficile d'établir des statistiques fiables, dans la mesure où tous les cas ne sont pas répertoriés et où, dans le cas où la victime s'en sort, elle a tellement été choquée par l'attaque que la description de son agresseur est fausse ou trop floue pour pouvoir être prise en compte ou être fiable à 100%. De plus, l'étude précise et systématique des attaques de requins est une discipline relativement récente, quelques décennies au plus,. Par conséquent, même si les scientifiques possèdent de très anciens témoignages d'attaques de requins, il est évident que les statistiques récentes sont bien plus fiables qu'au début du XXe siècle et à plus forte raison des siècles précédents.
Les statistiques du XXe siècle montrent une très forte augmentation du nombre d'attaques chaque décennie, mais c'est sûrement uniquement dû au fait que les attaques sont mieux prises en compte depuis quelques années.
En revanche, si l'on prend les données de l'International Shark Attack File (ISAF), sur la période allant de 1990 à 2005, qu'on peut estimées relativement fiables, 869 cas d'attaques de requin ont dument été répertoriées dans le monde. Sur ce nombre, 94 se sont révélées mortelles, ce qui concerne donc environ, une personne sur dix. Avec ce recul de quinze ans, on s'aperçoit que la moyenne d'attaques de requins dans le monde est de l'ordre de 35 par an, et que le nombre de personnes qui en sont directement décédées est inférieur à quatre par an.
Répartion géographique des attaques de requins confirmées survenues dans le monde (carte générale) | ||||||||||
Répartion géographique des attaques de requins confirmées survenues dans le monde (tableau de détails) | ||||||||||
Pays | Attaques totales | Attaques mortelles | Pays | Attaques totales | Attaques mortelles | Pays | Attaques totales | Attaques mortelles | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Europe • Depuis 1847 | Amérique du Nord • Depuis 1670 (États-Unis) — Depuis 1900 (Bermudes) | Antilles • Depuis 1749 | ||||||||
![]() | 13 | 4 |
![]() | 520 | 13 |
![]() | 4 | 1 | ||
![]() | 9 | 8 |
![]() | 104 | 15 |
![]() | 4 | 2 | ||
![]() | 5 | 4 |
![]() | 89 | 7 |
![]() | 6 | 2 | ||
![]() | 4 | 1 |
![]() | 52 | 4 |
![]() | 13 | 9 | ||
Royaume-Uni | 2 | 0 |
![]() | 30 | 3 |
![]() | 24 | 1 | ||
![]() | 3 | 0 |
![]() | 32 | 4 | Afrique • Depuis 1828 | ||||
![]() | 2 | 2 |
![]() | 18 | 1 |
![]() | 208 | 41 | ||
Océanie • Depuis 1925 (îles du Pacifique) — Depuis 1700 (Australie) — Depuis 1852 (Nouvelle-Zélande) |
![]() | 16 | 5 |
![]() ![]() | 18 | 11 | ||||
![]() | 49 | 25 |
![]() | 9 | 0 |
![]() | 10 | 3 | ||
![]() | 20 | 8 | Autres États des USA | 32 | 3 |
![]() | 7 | 1 | ||
![]() | 12 | 5 |
![]() | 4 | 0 |
![]() | 5 | 1 | ||
![]() | 9 | 0 | Amérique centrale • Depuis 1880 |
![]() | 4 | 3 | ||||
![]() | 8 | 0 |
![]() | 36 | 20 | Autres États africains | 19 | 9 | ||
Autres | 20 | 11 |
![]() | 13 | 8 | Asie et Moyen-Orient• Depuis 1580 | ||||
![]() | 128 | 61 |
![]() | 5 | 2 |
![]() | 23 | 8 | ||
![]() | 88 | 37 |
![]() | 3 | 0 |
![]() | 14 | 6 | ||
![]() | 31 | 10 |
![]() | 2 | 1 |
![]() | 14 | 11 | ||
![]() | 27 | 14 | Amérique du Sud • Depuis 1931 |
![]() | 14 | 5 | ||||
![]() | 20 | 8 |
![]() | 85 | 20 |
![]() | 12 | 8 | ||
![]() | 8 | 4 |
![]() | 4 | 0 |
![]() | 8 | 2 | ||
Autres entités d'Australie | 3 | 2 |
![]() | 4 | 2 |
![]() | 5 | 3 | ||
![]() | 45 | 9 |
![]() | 3 | 0 | Autres pays d'Asie et du Moyen-Orient | 26 | 11 |
Cette carte a été établie à partir des données du « Shark Attack File », le registre des attaques de requins maintenu par le Muséum d'Histoire Naturelle de Floride. Seules les attaques non provoquées ayant été recensées de 1580 à 2004 y figurent.
Les États-Unis et plus particulièrement la Floride est l'un des lieux où statistiquement il y a le plus d'attaques de requins. Ce fait est à mettre sur le compte du nombre important de baigneurs et de la proximité des squales, qui augmente d'autant la probabilité d'une rencontre, et donc le risque d'une attaque. Il y a également le fait que cette région, ainsi que quelques autres, font l'objet d'une surveillance et d'un suivi particulièrement minutieux, contrairement à d'autres où les attaques ne sont pas répertoriées.
L'Australie présente elle des caractéristiques intéressantes en matière d'attaques non provoquées de requins :
Le risque d'être tué en Australie (sur la période 1980-1990) par une attaque non provoquée de requin comparé à :
Une attaque de requin n'est pas toujours fatale. En moyenne et dans le monde sur la période 1990 - 2004, 11% des attaques non provoquées ont été mortelles
Pour beaucoup de ces attaques la mort est imputable en majorité au délai trop long d'intervention des secours compte tenu du lieu où l'attaque se produit et de la nature des blessures (hémorragie).
Ces chiffres sont certainement minorés dans la mesure où certains pays ne maintiennent pas des statistiques très fiables et que les attaques en milieu pélagique lors de catastrophes maritimes ne sont que très peu documentées.
L'évolution des chiffres d'attaque année après année n'a guère de signification. D'une part parce que le nombre d'attaques rapporté à la population vivant à proximité des côtes est infime et que d'autre part un très grand nombre de facteurs vont influer sur la présence ou non de requins dans une zone géographique donnée.