Astronomie arabe - Définition

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Observatoires

L’observatoire astronomique moderne en tant qu’institut de recherches (à la différence des postes d’observation privés tels qu’ils existaient dans l’Antiquité) est une conception des astronomes musulmans, qui rédigèrent les traités Zij grâce à ces observatoires. L’observatoire islamique fut la première institution astronomique spécialisée avec un personnel scientifique, un directeur, un programme d’études, et des locaux où s'accomplissaient la recherche astronomique et les observations. Les observatoires islamiques furent également les premiers centres de recherche à avoir recours à de pour améliorer la précision des observations.

Les observatoires islamiques médiévaux étaient aussi les premières institutions à promouvoir le travail d’équipe (au contraire de la recherche individuelle) et où « les investigations théoriques marchaient main dans la main avec l’observation. » En ce sens, ils étaient semblables aux modernes instituts de recherche scientifique.

Premiers observatoires

Les sources signalent que les premières observations astronomiques dans la civilisation islamique ont été accomplies grâce au mécénat d’al-Ma'moun, et les premiers observatoires islamiques furent aussi construits sous son règne dans l’Irak du IXe siècle. Dans plusieurs observatoires privés, de Damas à Bagdad, on mesurait déjà les degrés méridien, on notait les paramètres solaires, et on menait des observations précises du Soleil, de la Lune, et des planètes.

Au Xe siècle, la dynastie des Bouyides encouragea des grands projets, comme la construction d'un instrument de grande taille utilisé en 950 pour l’observation du ciel : cela nous est connu par les tables zij d’astronomes comme Ibn al-Alam. Le célèbre astronome Abd Al-Rahman Al Sufi, un protégé du prince 'Adud al-Dawla, rectifia systématiquement le catalogue d’étoiles de Ptolémée. Abu-Mahmud al-Khujandi, lui aussi, construisit un observatoire à Ray (Teheran) où l'on sait qu'il a fait dresser un monumental sextant mural en 994. Charaf ad-Dawla Chirzil construisit un observatoire semblable à Bagdad. On connaît enfin par Ibn Yunus à Tolède, et Al-Zarqali à Cordoue les instruments perfectionnés qu'on utilisait déjà.

C'est Malik Shah Ier qui institua le premier grand observatoire, sans doute à Ispahan. C'est là qu’Omar Khayyam et ses collaborateurs construisirent leurs tables et promulguèrent le Calendrier solaire persan, également appelé calendrier jalali, à l’époque le plus précis calendrier solaire. Une version moderne de ce calendrier est toujours d'usage officiel dans l’Iran actuel.

L’observatoire de Maragha aujourd’hui.

Observatoires de la fin du Moyen Âge

Les observatoires les plus réputés, cependant, ne furent établis qu'à partir du début du XIIIe siècle. al-Tusi fit édifier l’observatoire de Maragha grâce aux donations de Houlagou Khan au XIIIe siècle. les bâtiments comportaient une résidence personnelle pour Houlagou Khan, ainsi qu'une bibliothèque et une mosquée. Certains des meilleurs astronomes de l'époque s'y sont rendus, et leur collaboration a débouché pendant 50 ans sur d'importantes modifications successives au modèle de Ptolémée. Les observations d’al-Tusi et de son équipe ont été rassemblées par écrit dans les tables intitulées Zij-i Ilkhani.

En 1420, le prince Ulugh Beg, lui-même astronome et mathématicien, fit construire un grand observatoire à Samarkande, dont les vestiges ont été retrouvés par une équipe russe en 1908. En 1577, Taqi al-Din bin Ma'ruf fit édifier le grand observatoire al-Din d’Istamboul, d'une taille comparable à ceux de Maragha et de Samarkande.

Dans l’Empire Moghol, Humâyûn se fit construire un observatoire particulier près de Delhi, et Jahângîr et Shâh Jahân l'envisagèrent également, sans toutefois pouvoir y parvenir. Après le déclin de l’Empire moghol, pourtant, c'est un roi hindou, Jai Singh II d’Ambre, qui entreprit de faire renaître la tradition astronomique arabe dans son royaume. Au début du XVIIIe siècle, il fit édifier plusieurs grands observatoires appelés Yantra Mandirs afin de pouvoir rivaliser avec le fameux observatoire de Samarkande, et mettre à jour les tables sultaniennes d’Ulugh Beg par des observations plus précises. Les instruments et les techniques d’observation mis en œuvre à l’observatoire étaient pour la plupart issus de la tradition islamique, et les techniques de calcul, de la tradition hindoue.

Observatoires modernes

Aujourd'hui, on trouve plusieurs observatoires modernes en Jordanie, Palestine, Liban, Émirats arabes unis, Tunisie, etc. L’Iran dispose de matériel moderne à l’Université de Shiraz et l’Université de Tabriz. En décembre 2005, Physics Today a révélé les projets iraniens de s'équiper d'un télescope de 2 m d'ouverture.

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