Astroblème de Rochechouart-Chassenon - Définition

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Datation de l’impact

Carte de l’Europe au Norien (220 Ma)

En 1971, Kraut et Hartung estiment un âge compris entre 146 et 181 millions d’années avec une méthode de datation Potassium-Argon (K-Ar). La même année, Pohl et Stöffler analysent le paléomagnétisme et indiquent un âge situé à la fin du Trias (c’est-à-dire plus de 200 millions d’années). Lambert en 1974 utilise à nouveau la méthode K-Ar et arrive à 165 ± 5 millions d’années. L’année suivante, Wagner et Storzer analysent les traces de fission et datent l’impact entre 173 et 245 millions d’années. En 1987, Reimold et Oskiersky calculent un âge de 186 ± 8 millions d’années avec la méthode Rb-Sr. En 1997, Spray et Kelley utilisent la méthode Ar40-Ar39 et datent l’âge à 214 ± 8 millions d’années.

Cette dernière méthode de datation, réputée la plus fiable, semble maintenant faire consensus dans la communauté scientifique. Elle situe l’impact à la fin du Trias, plus particulièrement entre les étages du Carnien et du Norien.

À cette époque, le climat était chaud. La température moyenne sur Terre était alors de 22°C alors qu’elle n’est que de 13°C aujourd’hui. La France se trouvait en partie immergée dans l’océan Téthys. Les Alpes et les Pyrénées n’existaient pas encore et ces dernières notamment, étaient le siège d’une intense activité volcanique. La faune de l’époque était constituée des ancêtres des dinosaures dont l’avènement devait arriver au Jurassique.

L’océan Atlantique commençait tout juste à s’ouvrir. Le Limousin se trouvait hors d’eau et l’impact a eu lieu dans une région située en bordure de la côte. Selon la date précise à laquelle la météorite est tombée, la région de Rochechouart se trouvait dans l’eau ou sur terre… mais il semble que l’impact a eu lieu sur terre car aucun débris marin ou sédimentaire n’a pu – à ce jour – être trouvé dans les brèches.

Toutefois cette datation est remise en question en 2009, avec des nouvelles mesures effectuées à l’Université de Stuttgart sur des échantillons de cristaux de sanidine et d’adularia (aussi appelé Pierre de Lune) prélevés dans des fragments de gneiss impactés dans la région de Videix. Les cristaux de sanidines ont été formés lors de la recristallisation du feldspath après l’impact, et ceux d’adularia par les phénomènes hydrothermaux qui ont suivi. Une datation à l’argon a ensuite été effectuée à l’Université d’Heidelberg qui date les échantillons de sanidine à 201.4 ± 2.4 Ma et d’adularia à 200.5 ± 2.2 Ma. Ces deux mesures placent l’impact juste sur la transition Triassique-Jurassique. Cette date permettrait de justifier les énigmatiques tsunamites, des roches sédimentaires consécutives à un tsunami, datées de la fin du Triassique et que l'on trouve sur les iles anglo-normandes.

Les conséquences de l’impact

Le module de calcul Earth Impact Effects Program cité ci dessus permet d’évaluer les effets dévastateurs de l’impact.

Effets environnementaux de l’impact
Distance au centre de l’impact Intensité de chaleur Arrivée du séisme Intensité du séisme (Échelle de Mercalli) Arrivée des éjectas Taille moyenne des éjectas Épaisseur des retombées Arrivée de l’onde de choc Vitesse du coup de vent associé
50 km 650 fois le flux solaire
10 s 10-11
1 min 30 s 85 cm 3,2 m 2 min 30 s 2750 km/h
100 km 156 fois le flux solaire
20 s 7-8 2 min 30 s 13,4 cm 40 cm 5 min 1100 km/h
200 km 33 fois le flux solaire
40 s 7-8 3 min 30 s 2,1 cm 5 cm 10 min 385 km/h
300 km 10 fois le flux solaire
1 min 6-7 4 min 15 s < 1 cm 1,5 cm 15 min 200 km/h
400 km 2 fois le flux solaire
1 min 20 s 6-7 5 min < 0.5 cm < 1 cm 20 min 110 km/h
500 km aucun effet 1 min 40 s 4-5 5 min 30 s < 2 mm < 5 mm 25 min 90 km/h
1000 km aucun effet 3 min 20 s 1-2
8 min 20 s < 1 mm < 1 mm 50 min 35 km/h
aux antipodes - 42 min Non ressenti
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Toute vie a été annihilée en moins de 5 minutes dans un rayon de 100 kilomètres. La faune et la flore ont été très fortement affectées au-delà et jusqu’à 300 kilomètres de l’impact. Mais les effets sont restés globalement locaux et l’on ne peut pas dire que l’impact ait eu une répercussion planétaire sur l’évolution de la vie. En particulier il n’est pas la cause de la grande crise d’extinction qui a frappé les espèces vivantes à la fin du Trias.

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