C'est le temps principal de l'examen du malade. Lui seul est capable de définir les caractéristiques de la douleur ressentie et son « classement » en tant que douleur arthrosique mécanique ou non.
Il consiste en l'examen des articulations douloureuses. Il recherche :
Deux types de questionnaires types sont parfois utilisés pour apprécier l'importance de la douleur et du handicap :
Les diagnostics différentiels de l'arthrose sont toutes les autres affections articulaires chroniques : polyarthrite rhumatoïde, rhumatisme psoriasique, ostéonécrose, tuberculose osseuse, etc.
Mais il faut également éliminer un certain nombre d'affections en dehors de l'articulation : tendinites, algodystrophies, etc. En général l'aspect radiologique de l'articulation et la biologie font la différence.
Certaines arthroses sont très rapidement évolutives, alors que d'autres ne se développent que très lentement. L'évolutivité d'une arthrose se juge uniquement sur la vitesse de diminution de l'interligne articulaire à la radiographie. Aucune analyse biologique ne permet de juger de l'évolution d'une arthrose.
L'évolution de la maladie arthrosique se fait vers l'aggravation progressive et le blocage articulaire. L'apparition de la limitation des mouvements (ankylose) et des déformations constitue l'élément majeur de la surveillance.
Les lésions arthrosiques sont irréversibles et aboutissent, outre les déformations, à un raidissement articulaire pouvant évoluer vers une impotence partielle.
L'arthrose est traitée par des antalgiques et des antidouleurs. On peut aussi prescrire de la thérapie de fond.
La mise au repos de l'articulation douloureuse est indispensable pendant les périodes douloureuses.
L'appareillage (orthèse) permet d'éviter les déformations et de soutenir l'articulation pour éviter la douleur. On l'utilise notamment pour la mise au repos de l'articulation dans la rhizarthrose (arthrose du pouce).
Il ne faut cependant pas que ce repos soit trop prolongé, car il est ensuite d'autant plus difficile de remobiliser l'articulation en cause.
En dehors des périodes très douloureuses, la pratique d'une activité physique adaptée modérée est recommandée : pour les arthroses de la hanche, on conseille la bicyclette plutôt que la marche car cette activité physique entretient la musculature en usant moins le cartilage de la hanche qui est déchargée du poids du corps. Pour l'arthrose de la colonne lombaire, certains mouvements de gymnastique sont contre-indiqués.
La perte de poids augmente considérablement le confort des patients. Il est démontré que l'amaigrissement des patients arthrosiques en surpoids retarde l'évolution de la maladie.
Les médicaments les plus utilisés dans le traitement de l'arthrose sont :
Un certain nombre de molécules sont proposées en tant que chondroprotecteurs (protecteurs du cartilage) encore appelés antiarthrosiques (glucosamine, chondroïtine). Elles n'ont pas démontré qu'elles faisaient « repousser » le cartilage détruit, mais elles ralentiraient l'évolution de la maladie. En effet, la « chondroïtine sodique » par exemple est une molécule utilisée au long cours (traitement de six mois renouvelable), qui inhibe l'élastase (enzyme participant à la dégradation du cartilage). Les effets cliniques sont possibles au bout de quelques semaines de traitement, mais inconstants. A noter qu'en France, la vente de ces molécules a longtemps été retardée, suite à la falsification des premières études devant les faire approuver pour la vente..
Par son action sur la superoxyde dismutase (une enzyme qui inactive les radicaux libres), le cuivre a démontré une efficacité sur l'arthrose notamment sur la douleur.
Initialement, était apparue une nouvelle sous-classe d'AINS indiqués dans le traitement de l'arthrose : les coxibs. Par leur mécanisme d'action plus sélectif, ces médicaments devaient être mieux tolérés que les AINS traditionnels. Leur prescription est désormais ciblée car certains coxibs peuvent entrainer des accidents cardio-vasculaires.
Elle est souvent indispensable car elle permet de repousser très loin la survenue de l'ankylose articulaire. Il est également indispensable, pour soulager l'articulation arthrosique, de renforcer les muscles avoisinants.
Les thérapeutiques physiques sont très utilisées : kinésiologie, physiothérapie, massages, cures hydrominérales, acupuncture, électrothérapie… Efficaces sur la douleur, elles n’ont pas démontré leur efficacité sur l’évolution de la maladie.
La chaleur sous toutes ses formes (enveloppements chauds, bains chauds…) soulage les douleurs.
Les cures thermales sont utiles : la vie bien réglée et hygiénique que mène le curiste met ses articulations au repos, tandis que les massages et les séances de kinésithérapie tonifient sa musculature. Certaines stations thermales proposent des eaux sulfureuses, chaudes et légèrement radioactives, d'autres des eaux contenant du chlorure de sodium, d'autres enfin des boues. Les eaux sont utilisées en douche-jet, en douche-massage, en douches sous-marines, en bains très chauds, en piscine permettant la rééducation. La piscine est particulièrement favorable à la rééducation active car l'articulation est soulagée du poids du corps.
L'ergothérapie vise l'indépendance de la personne dans les activités de la vie de tous les jours, et ce, soit par une récupération des capacités perdues après l'opération, soit par la proposition d'aides techniques (siège de douche, de bain, brosse longue pour se laver les pieds, ...).
La chirurgie préventive permet de rétablir des conditions mécaniques correctes en cas d'anomalie de l'articulation : luxation congénitale de hanche, genu varum, scoliose…
La chirurgie conservatrice (ostéotomie, sections musculaires…) est parfois utile au niveau de la hanche et du genou.
Dans les cas évolués les plus invalidants, une résection articulaire, une arthrodèse (blocage définitif de l'articulation), une prothèse totale (hanche, genou, doigt) peuvent être proposées au malade.