L'Espagne est une référence au niveau de l'art roman : de nombreux apports de la culture arabe ont enrichi le patrimoine artistique espagnol, notamment à Salamanque (cathédrale).
Les églises de cette région se sont développées grâce aux chemins de pèlerinage qui mènent au sanctuaire de Saint-Jacques de Compostelle, au nord-ouest de l'Espagne. Les moyens financiers qui affluent permettent aux abbés et aux évêques de bâtir des édifices somptueux. Le modèle architectural est la Basilique Saint-Sernin : doubles collatéraux, vaste transept, chevet à déambulatoire desservant des chapelles rayonnantes, dotées de reliques, caractérisent les grandes églises de pèlerinage.
Les Pyrénées centrales connaissent également, à partir de l'an mil une "floraison artistique romane" comme le souligne l'historien d'art Marcel Durliat. Favorisée par la reprise des échanges commerciaux et la relative stabilité sociale et politique, la circulation des idées entretient dans les Pyrénées une véritable période de création artistique.
Sites romans :
En Allemagne, le roman suit les traces de l'art ottonien, créant des grands ensembles monumentaux, dont beaucoup proposent des solutions complètement nouvelles, telles que la double arche ou Westwerk. On peut citer parmi les plus singulières:
En France, la cathédrale de Verdun présente toutes les caractéristiques d'un plan roman-rhénan, à savoir :
une nef unique encadrée par deux chœurs, eux-mêmes flanqués de deux tours. De ce fait, les portails sont exclusivement latéraux.
L'art roman s'est développé en Bourgogne en relation avec l'essor des centres monastiques. Le rôle de Cluny en premier lieu explique le nombre important d'édifices romans dans cette région. Les cathédrales et les églises abbatiales ont des dimensions importantes. Les bâtiments monastiques ont des plans complexes, surtout à Cluny où l'ensemble est agrandi plusieurs fois par des ajouts successifs. L'abbatiale Cluny II (960-981) a servi de modèle à bien des édifices romans bourguignons. La décoration murale, le voûtement et la massivité des édifices témoignent d'influences méridionales.
Pour le contexte, voir Histoire de la Normandie.
Le développement de l'art roman en Normandie bénéficie d'un contexte favorable : le duc tient fermement sa principauté et la Normandie ne connaît pas l'anarchie féodale qui règne dans d'autres provinces. La croissance économique et démographique créent les conditions d'un essor architectural fécond et original. Les ducs eux-mêmes favorisent la construction de nouveaux édifices religieux. Ainsi, Richard Ier fait reconstruire l’église abbatiale à Fécamp. Mais c’est Richard II qui fit venir Guillaume de Volpiano pour ranimer la vie de l’abbaye, selon la règle bénédictine. Robert le Magnifique fonda Cerisy en 1032. Guillaume le Conquérant fait élever l'abbaye aux Hommes à Caen (1063-1077). Au XIe siècle, les Normands s'installent en Sicile et exportent leur art qui finit par se mêler à d'autres influences, arabes et byzantines.
Comme les autres régions, l'art normand s'enrichit d'influences diverses (art ottonien, bourguignon, ...). L'Italien Guillaume de Volpiano dirige le chantier de l'abbaye de Fécamp au début du XIe siècle.
![]() Façade de l'abbaye aux Hommes, Caen, Calvados | ![]() Chapiteau roman de l'abbatiale Saint-Georges de Boscherville, Seine-Maritime | ![]() Le palais des Normands, Palerme, Sicile, XIIe siècle |
![]() Notre-Dame du Port, Clermont-Ferrand | ![]() Chapiteau de l'abbaye de Mozac | ![]() Abbatiale d'Issoire |
Les caractères du Puy se retrouvent dans de nombreux édifices religieux régionaux. La chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe en a été influencée. La porte d'entrée du Puy est très évocatrice de l'architecture musulmane de l'époque comme en atteste l'arc polylobé qui orne son portail.
L'architecture romane poitevine se carctérise fréquemment par l'absence de tympan ainsi que par des décorations à motif géométrique ou végétal autour des portes; les églises sont souvent de type "halle" : les collatéraux ont la même hauteur que le vaisseau central (cf. Jean-Pierre Caillet, L’abécédaire de l’Art médiéval, page 100).
La Provence possède, comme l'Auvergne et la Bourgogne, beaucoup d'édifices romans dont certains figurent parmi les plus célèbres de France.
L'art roman provençal présente comme particularité d'être fortement influencé par l'antiquité romaine par le biais des nombreux vestiges romains subsistant en Provence.
Il a emprunté de nombreuses caractéristiques stylistiques à l'architecture de l'antiquité romaine :
La Provence compte également trois abbayes cisterciennes (appelées les Trois sœurs provençales) qui illustrent à merveille l'art cistercien :
En Italie, l'héritage classique et paléochrétien continue à se ressentir profondément.L'art pré-roman, création originale dont est issu le style lombard, s'est étendu par la suite à d'autres régions comme la Catalogne ou la Provence. Les édifices romans italiens se distinguent par leur style somptueux et décoratifs, et aussi par leur clarté structurelle. Parmi les plus notables son trouve:
L'art roman ne pénètre en Angleterre qu'au XIIIe siècle en tant que tel, la forme d'art précédente est appelée Art Normand.
Le style normand s'est développé simultanément en Normandie et en Angleterre, conquise par les Normands en 1066. Un style Anglo-Normand s'est rapidement distingué tandis que le style architectural en Normandie s'est conformé de plus en plus au style roman français plus traditionnel.
Les églises anglaises normandes ont pour caractéristiques des plans exceptionnellement longs, une structure massive (spécialement pour les piliers autour du cœur) et l'utilisation de décoration sculptée géométrique.
La sculpture figurative n'est pas fréquente dans les églises normandes, et là où c'est le cas, il en résulte une fascinante fusion entre les styles typiques romans de l'art anglo-saxon et des éléments celtiques.
Quelques-unes des églises normandes les plus significatives (certaines ont reçu des rénovations partielles gothiques):