Arganier - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Origines biogéographiques et histoire de l'arganier

L'arganier semble être une espèce-relique ; le dernier survivant d'une famille d'arbres tropicaux (sapotacées). Il se serait répandu au Maroc durant l'ère tertiaire alors que le climat était chaud et tempéré, et alors qu'existait vraisemblablement une connexion entre la côte marocaine et les îles Canaries. Il se serait alors répandu sur de vastes étendues, du Maroc à l'est de l'Algérie.

Au quaternaire, il aurait été refoulé vers le sud-ouest lors de la phase glaciaire. Cela expliquerait l'existence actuelle de quelques colonies dans la région de Rabat (région de Khémisset) ; au nord du Maroc, près de la côte méditerranéenne dans les monts Béni-Snassen, au nord-ouest d'Oujda ; et en Algérie, à 120 km au nord de la ville de Tindouf (44 000 hectares).

S. Aziki estime que des forêts d'arganier plus vastes et denses existaient autrefois, mais qu'elles ont été dégradées par l'homme et ses troupeaux domestiques.

Agriculture

Arganiers et chèvres
Chèvres dans un arganier ; l'arganier est aussi un « pâturage aérien » qui assure en tout le fourrage d'environ 2 millions de ruminants

Les chiffres approximatifs de l'argan :

  • 2 000 personnes travaillent dans les coopératives marocaines consacrées à l'huile d'argan.
  • La production annuelle est de l'ordre de 2 500 à 4 000 tonnes.
  • 800 000 hectares plantés. Perte de 600 ha/an de la surface plantée depuis le début du siècle dernier en arganiers.
  • La densité d'arbres par hectare varie suivant la région : de 250 arbres par hectare à 150 km au nord d'Agadir dans l'Atlas et environ 40 arbres dans le désert bordant la région de Gulimime (Anti-Atlas).
  • Un arbre produit, chaque année, de 10 kg à 30 kg de fruits environ.
  • Il faut environ 38 kg de fruits (affiache) ou bien 2,6 kg d'amandons pour produire 1 litre d'huile.
  • Il croît quasi exclusivement au Maroc (très peu sur la frontière algérienne).

Aspects culturels

Cet arbre traditionnellement mythique et sacré est considéré comme le père de tous, don de Dieu… Mais c'est aussi parfois un Satan (en tant que source de conflits d’usages). Il a une dimension magique qui a marqué divers rituels (annuels ou saisonniers) ; les horoms (sacres) qui prennent diverses formes selon les communautés.

La population amazighe (berbère) de l’Atlas utilise l’huile d'argan pour ses vertus alimentaires et cosmétiques. Avec le thé, l’huile d’argan accompagnée de miel est offerte aux invités en signe d’hospitalité, dans la région du Souss.

Des codes d'exploitation ont été créés par la coutume, parfois transcrits en règles écrites sur des planches (« louhs » chez les Berbères de l’arganeraie). Ainsi, les coupes non justifiées, sans accord préalable de l'assemblée locale, sont sanctionnées par des amendes. Les règles écrites sont conservées dans l'agadir communautaire (agadir désigne le « grenier collectif fortifié » en tachelhit).

Aujourd'hui, le nom même de l'huile est peut-être menacé, puisque le groupe Pierre Fabre commercialise sous sa marque « Galénic » une gamme de soins pour la peau, à base d'huile d'argan (ou d'argane), nommée simplement « Argane », alors que le mot « argane » est un substantif commun, comme l'indique Émile Littré : «  argan (ar-gan) ou argane (ar-ga-n'), Végétal du Maroc et de l'Atlas… ( le second a est long) ».

Page générée en 0.098 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise