La notion de protection du patrimoine apparaît dès la fin du XIXe siècle. Le tourisme est en plein essor et les nouveaux hôtels et chemins de fer de montagne sont critiqués, des personnalités du monde littéraire et des arts s'insurgent contre l'excès de réclames publicitaires, la démolition de bâtiments historiques et la modernisation des vieilles villes. Ces critiques et le combat mené contre la démolition d'une partie des remparts de Soleure (Turnschanze) sont à l'origine de la création de la société Heimatschutz (Patrimoine suisse).
Quelques unes de ses actions ont été la lutte contre la construction du chemin de fer à crémaillère du Cervin, contre plusieurs usines hydrauliques ou pour la conservation des chutes du Rhin et du lac de Sils ainsi que, plus tard, l'opposition à la construction de certains tronçons d'autoroutes ou le refus de voir s'installer la place d'armes prévue à Rothenthurm. La société Patrimoine suisse décerne chaque année le prix Wakker à une commune distinguée dans le domaine de la conservation du patrimoine. Son engagement est la préservation des monuments historiques de différentes époques mais également l'encouragement pour une architecture moderne de qualité dans le cadre des nouvelles constructions.
Les sites culturels en Suisse faisant partie du patrimoine mondial de l'UNESCO sont au nombre de sept : en 1983 sont admis la Vieille ville de Berne, l'Abbaye de Saint-Gall et le Couvent bénédictin Saint-Jean-des-Sœurs à Müstair. Ce seront jusqu'en l'an 2000 les seuls sites jusqu'à l'ajout des trois châteaux de Bellinzone puis le Lavaux, vignoble en terrasses en 2007 comme exemple exceptionnel de l’interaction entre les hommes et leur environnement, en 2008 le Chemin de fer rhétique dans le paysage de l'Albula et de la Bernina avec ses nombreux ouvrages d'art, ponts et tunnels comme le Viaduc de Landwasser et en 2009 Le Locle et La Chaux-de-Fonds qui sont inscrits comme ensembles d'urbanisme horloger.
Le Corbusier, architecte originaire de La Chaux-de-Fonds est l'un des principaux représentants du mouvement moderne travaillant en France, il sera actif dans le monde entier. En Suisse, à ses débuts, il a construit quelques villas entre 1905 et 1916 (villa blanche et villa Schwob notamment). Puis, en 1923, la villa Le Lac, une petite maison pour ses parents et, en 1931 l'immeuble Clarté à Genève. Avec la villa Le Lac il expérimente trois de ses Cinq points de l'architecture moderne : Le plan libre, la fenêtre en bande, ici une fenêtre de 11 mètres de longueur, préfigurant la villa Savoye.
Organisé par Le Corbusier, Hélène de Mandrot, et Sigfried Giedion le tout premier congrès international d'architecture moderne (CIAM), s'est constitué en Suisse au Château de la Sarraz en juin 1928, par un groupe de 28 architectes européens. Le Corbusier publie, sur la base des conclusions du CIAM IV en 1933, la Charte d'Athènes qui est le texte fondateur de l'architecture et de l'urbanisme moderne dite du style international.
L'ingénieur Robert Maillart (1872 – 1940) est innovateur dans les techniques de béton armé. Il réalise des ouvrages remarquables, comme le pont de Salginatobel (1930) avec un arc à triple articulation ou pour le bâtiment avec des dalles champignon pour le dépôt fédéral de céréales à Altdorf (1912).
Dans les années 1910 la population quitte les campagnes pour se rendre en ville, les logements sont à la limite de l'insalubrité. Hans Bernoulli (1876 - 1959) introduit l'urbanisme en Suisse avec une présentation comparée de vingt villes. Le mouvement ouvrier fonde des coopératives afin de créer des logements ouvriers basés sur le modèle du Werkbund : une maisonnette avec jardin. Le modèle économique réaliste sera la maison mitoyenne à deux ou trois étages et jardin. Par exemple, le lotissement Freidorf (1919 – 1921) à Muttenz est la synthèse entre l'idéal de la cité-jardin et le mouvement coopératif réalisé par Hannes Meyer (1889 – 1954), directeur du Bauhaus entre 1928 et 1930.
La période entre 1945 et 1975 est marquée par un fort développement économique. Les travailleurs immigrés affluent et les besoins en nouveaux logements augmentant des cités satellites sont construites en banlieues des grandes villes : Le Lignon (1962 - 1971), cité de Meyrin en périphérie de Genève ou les quartiers à Berne-ouest (1958 - 1968).
La Cité Halen (1957 - 1961) par l'Atelier 5, près de Berne est un exemple de maisons individuelles contiguës en terrasse pour la classe moyenne.
Au début du XXIe siècle de nombreux architectes suisses ont une réputation internationale : Mario Botta, Diener & Diener, Herzog & de Meuron, Peter Zumthor entre autres. Certains, comme Bernard Tschumi, font leur carrière à l'étranger.