Architecture aux États-Unis - Définition

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L'architecture coloniale (XVIe - XVIIIe siècle)

Taos, Nouveau-Mexique. Un exemple de construction adobe des indiens pueblos

Lorsque les Européens s'installent en Amérique du Nord, ils apportent avec eux leurs traditions architecturales et leurs techniques de construction. L'architecture coloniale est évidemment soumise aux influences occidentales. La construction est alors dépendante des matériaux disponibles sur place : le bois et la brique sont les éléments omniprésents des édifices anglais de la Nouvelle-Angleterre. Elle est aussi liée à la logique de colonisation qui donne lieu à une appropriation politique de l'espace par la métropole (palais du gouverneur, forts). La marque de la domination européenne est aussi économique (douanes, plantations, entrepôts) et religieuse (églises, temples protestants, missions franciscaines et jésuites).

L'influence hispanique dans le sud

L'exploration espagnole du sud-ouest américain commence dans les années 1540. Le conquistador Francisco Vásquez de Coronado parcourt cette région aride à la recherche des mythiques cités d'or des indiens Pueblos. Ces derniers édifient des maisons en adobe (une brique de terre crue séchée au soleil). Elles tiennent grâce à des poutres en bois apparentes. Leur forme cubique et leur enchevêtrement donnent aux villages cet aspect si singulier qui sera repris par la suite par les Américains (style pueblo). On imagine la déception du conquistador devant ces modestes constructions sans ornementation, mais à l'abri desquelles la température reste constante et fraîche. Les Espagnols ont finalement conquis ces villages et ont fait de Santa Fe la capitale administrative de la région en 1609. Le palais des gouverneurs est construit entre 1610 et 1614 en mêlant les influences indiennes (adobe) et espagnoles (grilles en fer forgé). La bâtisse est longue et possède un patio. La chapelle San Miguel de Santa Fe date de 1610 et emploie la technique de l'adobe qui donne à cet édifice religieux une massivité et une austérité frappantes.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Espagnols fondent une série de forts (presidios) de l'actuelle Los Angeles à l'actuelle San Francisco. Ils créent un réseau de missions dans la région du sud-ouest. La plus célèbre est sans doute celle de San Antonio au Texas (Fort Alamo). Celle de San Gabriel de Yungue-Ouinge (Nouveau-Mexique) est la plus ancienne (1598). Celle d'Isleta Pueblo au Nouveau-Mexique possède une église en adobe, avec une nef rectangulaire, des contreforts extérieurs, deux clochers symétriques et sans ornementation. La Mission San Xavier del Bac en Arizona est un bon exemple du style churrigueresque en vogue dans le reste de l'Amérique latine. La façade est encadrée par deux tours massives et le portail est rythmé par des estipites, colonnes ouvragées qui ne servent qu'à l'ornementation.

La domination espagnole concerne également la Floride de manière discontinue de 1559 à 1821. Ici, le conch style connut un certain succès à Pensacola par exemple. Il s'agit d'orner les maisons avec des balcons en fer forgé ; on retrouve cette tendance dans le quartier français de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Les Espagnols construisirent aussi des forts comme ceux de Pensacola et de St. Augustine (Castillo de San Marcos National Monument, 1565), qui demeurent les rares vestiges architecturaux du XVIIe siècle aux États-Unis.

L'influence anglaise sur la côte est

Le Vieux Capitole du Massachusetts à Boston, 1713, style géorgien
Palais des gouverneurs 1706-1720, Williamsburg, Virginie, style géorgien

L'architecture coloniale ou « virginienne » des 13 colonies est marquée par le modèle anglais. Mais les différences climatiques et religieuses introduisent des éléments américains. En Nouvelle-Angleterre, dans la maison du pasteur Capen à Topsfield (Massachusetts, 1683), la position centrale de la cheminée répond au besoin de chaleur en hiver. Elle est couverte de bardeaux et utilise le bois pour la charpente, deux traits spécifiquement américains. Le puritanisme impose des lieux de culte simples et sobres, dégagés de toute ornementation ostentatoire : les meeting houses (maison de réunion) font office de temple mais aussi de lieu de sociabilité. La Old Ship Meeting House de Hingham (Massachusetts, 1681) est la plus ancienne église en bois des États-Unis. Son plan n'est pas en croix latine comme celui des églises catholiques. La chaire est placée au centre et la charpente est laissée volontairement visible et nue. Il n'y a pas de décoration ni d'abside.

Au XVIIIe siècle se développent le style géorgien et le palladianisme à partir de la ville de Williamsburg en Virginie. Le palais du gouverneur, édifié en 1706-1720, est précédé d'un vaste pignon d'entrée et surmonté d'un lanternon posé sur une plate-forme à balustrade. Il respecte le principe de symétrie. Il associe des matériaux que l'on retrouve en Nouvelle-Angleterre : la brique rouge, le bois peint en blanc et l'ardoise bleue pour le toit à double pente. Il s'inspire de l'architecture baroque anglaise de Christopher Wren et sert de modèle aux demeures des planteurs et des riches marchands de la côte atlantique (voir ci-dessous « maisons aristocratiques américaines »). À Philadelphie, l'Independence Hall fut construit en 1731 sur les plans d'Andrew Hamilton : celui-ci s'inspire de Christopher Wren pour la façade et de James Gibbs pour la tour.

Dans l'architecture religieuse, les éléments communs sont l'utilisation de la brique, parfois du stuc imitant la pierre et d'une flèche unique qui surmonte l'entrée : l'église Saint Michael de Charleston (1752-1761) ou celle de Saint Paul's Chapel of Trinity de New York (1764-1766) s'inspirent de l'église St Martin-in-the-Fields à Londres. La First Baptist Church in America à Providence (Rhode Island) est la première à posséder des ouvertures de type palladien et des colonnes toscanes.

Les architectes de cette période sont fortement influencés par les canons du Vieux Monde. Peter Harrison (1716-1755) rapporte de ses voyages des techniques européennes qu'il applique dans l'État de Rhode Island : entre 1748 et 1761, il construit la bibliothèque Redwood et le marché de Newport. Boston et Salem sont les deux principales villes où le style anglais se manifeste, mais un style épuré et adapté au mode de vie américain. L'architecte Charles Bulfinch dote la Massachusetts State House en 1795-1798 d'un dôme doré original. Il travaille à la construction de plusieurs maisons du quartier de Beacon Hill et de Louisburg Square dans sa ville natale de Boston.

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