Les Architectes des bâtiments de France dépendent du ministère de la Culture. Le corps des Architectes et urbanistes de l'État, comporte deux grades, Architecte et urbaniste de l'État et Architecte et urbaniste de l'État en chef. Le corps des ABF comprend un seul grade comportant neuf échelons. L’ABF exerce dans un Service départemental de l'architecture et du patrimoine (SDAP), son responsable hiérarchique étant le préfet. La fonction est départementale et il existe au moins un architecte des bâtiments de France par département, installé au chef-lieu de département. Les ABF peuvent être présents à d’autres niveaux du ministère de la Culture : administration centrale à la direction de l'Architecture et du Patrimoine (DAPA), régional, etc. Ils peuvent aussi être détachés dans d’autres ministères (Environnement notamment).
Il y a un SDAP par département, dirigé par un chef de service, assisté de un ou deux ABF adjoints et d’environ un à cinq agents (en moyenne). Le cas le plus fréquent est que le chef de service soit un ABF mais il arrive parfois qu'il soit un administrateur civil.
L'histoire des architectes des bâtiments de France est intimement liée à l'évolution de la notion de patrimoine et à son intégration à l'administration française.
Dans un premier temps, liés aux seuls édifices protégés (d'abord aux cathédrales, puis à l'ensemble des Monuments historiques), l'architecte des Monuments historiques (ancêtre des ABF) assiste les architectes en chef des monuments historiques (alors une petite dizaine pour toute la France) en tant qu'architecte d'opération puis ayant la charge de l'entretien des monuments. Il a un statut libéral et est seul dans son département. Ces missions d'abord ponctuelles occuperont au fur et à mesure de l'accroissement des protections des monuments historiques et de la spécificité de ce domaine la totalité de son travail d'architecte.
Au milieu du XXe siècle, avec la prise en compte de la protection des abords des Monuments Historiques, l'architecte des bâtiments de France aborde une toute autre échelle, celle de l'urbanisme. Urbanisme qui occupera dorénavant la majeure partie de son travail avec la création des secteurs sauvegardés, des ZPPAUP, des sites, des PLU patrimoniaux…
Par ailleurs, avec son travail sur le territoire et l'élargissement de ses compétences, de l'objet "monument historique" à la politique patrimonial du département, ses liens avec l'administration se renforceront et l'administration lui créera une véritable structure de travail, l'agence des bâtiments de France, qui deviendra service départemental de l'architecture (SDA) et enfin service départemental de l'architecture et du patrimoine (SDAP) dans lequel il deviendra le chef de service.
Ce lien à l'urbanisme et à l'administration l'éloignera des architectes en chef qui resteront libéraux, à la marge de l'administration. Avec l'augmentation des ACMH au milieu du XXe siècle, ceux-ci assureront eux-mêmes leur suivi de chantier (aidé la plupart du temps par des architectes, collaborateurs d'architecte en chef au sein d'agences d'architecture privées), l'ABF n'assurant plus que l'entretien et les réparations ordinaires sur les Monuments historiques (qui peuvent s'élever dans certains cas à plusieurs centaines de milliers d'euros).
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