Archipel du Frioul - Définition

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Introduction

L'archipel du Frioul est constitué de quatre îles, l'ensemble atteignant 200 ha, situé environ à 4 km au large de Marseille. Les îles constituent un des 111 quartiers de Marseille : elles sont situées dans le 7e arrondissement.

L'archipel du Frioul

L'archipel

Cet archipel est constitué des îles  :

Les îles les plus grandes de l'archipel sont l'île Pomègues (2,7 km de long, 89 m d'altitude au maximum) et l'île Ratonneau (2,5 km de long, culminant à 86 m). Les autres îles sont Tiboulen et l'île d'If sur laquelle est bâtie l'ancienne prison du Château d'If. Cette forteresse aurait abrité Edmond Dantès, le héros imaginaire du roman Le Comte de Monte Cristo, d'Alexandre Dumas.

Les îles Pomègues et Ratonneau sont reliées par la digue Berry, qui a été construite dès 1822 sous Louis XVIII. Elle a été nommée ainsi en souvenir du duc de Berry, assassiné dans les fossés de Vincennes sous Napoléon . Cette digue a transformé un mouillage forain utilisé depuis les Romains en port véritable.

Un nouveau quartier

Le Frioul est désormais un quartier de Marseille, administrativement rattaché aux 1° et 7° arrondissements, c'est-à-dire au 1° secteur, Marseille relevant de la loi PLM de 1982. On y trouve un port de plaisance de plus de 600 places, bordé de constructions bétonnées des années 1975, avec des commerces longeant le port et des habitations au-dessus. Le parti architectural de décrochements successifs du bâti n'a aucun style, et les modifications privatives n'ont rien arrangé.

Environ une centaine d'habitants vivent à l'année sur ces îles, enfants, adultes ou retraités, ainsi que des marins vivant sur leurs bateaux.

On trouve également un centre de vacances Léo Lagrange, une caserne de marins-pompiers, l'une des stations du service du pilotage de Marseille-Fos, et surtout une ferme marine bio, installée dans l'ancien port de quarantaine de Pomègues, probablement la seule activité économique de production du quartier. Les habitants manquent cruellement de services publics à ce jour, en l'absence de police, d'école, de médecin, chacun devant se rendre quotidiennement en ville pour ces besoins. Cet abandon administratif, et une desserte maritime contestée, expliquent largement le ressentiment des insulaires à l'égard de leur cité-mère, et la faiblesse du développement actuel du quartier.

Des projets de doublement du port, ainsi que de bâtis complémentaires à but touristique, sont régulièrement évoqués par l'administration centrale de la Communauté Urbaine et les hommes politiques, mais même les projets les plus nécessaires semblent à l'abandon.

Les iles du Frioul accueillent le week end d'intégration (WEI) de la CPGE du Lycée Saint-Charles chaque année au mois de septembre, qui atteint son apogée la nuit par une fête débridée sur la plage Saint-Estève.

Une histoire essentiellement militaire

Ces îles, du fait de leur position stratégique en rade de Marseille, en ont constitué depuis fort longtemps les défenses avancées. Chaque éminence porte un fort militaire, et les batteries, tranchées, postes d'observations, parsèment l'ensemble de l'archipel. Dès Henri IV, un fort très important couronnait l'île Ratonneau, actuellement totalement enfoui sous les reconstructions successives. Puis ce fut l'île d'If qui fut fortifiée. Sous Louis XIV les fortifications furent étendues à l'ensemble de l'archipel, par Vauban, comme en ville. D'autres constructions militaires furent édifiées sous Napoléon, mais surtout sous la Troisième République : le système Séré de Rivières vit reprendre ou édifier la majorité des fortifications de l'archipel : les forts de Ratonneau et celui de Pomègues, le fort du Brégantin, la tour de Pomègues, les batteries du cap de Croix, du cap Caveaux, etc. Ces fortifications édifiées entre 1860 et 1900 ont donné à l'archipel son paysage actuel. En 1902 l'armée édifiait le dernier bâtiment militaire, le sémaphore de Pomègues, qui devait veiller sur la rade pendant 90 ans.

Lors de l'accueil des réfugiés arméniens, dans les années 1920, les autorités installent un centre de tri sanitaire sur les îles. Déjà, lors de la peste de Marseille au XVIIe siècle, l'île Ratonneau avait servi de lieu de quarantaine.

C'est au cours de la Seconde Guerre mondiale, et notamment lors de la libération de Marseille, que le Frioul a réellement connu le feu des armes. L'occupation allemande devait investir les fortifications de l'île, et les modifier ou compléter par la construction de batteries nouvelles, de redoutes, clairement identifiables à ce jour par leur construction en béton armé, dont les batteries de marine du cap Caveau sont un exemple impressionnant. Ces travaux ont été menés par le STO (Service du Travail Obligatoire), pour lequel nombre de marseillais ont été réquisitionnés par les allemands.

Dès lors, les Alliés se sont employés à bombarder massivement cet archipel, inhabité mais lourdement fortifié, pour détruire ces défenses avancées qui leur entravaient l'accès à la ville. Aujourd'hui encore, malgré la végétation sauvage qui a repoussé, les photos aériennes montrent un sol lunaire parsemé de cratères de bombes, surtout à Ratonneau.

L'archipel est resté propriété de la Défense Nationale, interdit au public, jusqu'en 1975, où le maire Gaston Defferre obtenait de la Défense l'autorisation de transformer la rade militaire déclassée en port de plaisance, bordé d'un noyau urbain de 450 logements et quelques commerces, une caserne de pompiers. Un service de navettes maritimes fut créé à cette occasion, pour permettre de vivre à ces habitants. Le reste des iles a été cédé à la commune par la Défense à partir de 1995.

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