Les arbres à cavité ou arbres creux sont des arbres, souvent vieux, vivants ou morts, dans lesquels une cavité s'est formée dans le tronc ou les branches. Certains trous peuvent être créés par des espèces animales, comme les pics, et des trous peuvent se creuser ailleurs que dans de vrais arbres, comme dans de gros cactus (par exemple le saguaro). Ces cavités se forment naturellement chez de nombreuses essences d'arbres, et sont une caractéristique importante des peuplements forestiers, offrant des ressources ou un habitat pour un certain nombre d'animaux, vertébrés ou invertébrés. Ils constituent un exemple de plus de l'utilité de conserver du bois mort et des arbres sénescents, en forêt ou partout ailleurs.
Ces cavités peuvent se former dans un arbre à la suite d'un stress physiologique, ou par des forces naturelles causant l'excavation et laissant apparent le cœur de l'arbre, nommé duramen. Parmi ces forces on trouve notamment le vent, le feu, la chaleur, la foudre, la pluie. En outre, les arbres peuvent perdre spontanément une branche (par exemple si celle-ci manque d'ensoleillement), et « abandonnent » ainsi leurs branches inférieures au fur et à mesure de leur croissance, ce qui expose l'aubier de la zone où la branche était attachée. L'aubier n'est attaqué que par des champignons, des bactéries et des insectes (comme les termites ou les coléoptères xylophages), même si le duramen peut également en être la cible (comme la Fistuline hépatique qui provoque la pourriture cubique). En effet les autres animaux excavateurs, comme les pics, ne pourraient pas s'attaquer au bois trop résistant de la périphérie du tronc. De nombreux animaux agrandissent alors ou entretiennent ces creux à l'aide de leur bec, leurs dents ou leurs griffes. Parfois ces cavités peuvent recevoir de l'eau et la retenir, formant une forme de dendrotelmes. Les cavités humides et sèches accueillent d'ailleurs des espèces différentes.
La taille des trous dépend de l'âge de l'arbre. Par exemple, les eucalyptus développent ces cavités à tout moment de leur vie, mais il faut que l'arbre atteigne l'âge de cent-vingt ans que ces creux deviennent appropriés pour les vertébrés, et qu'il atteigne deux-cent vingt ans pour qu'elles soient suffisamment grandes pour être propices aux plus grandes espèces animales.
Des animaux ont déjà été observés utilisant des structures artificielles comme des substituts aux cavités naturelles. Par exemple des opossums pygmées dans le tuyau d'un silo à grains, ou des pardalotes dans le tuyau horizontal d'une balançoire pour enfants. Les nichoirs qui sont également spécialement conçus et construits par l'homme dans le but d'aider à la conservation et à l'observation de la faune, comme les nichoirs pour oiseaux ou pour chauve-souris ne sont finalement que des « imitations de trous d'arbres ». La taille du nichoir, l'orifice d'entrée et la hauteur de placement peuvent être choisis pour favoriser certaines espèces. Les cavités naturelles sont encore généralement préférées pour la conservation des habitats.
Dans le but de protéger les arbres victimes de champignons, bactéries et insectes, on utilisait des produits fongicides directement dans les cavités ou, autour des années 1960-1970, on bétonne carrément la cavité, pratique qui se conserve plus ou moins, surtout pour les gros creux affaiblissant la solidité du tronc. Plus récemment, on vide les cavités puis on place un fin grillage à l'orifice afin de laisser l'air circuler et sécher la cavité sans que de la matière organique comme des feuilles puisse entrer et pourrir ; d'un autre côté les autres animaux sont privés de nids et d'abris naturels. Lorsque la « chirurgie arboricole » n'est plus envisageable et que l'arbre présente un risque, il est abattu.