L'Apollon est un grand papillon d'une envergure de 35 à 40 mm au corps velu comme tous les papillons du genre Parnassius. Les ailes présentent des dessins et ocelles noirs et rouges sur un fond blanc à crème présentant une suffusion grise variable (souvent plus marquée chez la femelle) et l'extrémité de l'aile antérieure, dépourvue d’écailles, paraît translucide. Les ailes antérieures présentent plusieurs taches noires, les ailes postérieures présentent deux ocelles rouges ou orange cernés de noir et pupillés de blanc. Sur le verso les ocelles, toujours uniquement sur les ailes postérieures, peuvent être jusqu'à quatre aussi colorés de rouge que sur le recto.
Les sous-espèces et certaines populations présentent des différences, couleur très blanche en Scandinavie,très fumée de gris dans les Pyrénées centrales, ocelles des ailes postérieures jaune à orange en Espagne, très rouge dans les Vosges et le Jura,
Les chenilles hivernent à l’état juvénile dans l’œuf et éclosent au début du printemps (mars). Elles se nourrissent à découvert sur les feuilles. À la fin du dernier stade larvaire, vers mai juin, elles tissent un cocon lâche légèrement enterré ou placé sous les herbes sèches, formant une chrysalide. La nymphose (transformation en papillon adulte) dure de dix jours à plusieurs semaines.
Le genre Parnassius dont les chenilles utilisent des Crassulaceae (exceptionnellement des Saxifragaceae) s'est séparé très anciennement des autres lignées qui, elles, utilisent d'autres plantes-hôtes.
Les plantes-hôtes sont essentiellement des plantes succulentes de la famille des Crassulaceae, à savoir orpin, Sedum sp., Sempervivum sp. et Saxifraga sp..
Il y a une génération par an. L’éclosion des mâles précède généralement celle des femelles. La période de vol varie en fonction des régions et de l’altitude. Elle s’étend de juin, parfois mai, à août, parfois septembre dans les localités les plus hautes.
Les papillons adultes ne volent que par temps nettement ensoleillé. Ils préfèrent le nectar des fleurs violacées dans les champs (centaurées et chardons divers, scabieuses …), mais peuvent également se nourrir d’autres fleurs des pelouses.
L'Apollon peuple, entre 400 m et 2 500 m, la plupart des massifs montagneux d'Europe, de l'Espagne au sud de la Fennoscandie jusqu'aux Balkans et en Grèce, dont le nord-ouest du Péloponnèse.
En France, on le rencontre principalement entre 1 000 et 2 000 m, jusqu'à 2 300 m dans les Alpes du Sud, mais des populations dites "abyssales" vivent vers 400-600 m. dans le Vaucluse.
Il a disparu de nombreuses régions, cependant sa présence est confirmée dans les Pyrénées, le Massif Central et les Alpes, du département du Doubs à celui du Var .
Pas de parasitisme décrit pouvant expliquer le diminution des populations.
L'Apollon est inscrit sur la liste des insectes strictement protégés de l'annexe 2 de la Convention de Berne, sur la liste des insectes menacés d'extinction des annexes 2 et 3 de la Convention de Washington du 3 mars 1973, sur la liste des insectes strictement protégés de l'annexe IV de la Directive Habitats du Conseil de l'Europe concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages du 21 mai 1992
En France l'Apollon est sur la liste rouge des insectes de France métropolitaine (arrêté du 22 juillet 1993 fixant la liste des insectes protégés sur le territoire national). Il a été inscrit sur la liste mondiale de l'IUCN depuis 2008.
Espèce protégée en France, l'Apollon est en régression partout dans les localités les plus basses. Cette régression peut être expliquée par l'abandon des pratiques pastorales et la fermeture des milieux.
Espèce montagnarde, le réchauffement climatique peut également devenir un facteur de disparition des populations qui ne pourraient trouver de refuge plus en altitude telle que les populations, en France, du Jura ou du Massif central.
L'Apollon a ainsi déjà disparu des Vosges où des tentatives de réintroduction ont échoué, ainsi que dans le Forez et la Sainte-Baume. De semblables efforts dans le Puy de Dôme ont par contre connu le succès.
L'Apollon est également éteint ou est en voie de disparaître en Allemagne, Finlande, Norvège, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Suède et Tchéquie. Il est absent des îles Britanniques et des îles méditerranéennes mais vole en Sicile.