Antiphon peut être considéré comme un des précurseurs de la psychanalyse. Il est l'inventeur d'une méthode d'interprétation des rêves ainsi que d'une thérapie de l'âme fondée sur le discours. Il prétendait guérir les maladies humaines par l'expression des sentiments par les mots, et l'interprétation rationaliste des rêves.
Grâce à Lucien de Samosate nous possédons le propos d'ouverture de son traité sur l'art d'échapper à l'affliction :
— Histoire véritable II, 33.
Dans le domaine strictement philosophique, Antiphon est un auteur original mais méconnu.
Auteur d'un traité sur la " Vérité", un ouvrage sur la " Concorde" ainsi qu'un autre sur la "Politique". Il n'en reste que quelques fragments.
Il s'est semble -t-il attaché à prendre une voie differente d'Aristote. Autant le stagirique affirmait la vérité ontologique de la forme dans la nature, autant Antiphon énonçait la superiorité de la Matière sur le Monde. Pour lui en effet la Matière constitue l'essence de la nature des êtres. Cette doctrine se caractèrisait par le concept d'"arrythmiston" ( en grec l'affranchi de tout rythme, au sens de limite des choses ) A la même époque les Atomistes utilisaient le mot grec de "rythmos" pour decrire les limites physiques des atomes.
L'"arrytmiston" est dans l'esprit d'Antiphon le substrat du monde "libre de structure" Il utilisait pour illustrer sa théorie l'image du lit enterré d'apres le temoigage d'Aristote : au livre I de son traité de la Vérité, antiphon indiquait " Si l'on enfouissait un lit et si le bois en se putréfiant donnait naissance à un rejeton vivant, on n'aurait pas un lit mais du bois "
L'essence du lit est végétal, son ordonnancement est un accident fait par l'homme.
la vraie réalité est le support delié de toute structure, les figures particulières des choses ne sont que les agencements fugaces de l'oppotunité du mouvement du Monde. Pour lui le substrat libre de structure du Monde " n'a besoin de rien, ni ne conçoit rien d'autre en plus, mais est indeterminé et sans manque" Même la notion du Temps, a ses yeux est a soustraire du substrat primodial du monde. Ainsi il indiquait " le temps est pensée ou mesure , non le substrat des choses" ( fragment B9 diels )
cette theorie fut appliquée concretement par notre philosophe dans la recherche de la résolution géométrique de la quadrature du cercle. La vision philosophique antiphonienne de ce problème géometrique -qui interessait les anciens-, se retrouve dans sa tentative de la rectification géomètrique de la courbe. La seule réalité étant alors l'homogénéité de l'espace ( le substrat de la Nature ) où ce déploye cette courbure géometrique.