Anthropophagie - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Cannibalisme rituel

  • Les Amérindiens Guayaki du Paraguay, endocannibales, mangeaient leurs propres morts, ce qui est une nécrophagie, leur assurant ainsi une forme de sépulture humaine. Dans d'autres peuples anthropophages, les vivants pensent s'approprier les mérites et la vigueur de leurs morts.
  • En Amérique du Nord, les Algonquins, les Hurons, les Crees et les Iroquois étaient strictement exocannibales et ne mangeaient que ceux qui mouraient au combat. Le terme Mohawk désignant les indiens Agniers ou Kanien'kehá:ka, issu des rescapés des colonies scandinaves des descendants d'Erik le rouge au Markland (Canada) et au Vinland (Maine), signifiant lui même "Mangeurs d'hommes" dans la langue de leur ennemis héréditaires Abenaki.
  • Au Brésil, les Amérindiens Tupi, exocannibales, tuaient et mangeaient leurs prisonniers à l'issue de combats avec les peuples voisins. Le prisonnier - ou la prisonnière - était conservé un certain temps dans le village avant d'être tué. Selon Jean de Léry, les victimes ne cherchaient pas à s'enfuir, devenant même joyeux au moment d'être mangés. Léry raconte même qu'arrivant un jour dans un village, et voyant plusieurs indiens préparés et sur le point d'être tués, il aperçut une jeune femme qu'il avait convertie au christianisme lors de passage précédent. Il s'approcha d'elle et lui proposa de prier Dieu, lui disant qu'il allait intervenir pour la sauver. La femme se mit alors à rire, déclarant que « Dieu n'y était pour rien, que c'était son tour d'être mangée, et qu'elle espérait que sa viande serait bonne ». Jean de Léry termine : « et, tout en riant, elle s'avança, fit un signe au bourreau et elle mourut ainsi ». Le rituel était immuable : le corps entièrement rasé, l'anus bouché par un bois ou des herbes pour que rien ne se perde, le condamné était maintenu par une corde serrée autour de sa poitrine. Celui qui devait le tuer tenait en main un fort gourdin emplumé, et lui déclarait qu'il allait être tué et mangé. Le prisonnier répondait alors qu'il avait tué et mangé beaucoup de ce village, et que les siens viendraient le venger et les mangeraient tous. Après quoi, d'un grand coup sur la tête, le prisonnier était tué. Les femmes s'en emparaient, raclaient la peau et versait de l'eau chaude sur le cadavre, comme l'on fait en Europe pour un cochon. Puis un homme coupait les membres, dont les femmes s'emparaient pour danser et courir autour du feu. Enfin, le tronc était ouvert et dépecé, les viscères et la tête mises dans une marmite pour les femmes et les enfants, pendant que les membres et le tronc étaient posés sur une grille en bois au-dessus du feu. Celui qui avait tué se retirait pour jeûner pendant une journée. Sources : Jean de Lery, Hans Staeden, André Thevet, Charles Villeneuve.

Aspect juridique

En Europe, le capitulaire de Charlemagne de 789 est l'un des premiers textes juridiques à se préoccuper des actes de cannibalisme : « Si quelqu’un, trompé par le diable, croit qu’une femme est une sorcière qui mange des hommes, et que pour cela il la brûle et donne sa chair à manger ou la mange lui-même, il sera puni de la peine capitale ».

Aujourd'hui, plusieurs pays, notamment en Afrique, ont inscrit le crime de cannibalisme dans leur législation. Au Gabon, l’article 211 du Code pénal dispose que « tout acte d'anthropophagie, toute cession de chair humaine à titre onéreux ou gratuit faite dans le même but, sera puni de la réclusion criminelle à temps ». Au Burundi, c'est l'article 165 du Code pénal qui s'applique : « Quiconque aura provoqué ou préparé des actes d’anthropophagie, y aura participé, ou aura été trouvé en possession de chair humaine destinée à des actes d’anthropophagie, sera puni de la peine de mort ».

Mais dans d'autres pays, notamment en France et en Allemagne, la législation ne prévoit pas de sanction pour les actes d'anthropophagie, car inimaginables en Europe occidentale. Les magistrats français peuvent néanmoins s'appuyer sur l'article 222 du Code pénal qui punit les tortures et actes de barbarie de 15 à 30 ans de réclusion criminelle.

Page générée en 0.110 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise