Un cycle menstruel anovulatoire est un cycle durant lequel aucun ovocyte n’est libéré par les ovaires. Il n’y a pas donc pas d’ovulation. Il est bon à savoir que ceci n’est pas nécessairement caractéristique de la ménopause.
Toutes les femmes n’ovulent pas systématiquement lors de chaque cycle menstruel. Cependant, il est possible de stimuler l’ovulation dans environ 90% des cas grâce à une médication appropriée avec de bonnes chances de réussite. Pour cela, la première étape est de diagnostiquer l’anovulation. En général les patientes s’en rendent compte lorsqu’elles décident de fonder une famille, et à ce moment le temps leur est compté. Et ceci n’est pas toujours facile car certaines femmes ont quand même leurs règles plus ou moins régulièrement. La courbe de température peut s’avérer être un outil indispensable pour orienter le gynécologue lors du diagnostic.
1. Un déséquilibre hormonal ou chimique est la cause la plus fréquente (cela représente 70% des cas).
2. Problème fonctionnel, comme un mauvais fonctionnement des ovaires, dans 10 à 15% des cas (ceci pourrait être dû à un choc émotionnel par exemple).
3. Les ovaires ont subi des lésions physiques, sont absents ou ne contiennent pas d’ovules, ou présentent une anomalie congénitale. Ces problèmes représentent 10 à 15% des cas d’anovulation.
1. Les ovaires cessent de fonctionner dans 5% des cas. Il arrive que l’ovaire ne contienne pas d’ovules et qu’il ne réagisse pas aux médicaments. Cependant, le blocage complet de la fonction ovarienne est rarement une cause d’infertilité. Exceptionnellement, l’ovaire bloqué se remet à ovuler pour des raisons inconnues. En général les patientes avec une aménorrhée hypogonadotrophique ont une sécrétion de GnRH quasi nulle, et ceci est très rarement dû à un problème au niveau de l’hypophyse.
2. Un choc émotionnel important peut également affecter de façon temporaire le fonctionnement du cerveau de sorte à ce que l’hypothalamus cesse de fonctionner normalement. Cela arrive moins souvent que ce que les couples infertiles s’imaginent. En effet, il faudrait un choc émotionnel particulièrement violent ou traumatisant pour que ce soit le cas.
3. L’ovulation peut se produire sans que le follicule n’éclate, ou inversement, le follicule peut éclater sans libérer d’ovule. Cela est appelé le syndrome du follicule non rompu lutéinisé. Le Dr. Letouzey du CHU Arnaud-de-Villeneuve décrit la prise en charge d’un couple par FIV et discute les différentes approches envisagées face à un tel diagnostic.
4. Les ovaires ont subi des lésions physiques ou contiennent de nombreux kystes affectant leur fonctionnement. Il s’agit de dystrophie ovarienne dans ce cas. Les patientes ayant le syndrome de Stein-Leventhal (ou des ovaires polykystiques, SOPK) souffrent elles aussi d’anovulation. La dysfonction ovulatoire dans le syndrome des OPK est la cause principale des cas d’anovulation. Dans jusqu'à 90% des cas, l’anovulation est causée par le syndrome des OPK, déséquilibre hormonal généralement héréditaire.
5. La perte de poids ou l’anorexie peuvent déséquilibrer les niveaux hormonaux, et entraîner une anovulation. Il est possible que ce soit un mécanisme de protection. En effet une grossesse, lorsque la maman est trop faible, pourrait avoir des risques sur sa santé et celle de son futur bébé. A l’opposé la prise de poids peut aussi créer des dysfonctionnements ovulatoires. Le Dr Barbieri indique que les cas d’anovulations sont assez fréquents chez les femmes ayant un IMC (indice de masse corporelle) supérieur à 27 kg/m2. Malheureusement l’excès de poids a non seulement un effet négatif sur l’ovulation en elle-même, mais aussi sur l’efficacité des traitements et des résultats de la reproduction médicalement assistée.