Anovulation - Définition

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Comment détecter des cycles anovulatoires ?

A. Les symptômes de l’anovulation : L’anovulation est accompagnée de certains symptômes. Il est important de noter cependant qu’ils ne se manifestent pas tous nécessairement en même temps. 1. Absence de règles ou aménorrhée chez environ 20% des femmes qui ont des problèmes d’ovulation. 2. Règles peu fréquentes ou peu abondantes chez environ 40% des femmes ayant des problèmes d’ovulation. 3. Règles irrégulières c’est-à-dire dont la longueur des cycles est variable (5 cycles par an sont 5 jours plus long que la moyenne pour ces femmes). 4. Une absence de sensibilité ou des douleurs aux seins se retrouvent chez environ 20% des femmes ayant des problèmes d’ovulation. 5. Un développement de la pilosité corporelle ou faciale (ce problème est facile à traiter et est souvent associé au syndrome de Stein-Leventhal - SOPK).

B. Les tests d’ovulation & la courbe de température : Il existe des tests d’ovulation qui permettent de détecter la date d’ovulation. Certains détectent le pic de LH qui précède l’ovulation et d’autres utilisent la méthode de la courbe de température. Il est bon à noter cependant que certaines femmes ont naturellement de faibles niveaux d’hormones, dont la LH, alors que d’autres ont des niveaux plus élevés (SOPK en particulier) . Les tests basés sur la LH risquent alors de leurs fournir de faux négatifs et de faux positifs, respectivement. Le Dr Freundl de l’ Université de Heidelberg souligne que les méthodes utilisant la LH comme référence manquent de spécificité et de sensibilité

Tracer sa courbe de température basale permet de détecter sa date d’ovulation grâce au changement de température qui accompagne cet événement. Il s’agit de la meilleure technique pour confirmer que l’ovulation a bien eu lieu ou qu’elle est absente.

Les traitements

Les traitements disponibles pour traiter l’anovulation sont d’une efficacité remarquable. Il est facile de stimuler les ovaires, et dans 90% des cas, l’ovulation peut être provoquée grâce à une médication adéquate. L’ESHRE (European Society for Human Reproduction and Embryology) souligne que le but du traitement de l’anovulation est bien la mono-ovulation, et non la sur-stimulation des ovaires. Les risques associés avec les grossesses multiples sont bien plus importants que lors des grossesses simples, il est donc important d’adapter le traitement à chaque patiente. De plus, les risques associés aux grossesses multiples sont nombreux, et la mortalité peri-natale est 7 fois plus importante lors de naissance de triplets, et 5 fois supérieure lors de la naissance de jumeaux comparée à ceux associés à la naissance d’un enfant unique.

1. Le médicament le plus utilisé pour traiter l’anovulation est le citrate de clomifène (connu sous le nom de Clomid), utilisé depuis 1960. Il fut tout d’abord utilisé pour traiter les cas d’oligoménorrhée, et son utilisation s’est depuis étendue au traitement de l’anovulation. Son utilisation est assez simple et son administration pratique ; ce qui a contribué à son succès. Le citrate de clomifène a un effet anti-œstrogénique. Il semble stimuler l’hypophyse et donc influer les ovaires. Il a parfois également un effet sur la glaire cervicale et la muqueuse utérine, qui risque de compliquer la pénétration et la survie des spermatozoïdes. D’où le fait qu’il soit administré en début de cycle. Le citrate de clomifène est très efficace pour induire l’ovulation avec un taux de réussite de 67%. Toutefois, son efficacité sur le taux de grossesse est plus faible avec un taux de réussite de 37%. Le Dr Kousta du London Imperial College explique cette différence de résultat par l’effet anti-oestrogénique du clomifène sur l’endomètre, la glaire cervicale, la circulation sanguine utérine, la réduction de la motilité des trompes de Fallope et la maturité ovocytaire. Une autre molécule anti-oestrogénique, le tamoxifène, est utilisée dans la prévention et le traitement du cancer du sein. Celle-ci pourrait être utilisée chez les patentes ayant des réactions allergiques au clomifène.

2. La gonadotrophine chorionique humaine (hCG) est une molécule similaire à la LH, l’hormone principale secrétée par l’hypophyse lors de l’ovulation. En soi, l’hCG n’a pas une grande utilité, mais combinée au clomifène, elle stimule la libération de l’ovocyte par le follicule ovarien. Les résultats associés à cette méthode sont très encourageants. L’hCG ne doit être administrée qu’à un moment très précis du cycle, autour de la date d’ovulation, et que si le problème se situe au niveau de la libération de l’ovocyte.

3. La gonadotrophine ménopausique humaine (hMG) possède une action très puissante et est utilisée dans le traitement de l’infertilité. Elle est constituée d’un mélange égal de LH et de FSH. À partir de la ménopause, le corps se met à produire énormément de LH et de FSH dû au ralentissement de l’activité ovarienne. Cet excédent d’hormones n’est pas utilisé par l’organisme et est évacué dans l’urine. L’hMG est donc synthétisée à partir d’urines de femmes ménopausées. Ces urines sont naturellement purifiées et traitées chimiquement. Elle induit les ovaires à stimuler plusieurs follicules ovariens, ce qui augmente le risque de produire plusieurs ovules durant un même cycle et donc de grossesse gémellaire, voire multiple.

4. L’hormone folliculo-stimulante (FSH ou FSH recombinante) agit désormais comme substitut à l’hMG. Bien que l’hMG soit un mélange de LH et de FSH, le principe actif de l’hMG est la FSH. Il était précédemment impossible de produire de la FSH pure. La FSH est administrée comme l’hMG et nécessite un suivi médical. De plus, elle doit être administrée à un moment précis du cycle, d’où l’intérêt de bien connaître son cycle menstruel : savoir quand seront les prochaines règle et le date d’ovulation. Elle est parfois utile pour les femmes ayant des ovaires polykystiques (OPK).

5. La pompe à GnRH (Gonadotrophine Releasing Hormone) délivre des doses de GnRH de façon pulsatile. Cette hormone, synthétisée par l’hypothalamus, stimule la sécrétion de LH et de FSH par l’hypophyse. La GnRH doit être livrée de façon pulsatile afin d’imiter le mieux possible le mécanisme sécrétoire de l’hypothalamus dans le but de tromper l’hypophyse de sorte à ce qu’elle produise de la LH et de la FSH. La pompe à GnRH a la taille d’une boite de cigarettes et possède un mini cathéter. Contrairement aux autres traitements, celui-ci ne cause que très rarement des grossesses multiples, le Dr Filicori de l’Université de Bologne suggère que ceci peut être dû au fait que les gonadotrophines sont absentes lors de la prise du traitement et que les hormones libérées par l’hypophyse (LH et FSH ) peuvent toujours participer au mécanisme de rétro-contrôle sécrétoire des gonadotrophines, assurant ainsi un mécanisme proche d’un cycle menstruel naturel. Ce traitement peut aussi être utilise pour les patientes en sous-poids, et ou avec des problèmes d’anorexie, et dans certains cas d’hyperprolactinémie.

6. La bromocriptine agit de manière différente par rapport aux traitements mentionnés ci-dessus. Elle ne stimule pas l’ovulation mais ralentit plutôt la production de prolactine par l’hypophyse. Elle n’est prescrite qu’en cas de surproduction de prolactine (ou hyperrpolatinemie).

7. Les corticostéroïdes (utilisés généralement comme anti-inflammatoires) peuvent être utiles pour traiter l’anovulation si celle-ci résulte d’une hyperproduction d’hormones masculines par les glandes surrénales. Les corticostéroïdes sont prescrits dans ce cas pour freiner la production de testostérone.

8. La metformine, un biguanide oral utilisé pour traiter le diabète de type 2 a montré des résultats très prometteurs chez certaines patientes avec des PCOS. Le Dr Palomba de l’Université "Magna Graecia" de Catanzaro prouve que les résultats sont meilleurs après 6 cycles de traitement à la metformine par rapport au clomifène chez les femmes ayant le SOPK mais non obèses. Certaines équipes remettent en question l’efficacité de la metformine. et il semble nécessaire de conduire des études plus poussées pour déterminer sa réelle efficacité : Prof Adam Balen souligne que « malgré des débuts très prometteurs, le rôle de la metformine et des autres molécules utilisées pour réduire les taux d’insuline chez les patientes souffrant de SOPK n’est pas très clair ». Une étude récente indique que le traitement à la metformine est plus approprié que la diathermie ovarienne. La metformine peut être utilisée en association avec le clomifène et dans ce cas son efficacité est 3,5 fois supérieure à celle d’un placebo

9. Plusieurs études indiquent que dans certains cas un simple changement d’hygiène pourrait aider certaines patientes qui souffrent d’anovulation. Un nutritionniste peut par exemple aider une jeune femme souffrant d’anorexie à reprendre le poids nécessaire à la remise en route de son système reproducteur. Inversement, une jeune femme en surpoids qui arriverait à perdre du poids en contrôlant son alimentation et en augmentant son activité physique pourrait aussi dans certains cas remédier au problème d’anovulation (une perte de 5% de la masse corporelle pourrait être suffisante). Dans ce cas, on ne retrouve pas les risques de grossesse multiple. Mais il a été souvent remarqué par les médecins traitant les patientes souffrant du SOPK qu’il leur était très difficile de perdre du poids.

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