Les corps sont des anneaux principaux. En effet, les deux seuls idéaux sont les idéaux triviaux engendrés par les éléments neutres de l'addition, qui correspond à l'idéal réduit à un élément, ainsi que celle de la multiplication, qui correspond à l'anneau entier. En revanche, l'étude d'une telle structure n'utilise pas cette propriété, car les seuls idéaux sont triviaux.
Pour les anneaux finis, les seuls anneaux intègres sont les corps. En effet, si l'anneau A est fini et si a est un élément non nul de A, alors l'application de A dans A qui à x associe a.x est injective. Une application injective d'un ensemble de cardinal fini dans lui-même est surjective, il existe donc un élément b tel que a.b = 1. Comme l'anneau est commutatif, a.b = b.a = 1, ce qui montre que a est inversible et donc que A est un corps.
Un anneau euclidien est un anneau disposant d'une division euclidienne. Un tel anneau est toujours principal (cf l'article détaillé). Des exemples de cette nature sont donnés par Z, l'ensemble des entiers relatifs ou encore l'ensemble des polynômes à coefficients dans un corps, par exemple celui des rationnels, réels ou complexes.
Tous les anneaux principaux ne sont pas euclidiens :
L'analyse du groupe des classes d'idéaux montre que s'il existe des idéaux non principaux de Z[ω], alors il en existe un de norme inférieure ou égal à 2.√19 / π (cf l'article Entier quadratique). La norme d'un idéal J est égal au cardinal de l'anneau Z[ω] / J. Comme 2.√19 / π est inférieur à 2,8, il suffit de montrer qu'il n'existe aucun idéal J tel que Z[ω] / J soit isomorphe à Z/2Z.
Soit J un idéal de norme deux, le morphisme canonique de Z[ω] dans Z[ω] / J induit un morphisme φ de Z[ω] dans Z/2Z. Tout idéal de norme égale à deux est le noyau d'un tel morphisme. Déterminons l'image de ω par φ. On remarque que ω2 - ω + 5 est égal à 0. On en déduit :
Or dans Z/2Z le polynôme X2 + X + 1 est irréductible, c'est-à-dire qu'il n'admet pas de racine. Il n'existe donc pas d'idéal de Z[ω] de norme égale à deux. S'il existait dans Z[ω] un idéal non principal, alors il existerait un idéal non principal de norme égal à deux. Or, il n'existe aucun idéal de norme égal à deux, ce qui montre que l'anneau Z[ω] est principal.
Le groupe des unités d'un anneau unitaire désigne l'ensemble des éléments inversibles, encore appelés unités, de l'anneau. Cet ensemble forme un groupe pour la multiplication. Soit z un élément non nul de Z[ω], il existe deux entiers relatifs a et b tel que z = a + b.ω (cf l'article Entier quadratique). Le carré du module de z est un entier strictement positif égal à a2 + a.b + 5b2. Si z−1 est élément de Z[ω] alors son module est un entier strictement positif et comme le produit des modules de z et z−1 est égal à 1 et que le carré du module de z−1 est égal à l'inverse du carré du module de z, le module de z est nécessairement égal à un. La valeur de b est donc égal à zéro et celle de a à un en valeur absolue, ce qui montre la proposition.
On a déjà démontré que si J est un idéal non nul de Z[ω], Z[ω] / J n'est pas de cardinal deux, il suffit donc de démontrer que le quotient ne peut contenir trois éléments. Le raisonnement précédent montre qu'un tel quotient n'existe que si le polynôme P[X] suivant dans Z / 3Z admet une racine :
Dans Z / 3Z les seuls carrés sont zéro et un, le polynôme P[X] est irréductible dans Z / 3Z et il n'existe pas de morphisme autre que trivial de Z[ω] dans Z / 3Z. Ceci montre qu'il n'existe pas d'idéal J tel que Z[ω] / J contienne exactement trois éléments et termine la démonstration.
Raisonnons par l'absurde, soit δ un stathme euclidien sur Z[ω] - {0}. Il est toujours possible de choisir δ tel que son image soit égal à un pour un élément z de Z[ω] si et seulement si z est inversible. Le stathme ne peut être constant égal à un sur Z[ω] car si tel était le cas, Z[ω] serait un corps (tout élément non nul est inversible), or deux n'est pas inversible dans Z[ω].
Soit z un élément de Z[ω] tel que δ(z) soit la plus petite valeur strictement supérieure à un et atteinte par le stathme. Le reste de la division euclidienne d'un élément quelconque de Z[ω] par z est, soit nulle, soit un élément du groupe des unités. Le quotient Z[ω] / zZ[ω] contient au plus trois éléments : la classe de zéro ou une classe d'un élément du groupe des unités. Comme le seul idéal J de Z[ω] tel que Z[ω] / J contienne strictement moins de quatre éléments est l'idéal trivial {0}, z est donc inversible. La contradiction réside dans le fait que z est un élément inversible tel que δ(z) est strictement supérieur à un. Cette impossibilité termine la démonstration.
Un corps de nombres K est un sous-corps de C, l'ensemble des complexes, de dimension finie en tant qu'espace vectoriel sur Q l'ensemble des rationnels. Sa fermeture intégrale est l'ensemble des éléments de K admettant un polynôme minimal à coefficients dans Z, l'anneau des entiers relatifs. Un tel ensemble forme un anneau.
Si le corps est quadratique, c'est-à-dire si tout élément s'exprime comme la combinaison linéaire sur Q de 1 et d'une racine carré d'un nombre rationnel sans facteur carré, l'anneau associé peut être principal. C'est le cas par exemple pour les entiers de Gauss, d'Eisenstein ou de Dirichlet.
Les anneaux principaux de cette nature sont relativement rares. Ceux qui ne sont pas inclus dans R, l'ensemble des réels, sont tous connus. Ce résultat fait l'objet d'un théorème dit de Stark-Heegner. La question de savoir s'il existe une infinité de corps quadratiques réels dont l'anneau des entiers soit principal est encore ouverte (c'est-à-dire que la réponse n'est pas connue).
En théorie des nombres, un autre type d'anneau principal est l'anneau à valuation discrète. Ce type d'anneau est un cas particulier d'anneau local, c'est-à-dire d'anneau n'ayant qu'un unique idéal premier. Si un anneau d'entiers algébriques est de Dedekind alors l' anneau localisé d'un idéal premier est local et principal.
Les anneaux principaux ne se trouvent pas uniquement en algèbre, l'exemple suivant est utilisé en analyse complexe :
Soit J un idéal de A, et (fi) pour i élément de I une famille génératrice de l'idéal J, composée de fonctions non nulles. La fonction fi est holomorphe et n'admet qu'un nombre fini de racines à un ordre de multiplicité finie. Il existe donc un polynôme pi tel que le quotient fi / pi soit une fonction de A qui ne s'annule pas sur X. Le quotient est une unité, ce qui montre que la famille de polynômes (pi) est génératrice de l'idéal J.
Soit M l'idéal de l'ensemble des polynômes à coefficients dans C engendré par la famille (pi). Cet idéal est principal car l'anneau des polynômes à coefficients dans C l'est. Soit m un polynôme engendrant M. Par définition m est élément de M et donc élément de J. Par construction m engendre pi et donc fi. L'idéal engendré par m contient donc J et est contenu dans J, ce qui démontre que J est principal.
Les anneaux commutatifs unitaires intègres non principaux sont nombreux.
Une première famille de contre-exemples est fournie par les anneaux de polynômes. Si A n'est pas un corps A[X] n'est pas un anneau principal (cf l'article Anneau euclidien). En effet, si a est un élément non inversible de A, l'idéal des polynômes ayant pour constante un multiple de a n'est pas principal. L'anneau des polynômes A[X, Y] n'est jamais principal, même si A est un corps. Il suffit pour s'en rendre compte de considérer le plus petit idéal contenant les polynômes X et Y, un tel idéal n'est pas principal.
Les entiers algébriques fournissent des anneaux non principaux. L'anneau Z[i√5] est un contre exemple étudié dans l'article Entier quadratique.