L'ensemble des entiers relatifs,
muni de l'addition (la loi +) et de la multiplication (la loi ∙) est un anneau commutatif unitaire.
L'ensemble des entiers congruents modulo un nombre entier donné p est un anneau commutatif unitaire pour la loi provenant la congruence ; il est noté
.
Ainsi
pour les lois + et * est un anneau à deux éléments. 0 correspond aux nombres pairs et 1 aux nombres impairs. On retrouve alors les résultats suivants :
Un pair plus un pair est pair (0+0=0).
Un impair plus un pair est impair (0+1=1+0=1).
Un impair plus un impair est pair (1+1=0).
Un pair fois un entier quelconque est pair (0*x=0).
Un impair fois un impair est impair (1*1=1).
Un corps est un cas particulier d'anneau (unitaire) pour lequel tous les éléments non nuls sont inversibles pour la loi (.).
En particulier, l'ensemble des nombres rationnels,
, l'ensemble des nombres réels,
, l'ensemble des nombres complexes,
, munis de l'addition et de la multiplication usuelles sont des anneaux (unitaires) commutatifs.
L'ensemble des nombres décimaux,
, munis de l'addition et de la multiplication usuelles est un anneau (unitaire) commutatif qui n'est pas un corps.
L'ensemble des réels s'écrivant
, où a et b sont des entiers relatifs, muni de l'addition et de la multiplication usuelles est un anneau commutatif, mais pas un corps.
Les endomorphismes d'un espace vectoriel (applications linéaires de l'espace vers lui-même) forment un anneau, avec l'addition de fonction pour la loi +, et la composition pour la loi ∙. L'identité est un élément neutre pour ∙, donc c'est un anneau unitaire. Il n'est pas commutatif en général. C'est une grande source de contre-exemples à des affirmations fausses sur les anneaux.
Plus généralement les endomorphismes d'un groupe abélien forment un anneau.
L'ensemble des matrices 2 × 2, à coefficients réels, muni de l'addition et de la multiplication est aussi un anneau non commutatif unitaire, isomorphe à l'anneau des endomorphismes de l'espace vectoriel
.
L'ensemble des polynômes à coefficients dans un anneau commutatif est aussi un anneau commutatif.
L'ensemble des applications d'un ensemble X à valeurs dans un anneau, muni des lois héritées de l'anneau (c'est-à-dire (f+g)(x)=f(x)+g(x) et (f*g)(x)=f(x)*g(x)) forme un anneau noté AX.
Anneau nul
L'ensemble à un seul élément {0} muni des opérations 0+0=0 et 0.0=0 est un anneau, appelé anneau nul.
La notion de pseudo-anneau de carré nul est plus intéressante : on dit qu'un pseudo-anneau A est de carré nul si le produit de deux éléments de A est toujours nul. Si le pseudo-anneau est unitaire, il est alors réduit à 0 car pour tout élément x de A, on a : x=1.x=0. Tout groupe abélien (A, +) peut être muni d'une structure de pseudo-anneau nul en posant x.y=0.
L'anneau opposé Aop d'un anneau A possède le même groupe additif sous-jacent que A et sa multiplication est effectuée dans l'ordre opposé : si l'on note
et
les multiplications respectives de A et Aop, on a
Il est clair que si A est commutatif, A = Aop.
Sous-anneaux
Une partie B d'un anneau A est un sous-anneau de (A, +, .) si :
(B, +) est un sous-groupe de (A,+)
B est stable pour la loi .
S'il est requis que les anneaux soient unitaires (cela dépendant de la définition utilisée), alors le sous anneau doit lui être aussi unitaire et son 1 doit provenir du 1 de l'anneau initial (1A = 1B), ce qui équivaut à
.
Un sous-anneau B est un anneau pour les opérations + et . restreintes à B.
Exemples
Dans le cas unitaire
Dans l'anneau commutatif (unitaire) Z, 2Z est un idéal, qui n'a pas d'élément unité, ce n'est donc pas un anneau et encore moins un sous-anneau de Z.
Dans l'ensemble des matrices carrées M2 (à coefficients dans R par exemple), anneau non-commutatif unitaire, l'ensemble des matrices de la forme :
est un anneau unitaire dont l'élément neutre pour la multiplication
est différent de la matrice identité
Ce n'est donc pas un sous-anneau de M2, ni de l'anneau des matrices diagonales.
Dans le cas non-unitaire
2Z est cette fois-ci un (pseudo-)anneau et c'est bien un sous anneau de Z.
est un anneau unitaire, et l'ensemble B des couples (0 ; n) ayant la première composante nulle est un sous anneau qui a la particularité d'être unitaire mais de ne pas avoir la même unité que l'anneau
. Ce dernier a 1A = (1;1) comme unité et le sous anneau a pour unité 1B = (0;1).
Construction de sous-anneaux
Éléments entiers sur un sous-anneau B : dans un anneau commutatif unitaire intègre A contenant un sous-anneau B, un élément x ∈ A est entier sur B si et seulement si x est solution d'une équationP(x) = 0 où P est un polynôme unitaire à coefficient dans B.
L'anneau Z des entiers relatifs est un sous-anneau de l'anneau Q des rationnels. Les seuls éléments de Q entiers sur Z sont les entiers relatifs.
L'anneau Z des entiers relatifs est un sous-anneau de l'anneau Q[i] des complexes s'écrivant a + ib, a et b étant des rationnels . Les éléments de Q[i] entiers sur Z sont les complexes s'écrivant a + ib, a et b étant des entiers relatifs.
Fermeture intégrale d'un sous-anneau B : dans un anneau commutatif unitaire intègre A contenant un sous-anneau B, la fermeture intégrale de B dans A est l'ensemble des éléments de A entiers sur B. C'est un sous-anneau de A contenant B comme sous-anneau.
Un anneau intégralement clos est un anneau commutatif unitaire intègre égal à sa fermeture intégrale dans son corps des fractions.
L'anneau des entiers relatifs est intégralement clos.
Le centre Z(A) d'un anneau A est par définition Z(A)={x∈A / ∀y∈A, x.y=y.x}, c’est-à-dire l'ensemble des éléments qui commutent avec tous les autres pour la loi ".". C'est un sous-anneau.
L'intersection de deux sous-anneaux d'un même anneau, est un sous-anneau.
L'image d'un anneau par un homomorphisme d'anneau est un sous-anneau de l'anneau d'arrivée. (Si les anneaux sont unitaires, on impose aux morphismes de transformer unité en unité.)
Cependant, la structure de sous-anneau (excepté le cas d'un anneau dans son corps des fractions) est moins riche en résultats que celle d'idéal ou de module sur un anneau.