Anesthésie-réanimation - Définition

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Introduction

L'anesthésie-réanimation est la branche de la médecine qui se consacre à :

  • l'anesthésie : abolition partielle ou totale de la sensibilité douloureuse (assortie dans le cas de l'anesthésie générale d'une perte de conscience et d'une assistance vitale) permettant la réalisation sans mémorisation et sans douleur des interventions chirurgicales et des actes médicaux douloureux ou invasifs.
  • la réanimation : prise en charge des patients présentant ou susceptibles de présenter une ou plusieurs défaillances viscérales aiguës mettant directement en jeu le pronostic vital.

Le médecin spécialisé dans cette discipline a la qualification de médecin anesthésiste-réanimateur (MAR). Dans certains pays dont la France et les États-Unis, il existe une spécialisation de la profession d'infirmier en anesthésie (mais pas en réanimation): l'infirmier anesthésiste diplômé d'État ou IADE.

Principes généraux

Lors des interventions chirurgicales, le confort du patient et le bon déroulement de l'opération sont assurés de façon optimale grâce à l'anesthésie. Cette spécialité a pris son essor au milieu du XIXe siècle, et ce sont d'abord les dentistes et les obstétriciens qui, s'emparant de découvertes de la chimie, soulagèrent efficacement leurs contemporains. L'anesthésie est un état d'insensibilité, plus ou moins importante, à la douleur. Une perte de sensibilité – qui apparaît spontanément dans certaines maladies, notamment neurologiques – peut être artificiellement provoquée par des substances chimiques (anesthésiques) ou des techniques, telles que l'acupuncture, pour diminuer ou supprimer la douleur lors d'actes médicaux douloureux. On parle alors d'anesthésie thérapeutique, et elle peut être générale, régionale ou locale.

Les différentes modalités d'anesthésie

Anesthésie générale

Objectif

L'objectif de l'anesthésie générale est double : éviter la douleur et protéger l'opéré des perturbations physiologiques induites par l'acte chirurgical. Le patient subit trois phases successives:

  • suppression de la sensibilité à la douleur, ou analgésie;
  • sommeil, ou narcose;
  • abolition des réflexes et relâchement musculaire facilitant le travail du chirurgien.

Lorsque l'anesthésie cesse d'agir, le patient repasse par la deuxième puis par la première phase; enfin, il reprend conscience et ne se souvient de rien. Cette amnésie postopératoire est en partie due à la prémédication précédant l'intervention.

Techniques

Les techniques d'anesthésie générale les plus employées sont l'inhalation et l'injection par voie intraveineuse. Le recours à la voie rectale ou à l'hypnose est très rare, surtout en France.

Anesthésie par inhalation

On utilise des substances gazeuses généralement mélangées à l'oxygène. Outre le protoxyde d'azote, qui est associé à des médicaments et permet d'en diminuer la quantité tout en conservant leurs effets anesthésiants, on utilise des gaz halogénés plus puissants, tel l'halothane, l’isoflurane mais surtout le desflurane et le sévoflurane.

Les respirateurs modernes permettent de récupérer tout ou partie du gaz expiré (qui contient encore des gaz anesthésiques). Il faut alors ajouter un dispositif d'épuration et un appareil pour contrôler la concentration des gaz. Ça permet de diminuer la pollution du bloc opératoire et le coût. On parle alors de circuit à bas débit de gaz frais.

Anesthésie par injection intraveineuse

L'anesthésie par injection intraveineuse nécessite l'administration de drogues hypnotiques. La plus utilisée actuellement le propofol.

Aides à l'anesthésie

Certaines substances sont administrées pour préparer le patient à l'anesthésie, en le décontractant ou en diminuant, de façon temporaire, sa sensibilité. C'est le rôle de la prémédication. Celle-ci peut être administrée soit par voie orale soit par voie rectale ( fréquent en pédiatrie).

Anesthésies régionale et locale

À la différence de l'anesthésie générale, les anesthésies régionale et locale n'intéressent que la partie ou la région du corps à opérer. Le patient reste conscient et se souvient de tout; il peut même converser avec le chirurgien et son équipe et ne ressent aucune douleur. Les produits utilisés sont essentiellement des dérivés de cocaïne, sans effet psychotropes. Techniques d'anesthésie régionale et locale.

Les techniques varient suivant le territoire à anesthésier et son importance. On a recours soit au refroidissement local, qui diminue l'activité tissulaire et permet certaines amputations, soit au badigeonnage ou à la pulvérisation sur une muqueuse (anesthésie de surface), soit à l'injection d'une solution anesthésique. Selon l'importance de l'opération envisagée, l'injection se fait au niveau d'un membre entier (anesthésie locale), d'un gros tronc nerveux (anesthésie régionale), ou de la moelle épinière (anesthésie locorégionale centrale rachianesthésie, anesthésie péridurale ou ces 2 techniques combinées péri-rachi séquentielle). Dans ce dernier cas, les deux techniques de plus en plus utilisées sont la rachianesthésie et la péridurale.

La rachianesthésie

La rachianesthésie s'applique au système nerveux central. On injecte l'anesthésique dans le liquide céphalo-rachidien, au contact même des racines des nerfs rachidiens. Il en résulte la paralysie et l'insensibilité totale des territoires innervés, en général au-dessous du nombril. Selon la région de la moelle épinière infiltrée, cette technique porte différents noms. On a recours à la rachianesthésie en chirurgie orthopédique, urologique, gynéco-obstétricale ou digestive.

Elle est utilisée en alternative à l'anesthésie générale, soit lorsque celle-ci est jugée plus dangereuse ou inadéquate, soit lorsque la chirurgie ne la justifie pas.

Elle possède néanmoins ses propres contre-indications, limites et complications, et son utilisation doit être soigneusement réfléchie.

L'anesthésie péridurale (ou épidurale)

On peut choisir cette technique, lors de l'accouchement, pour diminuer les douleurs dues aux contractions. À l'aide d'un cathéter introduit entre les vertèbres lombaires, un anesthésique local est administré, insensibilisant la partie inférieure du corps. Une anesthésie péridurale peut également être utilisée en chirurgie, soit seule, par exemple lors d'une césarienne, soit combinée avec une anesthésie générale. Elle permet ainsi d'améliorer l'analgésie post-opératoire et pourrait améliorer la réhabilitation post-opératoire. Selon le niveau de l'intervention, une anesthésie péridurale peut être réalisée au niveau lombaire, thoracique, voire cervical. L'anesthésie ainsi obtenue peut être prolongée pendant plusieurs jours en poursuivant l'administration d'un anesthésique local à faible concentration. Cette technique permet de diminuer les douleurs post opératoires et de faciliter la kinésithérapie.

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