Andrée Putman naît dans une famille bourgeoise de banquiers et notables d'origine lyonnaise. Son grand-père, Édouard Aynard, est le fondateur de la banque Maison Aynard et fils; sa grand-mère et épouse d'Édouard est Rose de Montgolfier, descendante de la famille des frères inventeurs du ballon à air chaud.
Andrée grandit dans le VIe arrondissement de Paris, rue des Grands-Augustins. Enfant, elle passe la plupart de ses étés dans l'Abbaye de Fontenay, superbe édifice abritant jadis les ateliers des frères Montgolfier et racheté en 1906 par son grand-père Édouard. Cette première rencontre avec l'architecture va marquer durablement sa sensibilité artistique, forgeant son goût pour les espaces sobres, simples, voire austères.
Pourtant, l'éducation artistique d'Andrée Putman passe d'abord par la musique : sa mère, Louise Saint-René Taillandier, la pousse elle et sa sœur dans l'apprentissage du piano. Andrée sort à dix-neuf ans du conservatoire de Paris, en recevant le prix d'harmonie. Cependant la vie d'ascète et de reclue qu'implique une véritable carrière musicale la rebute. Andrée Putman cherche dès lors une voie plus à même de satisfaire sa curiosité.
C'est sur les conseils de sa grand-mère Madeleine Saint-René Taillandier qu'Andrée devient coursier pour la revue Femina, ce qui lui permet de côtoyer des personnalités artistiques tout en découvrant de nombreux lieux insolites de Paris. C'est grâce notamment à cette sensibilité pour l'espace qu'elle fait ses preuves dans la presse, comme styliste de plateaux (où sont photographiés les modèles de prêt-à-porter).
À la fin des années cinquante, Andrée Aynard épouse le collectionneur, éditeur et critique d'Art Jacques Putman, habitué du Café de Flore, avec qui elle fréquente des artistes contemporains, dont Pierre Alechinsky, Bram van Velde, Alberto Giacometti ou encore Niki de Saint Phalle. De leur union naissent deux enfants : Cyrille et Olivia.
En 1958, à l'âge de 33 ans, Andrée Putman collabore avec la chaine Prisunic en tant que directrice artistique des rayons maison. Elle rencontre Michel Guy, avec qui elle découvre la vie noctambule parisienne, un ami sincère qui sera également un de ses premiers clients. Dès 1968 c'est dans l'agence de style Mafia qu'elle s'illustre. Elle est alors repérée par Didier Grumbach qui l'engage afin de créer une nouvelle société à l'origine orientée vers le développement du prêt-à-porter et du textile : Créateurs et Industriels.Elle sera par son intuition la revelatrice de nombreux talents, comme : Jean-Jacques Martelli, Rolland Chackal, Jean-Charles de Castelbajac, Michele Bruyere, Issey Miyake, Ossie Clark, Claude Montana, Thierry Mugler …
C'est à cette période qu'Andrée Putman s'essaye à l'architecture d'intérieur : elle aménage pour la société des bureaux dans d'anciens locaux SNCF.
En 1978, Andrée Putman divorce, la société Créateurs et Industriel fait banqueroute. Michel Guy héberge Andrée Putman et la convainc de lancer sa propre société : Ecart International. En plus des quelques commandes de décoration qu'elle reçoit, l'agence Ecart va se concentrer sur ce qui va faire la véritable notoriété d'Andrée Putman, à savoir la réédition de mobilier. C'est donc davantage grâce à son goût pour le mobilier des années trente, jusqu'alors très rare dans les intérieurs bourgeois, que grâce à ses création qu'elle va gagner une première reconnaissance sur le plan international. Andrée Putman acquiert peu à peu de nombreuses licences de prestigieux designers souvent oublié tels que Jean-Michel Frank, Eileen Gray, Pierre Chareau ou encore Robert Mallet-Stevens, dont la réédition de sa fameuse chaise en fer a un retentissement majeur, encore visible aujourd'hui.
Son ex-mari Jacques Putman décède le 27 février 1994.
En 1998, Andrée Putman crée le studio éponyme, située dans un hôtel particulier avenue Denfert Rochereau dans le 14ème à Paris. Ces dernières années, elle signe une importante collection d’argenterie et de bijoux avec Christofle, un seau à champagne pour Veuve Clicquot et réinterprète le mythique Steamer Bag pour Louis Vuitton. Au chapitre de ses récentes réalisations d’architecture intérieure, on trouve l’époustouflant Blue Spa de l’hôtel Bayerischer Hof à Münich et le porte-étendard de Guerlain sur les Champs-Elysées, A la pointe de l’avant-garde et de la modernité, sa curiosité et son insatiable énergie la conduisent sans cesse vers des projets et des horizons nouveaux.
En 2007, c'est un nouveau et grand chapitre qu’Andrée Putman a souhaité ouvrir en confiant à sa fille, Olivia, les rênes de son agence de design et d’architecture intérieure. Et pérenniser ainsi un savoir-faire, une griffe, un style, une estampille… « Nous nous sommes aperçus que notre nom était devenu, avec le temps et la renommée d’Andrée, un adjectif qualificatif. Un projet était Putman ou n’était pas Putman !», déclare Olivia Putman. Olivia, directrice artistique travaille donc en transversalité avec toutes les équipes du studio. Paysagiste de formation, elle souhaite perpétuer cet esprit « touche à tout » sans cesse revendiqué par Andrée Putman.
En avril 2008, Andrée Putman a présenté au Salon du Meuble de Milan sa nouvelle collection « Entrevue » pour Bisazza. Après Paris et Tokyo, le studio a conçu la nouvelle boutique Anne Fontaine sur Madison Avenue à New York inaugurée en juin 2008. Bertrand Delanoë a choisi de confier en janvier 2008 à Andrée Putman la Présidence du premier Comité Design Paris qui a pour mission d'engager des réflexions et d'émettre des avis dans les domaines du mobilier urbain, les équipements publics parisiens et les uniformes des personnels. Le 12 juin 2008, Pleyel, la plus ancienne marque française de pianos, a présenté son dernier né : le demi-queue « Voie Lactée », dessiné par Andrée Putman. Le 10 septembre 2008, 25 ans après son inauguration, l’hôtel Morgans rouvre ses portes en fanfare après une rénovation complète conçue par Andrée Putman qui avait imaginé le premier « boutique hôtel » pour Ian Schrager et Steve Rubell. Au même moment, une grande exposition consacrée à la créatrice était organisée à l’Ambassade de France, sur la 5è Avenue.
En 2009, Andrée et Olivia ont présenté une nouvelle chaise pour l’industriel américain EMECO, une collection de lunettes pour Romain Afllelou, une collection de tapis pour Toulemonde Bochart, un couteau pour Laguiole, une collection de trois meubles pour l’éditeur français Silvera ainsi que la scénographie pour les concerts de Christophe à l’ Olympia et l'exposition Madeleine Vionnet aux Musée des Arts Déco. Enfin, en octobre 2009 est parue aux Editions Rizzoli, une nouvelle monographie consacrée à la carrière d'Andrée Putman.