Légende
A- Nef, B- Collatéral droit (sud), C- Collatéral gauche (nord), P- Chair
Chapelles :
D- de saint Antoine de Padoue, E- des âmes du purgatoire, F- de saint Genès, G- de la croix, H- de saint Antoine du désert, I-des reliques, J- du sacré cœur, K- de la vierge, L- du saint sépulcre, M- de saint Roch, N- de saint Étienne, O- des rois
Tapisseries du cycle de la Vierge :
1- Conception et couronnement de la Vierge, 2- Dormition, 3- Déploration ou Stabat Mater, 4- Noces de Cana, 5- Jésus au milieu des docteurs, 6- Présentation au Temple, 7- Adoration des rois, 8- Naissance de Jésus, 9- Annonciation et visitation.
Tableaux :
10- Lapidation de saint Étienne (Finson), 11- Annociation (Finson), 12- Adoration des mages (Finson), 13- Pieta, 14- Martyr de saint Étienne, 15- Concile d'évêques
Sarcophages :
16- Sarcophage à deux registres et fonts baptismaux, 17- Traversée de la mer rouge et assomption de la Vierge, 18- Sarcophage de Geminus et mise au tombeau.
Sculptures et tombeaux :
19- Vierge par Leonardo Mirano, 20- Vierge en calcaire peint, 21- Tombeau avec gisant du cardinal Pierre de Foix, 22- Tombeau de Robert de Montcalm, 23- Tombeau de Gaspard du Laurens, 24- Chaire en marbre polychrome.
Vitraux :
25- Saint Étienne et saint Virgile, 26- Sainte Vierge et saint Trophime, 27- Saint Honorat et saint Genès.
Ce portail magnifiquement sculpté est ajouté à l’église entre 1180 et 1190. Avec la somptueuse façade de l’abbaye de Saint-Gilles qui lui est très légèrement antérieur, il constitue un des deux plus grands ensembles sculptés de l’art roman en Provence. Pour accentuer son caractère majestueux, le portail est placé en haut d’un escalier ce qui a nécessité le remblaiement de la nef sur une hauteur d’environ 1 5 m. Ce portail, de style roman provençal, est conservé dans un état exceptionnel qui ressort d’autant plus qu’il a fait l’objet dans les années 1990 d’une minutieuse restauration grâce à de nouvelles techniques de nettoiement de la pierre.
Le porche comprend divers éléments décoratifs : pilastres cannelés, chapiteaux à feuilles d'acanthe, frises de grecques, frises de feuilles d'acanthe, frises de palmettes, frises de rinceaux, bas-reliefs ornés de rinceaux. L’ordonnance du portail est inspirée de l’art antique ; le portail ne peut qu’évoquer un véritable arc de triomphe romain s’ouvrant sur l’abbatiale et rappelant celui de Saint-Rémy-de-Provence. L’influence de l’art antique, notamment celui des sarcophages paléochrétiens, se retrouve dans le style des figures et des motifs végétaux du décor. Les motifs de décoration retenus concernent les thèmes de l’ancien testament, ainsi que des fauves et monstres maléfiques auxquels sont associés les deux titulaires de la cathédrale saint Trophime et saint Étienne.
La structure générale est voisine de celle de Saint-Gilles mais ici réduite à une porte unique. Malgré l’homogénéité de l’ensemble qui prouve un achèvement rapide, toutes les statues ne sont pas de la même qualité.
En mars 1888, van Gogh qui vient d'arriver à Arles décrit ainsi le portique de Saint-Trophime :
Le tympan et l’archivolte sont réalisés en calcaire oolithique.
Le tympan de Saint-Trophime reprend le thème biblique du tétramorphe évoquant la vision d'Ézéchiel ou l'Apocalypse de saint Jean, symbole ensuite des quatre Évangélistes ; il montre un Christ triomphant et justicier, assis, tenant sur ses genoux la bible et bénissant avec ses deux doigts de sa main droite levée. Il est entouré par les symboles classiques des quatre évangélistes : un lion ailé pour saint Marc, un ange (ou un homme ailé) pour saint Mathieu, un aigle pour saint Jean et un taureau ailé pour saint Luc. Les deux évangélistes figurant au bas du tympan Marc et Luc, qui à la différence de Mathieu et Jean n'ont pas connu le Christ, ne regardent pas le fils de Dieu.
Ce motif est fréquent dans l'art Roman comme on peut le voir par exemple sur les tympans de l'abbaye de Charlieu, de Saint-Gilles, de Notre-Dame d'Embrun ou de Saint-Benoît-sur-Loire.
Sur l’archivolte sont figurés les anges du jugement dernier et des anges en adoration.
Sur cette frise également en calcaire oolithique sont figurés sous le tympan les douze apôtres assis et tenant un livre sur les genoux : ils sont les témoins de la résurrection du Christ. Au nord, donc à la droite du Christ, on trouve sur le retour de la frise la représentation de la faute originelle avec une sculpture d’Adam et Eve, puis, se dirigeant vers le Christ, le cortège des bienheureux rangés suivant un ordre hiérarchique : des hommes représentés des trois quarts la main posée sur l’épaule de celui qui le précède, deux femmes voilées, des prêtres et des prélats mitrés. En tête du cortège un ange aux ailes déployées présente l’âme des justes représentée sous la forme d’un enfant aux trois patriarches : Abraham, Isaac et Jacob. Au sud, donc à gauche du Christ, le triomphe de la générosité sur l’avarice, l’archange saint Michel refusant l’entrée aux réprouvés, le cortège des damnés et enfin sur le retour de la frise la barque des damnés.
Cette seconde frise, d’une plus faible hauteur, est consacrée à l’enfance du Christ. Elle se situe en arrière plan des colonnes du portail, au dessus des panneaux verticaux. La première représentation sur le pilastre cannelé qui flanque la grande porte du côté nord, est l’Annonciation faite à Marie et le songe de Joseph voyant l’ange lui révélant la maternité de Marie. En continuant vers le nord on découvre les mages devant Hérode, la chevauchée des mages, le massacre des innocents et la fuite en Égypte. Symétriquement on trouve sur la partie sud le bain de l’enfant Jésus, la nativité, l’adoration des mages, les mages réveillés par l’ange et l’annonce aux bergers.
Au centre, le trumeau en granit, possède un chapiteau où sont figurés quatre anges, un par face : au sud ange indiquant l’entrée de la porte du paradis, à l’ouest ange gardien de la porte, à l’est ange au phylactère et au nord ange au rotulus.
Sous la frise, de grandes figures en pied séparées par des pilastres ornés de magnifiques rinceaux représentant les saints majeurs de l’Église et tout particulièrement les deux patrons de l’église d’Arles : saint Étienne et saint Trophime. C’est la partie la plus spectaculaire du portail. En partant de la partie centrale on trouve
La statue de saint Paul est particulièrement remarquable avec des plis de la robe profondément creusés retombant raides sur les jambes ; elle s’inspire des apôtres du portail de Saint-Gilles.
![]() saint Barthélemy, saint Jacques le Majeur et saint Trophime. | ![]() saint Jean l'évangéliste et saint Pierre. | ![]() saint Paul et saint André. | ![]() Martyre de saint Étienne, saint Jacques le Mineur et saint Philippe. |