Ancien pont de Poissy - Définition

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Introduction

Le Pont ancien
Pont Ancien.jpg

Pays France France
Région Île-de-France
Département Yvelines
Ville Poissy et Carrières-sous-Poissy
Latitude
Longitude
48° 56′ 02″ Nord
       2° 02′ 13″ Est
/ 48.93389, 2.03694
Franchit Seine
Fonction Pont routier
Type Pont en maçonnerie
Longueur 400 m
Portée principale 17,50 m
Largeur 7 m
Matériau Pierre de taille
Construction 1162
Ingénieur Antoine-Rémy Polonceau
Baron Emmanuel d'Astier de la Vigerie (1779-)
Entreprise(s) Cheronnet
Classé(e) Partiellement inscrit aux monuments historiques
 
France relief location map.jpg
Ancien pont de Poissy
Listes

Ponts remarquables les plus longs • suspendus • à haubans • en arc • romains • cantilever

L’ancien pont de Poissy, aussi dénommé le pont ancien de Poissy, est un pont voûté en maçonnerie qui franchissait autrefois la Seine sur une longueur de quatre cent mètres de Poissy à Carrières-sous-Poissy dans le département des Yvelines en France. Ce pont, dont il ne reste que six arches, est situé à 330 m en aval du nouveau pont de Poissy et 570 m en amont du pont de l'île de Migneaux. Il fut une voix de communication importante en raison du passage du bétail provenant du Vexin et de Normandie allant au marché aux bestiaux de Poissy par la route de Rouen, de l'activité portuaire et de pêcherie alentour. Il demeura un emplacement stratégique pendant les guerres jusqu’à sa destruction en 1944.

Histoire

Le pont depuis ses origines au XVIIIe siècle

Les origines incertaines du pont

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, les origines du pont sont restées incertaines et confuses. Pour Octave Eugène Noël, « Le pont de Poissy semble remonter à l'époque carolingienne ». Georges Darney estime que c'est saint Louis qui « fit construire le pont et entourer le ville de murailles ». Pour Edmond Bories, « le pont de Poissy fut construit sur un ancien pont romain » et pour Raymond Labarraque « Le pont primitif, [...], semble avoir été partiellement édifié en bois ». Pour Henri Parguez, le « pont n'est ni romain, ni gallo-romain, ni carolingien [...] malgré les quelques armes et monnaies retrouvées dans ses fondations », l'épée n'étant pas trouvée dans les fondations du pont mais dans le lit de la Seine en 1849 lors de dragages nécessaires à la construction de l'arche marinière. Cette épée à languette remonte d'ailleurs à 1 200 ans avant notre ère. D'après les archives des chanoines de Poissy, « Le pont n'existait pas en 1061, date de la fondation et de la dotation de notre église... La traversée de la Seine, se faisait au moyen d'un bac et quand le pont fut construit, les possesseurs du bac en conservèrent la jouissance ».

Néanmoins, Thibault de Marly évoque l’existence d’un pont en bois en 1162 dans l’acte de fondation du prieuré Saint-Blaise. Il y décrit aussi ses possessions comme « les garennes de Triel qui s'étendent jusqu'au pont de Poissy ». Deux autres documents viennent confirmer l'existence du pont. Le premier, daté de 1209, déclare que le maire de Poissy et les pairs de la commune accordent à Bernard Lequeux – et à ses héritiers –, concierge du château du roi Philippe-Auguste à Poissy, la jouissance de l'arche entre la grande arche et ses trois moulins précédemment construits contre douze deniers payables à la commune le jour de la Saint-Rémy. Le second, daté de 1213, lui accorde le droit d'établir une pêcherie sous l'arche maîtresse du pont à condition qu'elle ne gêne pas le passage des bateaux. Le bail dura jusqu'en 1230 et permet d'affirmer que le pont était en pierre vers 1200.

Au XIXe siècle, une autre méprise sévit : le pont de Poissy est confondu avec le pont de Pitres. Les historiens de l'époque font intervenir Charles le Chauve qui, pour contrer les Normands, avait installé une forteresse en pierre et en bois. Il se peut, cependant, qu'un ou plusieurs ponts aient existé avant 1061.

Le pont à partir du XIIIe siècle

L'existence de ce pont et d'un port fluvial ont entrainé la création d'un hameau à proximité, dit le Petit Bourg ou le Bourget, et a conditionné l'axe des principales voies de Poissy telles que l'actuelle rue du Général-de-Gaulle et la rue du Cep dans son tracé initial ainsi que la rue de la Reine Blanche prolongée par la route départementale 190 à Carrières-sous-Poissy.

En 1221, Philippe Auguste accorde à la ville le statut de commune affranchie, ce qui permet la construction de murailles, dont l'une des sept entrées s'ouvrait à la porte du Pont. Le pont est fortifié et sert de péage routier et maritime. Des moulins étaient installés sur des pilotis. Le pont compte alors trente sept arches d’où les pêcheurs installaient, la nuit, des filets.

Les pêcheries

Dans la châtellenie de Poissy, le droit de pêche était la propriété du roi du Pecq à Triel ; il en accordait la jouissance à ses privilégiés. Les arches du pont portaient chacune un nom : Brise-Jonc, Gabet, Grandet, Dominique, Petit Moulin, Rode, la Marie et, pour l'arche marinière, la Maîtresse. Le passage des bateaux était permis le jour au lever du soleil ; la nuit étaient installés des filets. En 1213, Bernard Lequeux a l'autorisation d'installer ses filets sous « la Maîtresse ». En 1344, l'arche appartient à deux propriétaires. L'un d'entre eux échange sa part contre une maison qu'il habitait à Paris et qui appartenait aux religieuses de Poissy ; l'autre part est acquise par les religieuses grâce au don de plusieurs personnes. En 1344, les chanoines de la collégiale Notre-Dame demandent « la cinquième partie de la moitié des pêcheries de dessous l'arche maîtresse » que les religieuses n'ont pas payées depuis neuf ans. Mais celles-ci ayant réparé l'arche, les chanoines renoncent à leur part et vendent leurs droits pour 43 livres tournois. Sous cette arche était planté un pieu lorsque les eaux étaient trop hautes ou trop basses, afin qu'aucun bateau ne soit bloqué en dessous. Les fruits des pêcheries suscitaient des convoitises. En 1376, une enquête révéla que deux pêcheurs, de leurs aveux, avaient pris, pour la somme de dix livres, des poissons sous l'arche des religieuses.

Outre les filets tendus sous les arches du pont, la pêche à l'épervier se pratiquait. Ainsi en 1444, une fosse dite « la fosse aux gardons » se trouvait en aval du pont. Une autre fosse en amont du pont près de l'île Saint-Louis, et qui concurrençait donc les pêcheries des religieuses, fut bouchée sur leur demande par le prévôt.

Un maître pêcheur fournissait en poissons un marchand de Paris pour dix sols tournois les cent anguilles, en 1543. À partir de 1572, des clercs d'eau contrôlent la pêche à Poissy. En effet, un marinier avait voulu, durant la nuit, passer sous l'arche maîtresse et s'était retrouvé capturé dans les filets tout en les détériorant. Il dut payer une amende et passa par les geôles de la prévôté.

En 1647, le droit de pêche en dessous du pont de Poissy à Carrières-sous-Poissy est loué à M. de Maison ; les pêcheurs devaient s'acquitter annuellement d'une redevance de 75 livres. En 1658, le pont, alors très endommagé, est en partie reconstruit par M. de Maison qui obtient, pour lui et ses successeurs, la perception des droits de péage et de passage par lettre du Roi, et ce pendant 29 ans selon l'avis du trésorier et l'arrêt du trésorier. Deux ans plus tard, le revenu de la pêche s'élève à 10 000 livres dont la moitié lui revient.

En 1790, il ne reste plus que 27 pêcheurs professionnels principalement des Dallemagne et des Prieur.

La batellerie

Le courant du fleuve était fort en amont du pont puis se compliquait avec des remous en aval ; le passage des bateaux était délicat et se faisait avec l'aide du Maître du pont et une équipe d'environ vingt bateliers. Tous les bateaux attendaient sur la rive droite avec un écart réglementé par des poteaux. Sous l'arche maîtresse se trouvaient des anneaux scellés aux piles ; un cabestan était planté sur le port du Bourget d'en-Haut. L'îlot Blanc (ancienne île aux Dames, île du Trait et île de la Marchandise) permettait le halage des bateaux allant à contre-courant.

Les moulins
Les moulins sur l'ancien pont au XIXe siècle vue depuis la rive droite.

Henri Leclerc dit Poupart, barbier et valet de chambre du roi, est propriétaire d'un moulin sur le pont de Poissy en 1373 ; le 21 mai de la même année il le vend cent vingt livres au roi Charles V. Le moulin en question n'est pas connu, mais il ne peut pas s'agir de l'arche 14. Les moulins de l'arche 11 et 14 apportaient une rente de 1450 livres au prieuré Saint-Louis de Poissy ; les pêcheries situées en dessous apportaient 500 livres.

Arche 11

Le premier moulin en sortant de Poissy était celui de Bernard Lequeux, bâti en 1209. Il est cédé à l'Hôtel-Dieu en 1227. En 1300, le prieuré Saint-Louis-de-Poissy en devient propriétaire. Les dominicaines ont la charge d'assurer à perpétuité le moulturage nécessaire au chapelain de la maladrerie ainsi qu'à l'Hôtel-Dieu. Il prend le nom de Grand Moulin des Dames. La guerre de Cent Ans cause sa destruction en 1360. Il sera reconstruit six ans plus tard. Les dominicaines cessent le moulturage pour l'Hôtel-Dieu en 1730. Pour compenser, elles payent une redevance annuelle de douze livres ; elles louent le moulin à une personne nommé Souhard. Le 27 décembre 1790, le moulin devient un bien national puis il est vendu au locataire 55 000 francs. En 1844, le moulin perd son ancien nom et devient le Moulin Nicquevert du nom de son propriétaire. Celui-ci perfectionna le mécanisme puis le loua en 1846.

Arche 12

Le moulin de l'arche 12 appartenait à l'abbaye de Joyenval. Saint Louis confirme la donation en 1230 ; il est appelé Petit Moulin de Joyenval. En 1791, le meunier Leclerc, dernier locataire de ce moulin, est accusé à tort d'accaparement ; il manqua d'être pendu. Comme le Moulin des Dames, il est vendu le 2 février 1791. Le propriétaire de 1850 fait ravaler la façade et fait peindre en lettres gothiques « Petit Moulin de la Reine Blanche. 1230. Rebâti en 1850 ». Cette inscription donna lieu a une légende selon laquelle la Reine Blanche, gênée par le tic-tac du moulin construit rue de la Tannerie, proposa aux meuniers de le lui céder, pour le démolir, et leur offrit en échange celui du pont. Une image populaire montre aussi saint Louis, petit, jouant avec la fille du meunier et la félicitant pour son habileté à faire des galettes de fleurs de farines.

Arche 14

En 1472, l'arche appartenait à Jean Leblay. Il conserve le droit de pêcherie tandis que les religieuses du prieuré de Poissy construisent un moulin. Il est alors appelé « Petit Moulin des Dames ». En 1525, le moulin brûle durant une nuit. Il est rebâtit grâce au trois religieuses Anne Legros et les deux sœurs de La Place. En 1792, il était loué par Souhard qui rachète le bien national pour 40 000 francs. Devenu possesseur de deux moulins par se moyen, il prête serment à la Convention nationale.

Arche 15

Il fait partit des trois moulins d'origine. L'arche avait été donnée par la commune de Poissy à l'abbaye de Joyenval. Il est nommé Grand Moulin de Joyenval. En 1402, l'arche est considérée comme tombée en aubaine puis saisie à la requête du procureur du roi. Au bout de 60 ans, les moines obtiennent la mainlevée. Le moulin étant proche des défenses, il est détruit en 1590 par l'artillerie d'Henri IV. Il est reconstruit en 1620 et est appelé Moulin Neuf. Les religieux ont des difficultés financières et vendent le moulin. Le meunier Étienne Sauvage en est locataire en 1787. En 1789, âgé de 56 ans et père de huit enfants, il est accusé d'avoir chez lui de la farine. À son moulin, sont découverts entre six à sept cents sacs de farines. Certains s'en prennent au meunier tandis que d'autres les calment. Il est conduit chez les Récollets : l'innocence de Sauvage est faite car il était chargé par le Gouvernement d'acheter du grain pour l'approvisionnement de Paris. Défendus par les notables de la ville, il est pourtant amené à Saint-Germain-en-Laye et tué par un garçon boucher le vendredi 17 juillet

Les guerres
Guerre de Cent Ans

En 1346, l'arrivée des Anglais est signalée ; la garnison de Poissy coupe le pont. Le 12 juillet 1346, Édouard III arrive à Poissy. Pour partir vers le nord, il dut rétablir le passage, ce qui fut fait facilement car le tablier avait été enlevé, les appuis existant encore. Un détachement d'infanterie passa sur la rive droite afin de protéger les travailleurs. Les travaux sont arrêtés lorsque des milices d'Amiens arrivèrent, pour se mettre à disposition du roi de France mais, ne sachant pas que le pont été coupé, la troupe dut passer sur « une poutre de soixante pieds de long sur un de large » d'après un chroniqueur anglais. Cinq cent Français périrent mais aucun anglais. Ils eurent l'occasion de prendre 25 étendards et une grande quantité d'armes. En septembre 1347, la trêve est signée à Poissy ; le pont est doté de fortifications et ses abords de fortins.

En 1357, malgré les protestations des habitants, le pont est à nouveau coupé sur l'ordre du dauphin, ce qui n'empêchera pas la ville d'être envahie par les Anglais.

En octobre 1411, le pont est encore coupé afin d'empêcher l'avancée des Armagnacs, sur l'ordre du roi. Le capitaine de la garnison du pont de Poissy avait, en 1423, 63 hommes dont 9 lanciers à cheval, 9 lanciers à pied, 24 archers à cheval et 21 à pied. En 1427, la garnison est composée de 20 lanciers à pied et 6 archers. Le chiffre diminue encore en 1430 où il reste deux lanciers à pied et treize archers ; de 1431 à 1439, il ne reste plus qu'un lancier et six archers.

Guerres de religion
Henri IV amène la dépouille de son frère à Compiègne sur la route de Poissy, les principaux monuments pisciacais, dont le pont sont visible, en haut à droite.

Le pont de Poissy, durant les guerres de religion, est défendu par les catholiques ; les huguenots Gabriel Ier de Montgommery et Dandelot doivent s'en emparer. Leurs troupes arrivent par la rive gauche et contraignent la milice bourgeoise de Poissy à se replier sur le pont dont on ferme la porte. Rappelés à Saint-Denis, Montgommery et Dandelot n'eurent pas le temps d'attaquer le pont. En 1568, Charles IX de France fait construire un pont-levis afin d'éviter de faire venir des troupes de Paris. Le pont étant gardé, le 6 juillet 1573 Charles IX ordonne que soient payés deux cents de solde au capitaine P. Lapalle et aux vingt hommes de la garnison. En fuyant la cour le 3 février 1573, Henri IV passe par le pont. Les 9 et 10 février 1590, Charles de Mayenne occupe Poissy. Henri IV investit la ville ; les deux cents défenseurs se réfugient dans le fort sur le pont et haussent le pont-levis. Henri IV, au moyen de son artillerie, détruit les deux tours qui soutenaient le pont-levis. Les défenseurs se retirent sur un second fort sur le pont ; l'arche entre ces deux forts étant coupée, ils jetèrent une échelle et beaucoup se noyèrent. Le pont de Poissy avait tellement été endommagé qu'Henri IV ne put poursuivre Mayenne qui venait de lever le siège de Meulan.

XVIe siècle et XVIIe siècle

Les deux arches détruites en 1590 sont reconstruites en bois neuf ans plus tard ; le pont est alors constitué de vingt-quatre arches et est long de 406 mètres à la fin du XVIIe siècle.

Profil de la ville de Poissy vue de la rive droite, gravure et poème d'Israël Silvestre (vers 1650).

Au début de l'année 1795, les moulins cessent de fonctionner, le fleuve gèle et les bateaux pris dans la glace constituent des dangers pour le pont

Du XIXe siècle aux années 1930

Le progrès transforme le pont

Le pont n'a plus que 17 arches en pierre sur la Seine et neuf travées en bois au début du XIXe siècle. Le courant faiblissant, les meuniers avaient installé un épi à la pile la plus proche du moulin de l'arche 15. En 1820, l’entreprise des ponts et chaussées Cheronnet surélève le pont et reconstruit certaines arches sur demande de l’ingénieur d’Astier de la Vigerie chargé de la navigation sur la Seine. Il ne reste plus que quinze arches sur la Seine, celles manquantes ayant été remplacées par une passerelle de bois en 1836. Les travaux se poursuivent de 1846 à 1849 lors de la suppression de trois arches remplacées par une arche marinière de trente-deux mètres destinée à faciliter la navigation, réalisée par l’ingénieur des ponts et chaussés de Seine-et-Oise Antoine-Rémy Polonceau, d'après son brevet de 1831 sur les arcs en fontes des ponts métalliques. La culée de l'arche marinière est située de manière à ce que le chemin de halage soit large de 4,50 m. La partie en bois du pont sur la rive de Carrières garde son tablier tel quel mais ses arches sont comblées sur une hauteur de 4,50 m. L'essor de la navigation fluviale impose qu'un chenal soit aménagé ; la Seine est draguée autour du pont et les déblais allongent de cent mètres vers l'amont l'îlot Blanc. C'est à cette occasion que sont retrouvées des pièces dans les fondations et une épée dans le lit. Les berges sont terrassées et l'épi est détruit. Un abreuvoir à destination des bestiaux est installé sur la rive droite en aval du pont. Le chenal est rendu à la navigation en 1850 ; la batellerie, qui n'est pas à vapeur, n'a plus besoin de dételer ses chevaux pour passer le pont. Le courant se divisa en deux : une partie devenue rapide dans la trajectoire du chenal et une partie ralentie vers la rive de Poissy. Les moulins ne pouvaient plus fonctionner, et l'un des propriétaires, Nicquevert, intenta un procès jusqu'à la destruction des moulins.

Après la guerre franco-allemande de 1870, des travaux de remise en état, réalisés en 1875, donneront la forme définitive du pont jusqu'à sa destruction. L’un des deux îlots sur lequel reposaient les arches 4 et 5 est retiré ; ces arches sont entièrement refaites. L'arche maîtresse et les arches contiguës sont également refaites. Sur la berge de Carrières, entre la culée de l'arche marinière et les trois dernières arches, le pont en bois est remplacé par un talus sur lequel sont placés deux escaliers permettant de descendre du pont. Dès lors, le pont est long de 312 mètres, sa chaussée est large de 5,50 m et comprend deux trottoirs. Il est constitué de vingt arches : les trois premières et plus anciennes sont sur le bras de Migneaux, la huitième arche est l'ancienne arche marinière en pierre, la dix-septième est l'arche marinière en fonte.

Le 4 décembre 1912 est ouverte la ligne de tramway Pontoise - Poissy dont les rails empruntent le côté aval du pont ; des canalisations d'eau approvisionnant Carrières-sous-Poissy sont ensuite installées.

En 1938, l’ancien pont est considéré comme inapte au trafic routier. Déja en 1823, la réfection intégrale du pont est proposée par Coster ; le projet est abandonné en raison du coût estimé à 1 900 000 francs. D'Astier de la Vigerie propose en 1827 la construction d'un nouvel ouvrage moins long, à 125 mètres en amont ; ce projet est également abandonné en raison de son coût. Le nouveau pont ne sera constuit qu'en 1948.

La fin des moulins
L'incendie du moulin Duvivier durant la nuit du 2 au 3 novembre 1869.

En 1851, le moulin Nicquevert perd de sa puissance à cause de la nouvelle arche marinière qui fait diminuer la force du courant. Un des locataires tenta de l'adapter avec une machine à vapeur, sans succès, mais il fit faillite. Durant la guerre franco-prussienne, une mine destinée à couper le pont endommage le moulin. Après la guerre, Nicquevert réclame une inddemnité. Le moulin de l'arche 12, devenu moulin Duvivier, brûle dans la nuit du 2 au 3 novembre 1869. En 1875, le moulin de l'arche 12 dit de la reine Blanche a pour propriétaire M. Guillemain ; le moulin est racheté par l'État. Le moulin de l'arche 15 a pour dernier propriétaire Thuret ; il donne son nom au moulin et devient le dernier meunier du pont. Fin XIXe, les trois derniers moulins sont désaffectés et propriété de l'État. En 1841, les trois derniers meuniers Thierry, Duvivier et Raffy qui sont gardes nationaux de la commune, afin d'être dispensé de monter la garde, demandent d'être assimilés aux gardes nationaux extra-muros. Le 12 janvier, à huit voix contre cinq, le conseil municipal rejette leur requête. En 1894, le mauvais état des moulins inquiète la municipalité qui décide de contacter l'administration des Beaux-Arts. Celle-ci refuse de classer le moulin dit de la Reine Blanche en monument historique et conseille de tout démolir. Certains conseillers municipaux proposent de le faire réparer afin de le conserver. Sur les dix-neuf votants, quatre voix s'expriment en faveur de la conservation et quinze pour la démolition. Le 30 mars 1898, les moulins des arches 11 et 12 n'existent plus ; des réclamations sont présentées pour que le parapet provisoire soit refait. Il ne reste plus que le moulin Thuret sur l'arche 15 ; le pont est situé sur le chemin de Paris à Rouen devenu route nationale. Le moulin, profitant de sa visibilité, est couvert d'affiches sur trois de ses faces. À l'unanimité, le conseil municipal impose le retrait des affiches « afin de laisser subsister dans des conditions acceptables les anciens souvenirs historiques ». Il est finalement détruit en 1909, ses gravats venant combler d'anciennes ballastières. Vers 1925, les contreforts des pilotis soutenant les moulins sont retirés.

La Belle Époque du pont

Les pêcheurs de Poissy de Claude Monet (1882).
Joute nautique en 1909.
Régate en 1909.
Plaque commémorative placée sur la façade du restaurant.

Au XIXe siècle, les vacances au bord de la Seine deviennent à la mode. Grâce notamment à la mise en service de la ligne Paris - Le Havre et de l'ouverture de la gare le 9 mai 1843, les berges de Seine puis l'île de Migneaux vers 1901, s'urbanisent. De nombreux parisiens et artistes en villégiature s'installent comme Claude Monet qui séjourna deux ans dans la villa Saint-Louis, de décembre 1881 à avril 1883, Éliza Besançon femme du peintre Ernest Meissonnier, rue du Port, ou encore l'architecte Théophile Bourgeois qui fit de sa maison construite en 1893 une carte de visite. Ces nouveaux habitants pratiquent des activités nautiques telles que le canotage ou la baignade. Guy de Maupassant raconte brièvement dans la nouvelle De Paris à Rouen publiée en 1883, l'activité qui y régnait : « Poissy, célèbre par sa maison centrale, son ancien marché aux bœufs et ses pêcheurs à la ligne. M. Meissonnier habite ici, sur la gauche ; Mlle Suzanne Lagier prit plus de goujons dans ce petit bout de rivière qu’il n’y a de rosières à Nanterre. Beaucoup d’artistes dramatiques viennent chaque dimanche empaler des asticots dans ce pays. ».

Diverses associations dédiées aux loisirs se mettent en place comme le Cercle de Voile de Poissy fondé le 14 mars 1888 qui avait son siège à l’Esturgeon, avec deux parrains et une cotisation annuelle de 10 francs. Chaque membre pouvait concourir aux régates organisées sur la Seine. La natation est enseignée par la Société des Ambulanciers et Sauveteurs médaillés de Poissy et de Seine-et-Oise créée le 13 août 1832 ; la communne leurs confie un terrain quai du port et le 3e Génie de Versailles leur installe l'essentiel des équipements. La société avait à sa disposition un quai de 40 mètres, un bassin de 13 mètres et un plongeoir d'une hauteur de 6,80 mètres.

La ville, en 1813 aménage le chemin du Bourget d'en-Bas et le renomme en Promenade du Bourget d'en-Bas ; des arbres y sont ajoutés et les travaux s'achèvent en 1828. Le lieu prend ensuite plusieurs noms : en 1847 le boulevard de la Seine, en 1935 le boulevard Henri Barbusse puis en février 1940 Cours du 14 juillet.

En 1867, le marché aux bestiaux de Poissy, qui soutenait depuis plusieurs siècles l'activité économique de la ville, est supprimé et transféré au nouveau marché de la Villette, inauguré à Paris le 1er octobre 1867.

Le 26 juillet 1931, lors de la dernière étape du 25e Tour de France, le peloton entra dans la ville par le pont.

Le 23 juillet 1937, il est partiellement inscrit aux monuments historiques.

Les restaurants

Les auberges intra-muros de Poissy, essentiellement disposées autour du marché aux bestiaux et de la rue de Paris, l'actuelle rue du Général-de-Gaulle, disparaissent avec la fermeture de celui-ci. Elles sont aussi concurrencées par les guinguettes, restaurants et caboulots qui se développent autour du pont. Puis ce sont les restaurants des berges qui eux-mêmes disparaissent, victimes du désintérêt pour les bords de Seine après la Seconde Guerre mondiale.

L'Esturgeon

Le restaurant, installé dans une maison du XVIIIe, devient un restaurant au début du XIXe siècle. En 1836, l'auberge est acquise par François Hommery, né à Vaux-sur-Seine. Il avait l'autorisation de placer ses filets sous les arches. Le 22 juillet 1839, avec ses frères, il tire de ses filets un esturgeon de 100 kg pour trois mètres de long. Le restaurant appelé alors Chez Homery change de nom. Une guinguette appartenait à ce même restaurant sur l’île dite « annexe », située en face et accessible par un embarcadère au pied du restaurant. Le restaurant était fréquenté par les peintres Maurice Utrillo et André Derain ; on pouvait y déguster « de bonnes matelotes, de bonnes anguilles » en 1866. En 1898, il obtient deux étoiles de l'Automobile Club de France.

Restaurant de la Reine Blanche

Le restaurant situé sur la rive de Carrières, au bout du pont côté amont, prend ce nom à cause de la légende créée par le moulin. Tenu par M. Dumont puis par M. Fischer, il était apprécié pour sa vue. Il devint ensuite une clinique en 1955.

Léon

Situé sur la pointe est de l'île de Migneaux, le restaurant appartenait à Léon Chouquet, né à Paris en 1847, qui se maria à Hélène Maxted, née en 1857. En 1911, il change de profession et devient architecte. Il est à l'origine de l'urbanisation de l'île. Le restaurant déclina après la Première Guerre mondiale puis disparut.

Le Petit-Robinson et l'hôtel du Cheval rouge

Accessible par la troisième arche du pont, il était le siège de la société des Sauveteurs Médaillés. Âgé de 64 ans, le tenancier en 1936 était Émile Privé. L'hôtel du Cheval rouge était situé sur le trajet entre la gare et la Seine. Il est tenu depuis 1855 par Édouard et ensuite Joseph Lépine. Vers 1906, il appartient à M. Boiron puis, en 1910, à Alphonse Cadet et sa femme Marianne Capaudeguy qui, devenue veuve seize ans plus tard, le tient jusqu'à sa mort le 20 janvier 1938.

Les deux passages de Napoléon Ier

La municipalité est avertie du passage par Poissy pour le 2 juin 1810 de Napoléon Ier durant son retour de Normandie. Le programme est donné par le préfet ; la porte du pont est ornée d'un arc de triomphe. Un cortège prend place à l'entrée du pont ; à vingt heures revient l'éclaireur envoyé à Triel. Lorsque la voiture de l'empereur apparaît au milieu du pont, sa femme et lui-même sont acclamés. La voiture s'arrête sous l'arc ; le maire fait un discours. Il est une nouvelle fois applaudi ; la fille de l'adjoint Chabosson, suivie par un groupe de jeunes filles habillées de blanc, offre un bouquet à l'impératrice, puis le cortège repart.

Le 12 décembre 1840, un grand nombre de Pisciacais assistent malgré le froid, depuis le pont et les berges, au retour des cendres de Napoléon Ier. L'équipage de la flottille passe la nuit à Poissy en compagnie des troupes de lignes et de la garde nationale qui effectuent la veillée d'armes. Le dimanche 13, l'abbé Félix Coquereau dit la messe sur le bateau La Dorade ; les autres bateaux entourent celui-ci. Elle est suivie par de nombreux habitants depuis les deux rives.

Guerre franco-prussienne et Première Guerre mondiale

Le pont après la guerre franco-prussienne avec l'arche centrale détruite.

Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse. L'ennemi approche de Paris en septembre. Le pont est alors miné au niveau de son arche centrale et l'explosion détruit les deux arches voisines. La levée en charpente entre l'arche marinière et la route de Triel est incendiée. Dans l'après-midi du 19 septembre, les Prussiens sont sur la rive droite mais ne peuvent passer. Ils agitent leurs armes et lancent des menaces. Le maire, le baron Hély d'Oissel, prévenu, prend seul un aviron depuis le port pour parlementer. Il est mis en joue puis amené aux officiers Prussiens qui lui demandent toutes les armes détenues par les habitants sauf celles de la Maison Centrale. Il revient sur les berges pisciacaises où un grand nombre d'habitants se sont amassés. Le lendemain, les Prussiens parvenus à Poissy s'accaparent des meilleures armes déposées à la mairie, puis brisent et jettent les autres dans la Seine. Le pont est remis en état en 1875.

Les populations du Nord de la France fuyaient les territoires occupés durant le début de la première guerre mondiale ; elles longeaient l'Oise et traversaient le pont puis se scindaient en deux colonnes à Poissy. Le pont ne subit aucun dommage de la guerre mais l'angoisse entraîna l'installation de défenses de la Seine sur les hauteurs de Poissy jusqu'à la forêt.

Le pont depuis la Seconde Guerre mondiale

Durant l'occupation

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la foule fuyant les territoires envahis et les troupes en retraite mirent cinq heures pour effectuer le trajet entre Carrières et Poissy. Un régiment de chasseurs alpins ayant combattu à Narvik en avril 1940 campa sur le rivage pisciacais. Le 7 juin 1940, sur le port et le bord de la Seine fut établie une position défensive : un fusil mitrailleur à l'avant, un canon anti-chars plus loin au niveau du boulevard Gambetta et un canon de 75 mm ainsi qu'un projecteur à l'arrière, tous pointant vers le pont. Le matin du 13 juin 1940, le Génie français détruisit l'arche marinière et trois arches au centre du pont pour retarder l’avance des Allemands. Ceux-ci rentrèrent finalement dans Poissy trois jours plus tard. Un bac permit le passage, et le bataillon allemand Brucken Bau n°84 le réaménagea. Dès le début juillet ou au mois d'août, l'arche marinière fut découpée au chalumeau et remplacée par une travée en fer tandis que les autres arches furent refaites en béton. Le pont fut ensuite ouvert à la circulation début octobre après que l'état-major allemand l'eut inauguré.

Cependant, comme le pont de Conflans la veille, le 26 mai 1944 à 17 h 50, durant douze minutes, près de 134 bombes soit un total de 121,5 tonnes furent lâchées sur le pont par 69 bombardiers Marauders anglais allant de l'ouest vers l'est. Les 48 premiers mètres constitués des trois premières arches sont indemnes, le mur du Petit Motteau est ébranlé, les 92 mètres suivants, constitués de quatre arches, sont très endommagées et les 172 mètres sur le lit du fleuve gisent dans l'eau à part une arche encore debout. Une bombe perdue tomba chez Mme Guyon, l'habitante de la Villa Saint-Louis âgée de 80 ans qui en ressortit vivante ; la maison sera reconstruite en 1951 à l'identique. D'autres maisons sont endommagées avenue Émile Zola, l'asile Saint-Louis transformé en caserne par les Allemands est entièrement détruit, la tranchée-abri et le quai du port reçoivent eux aussi des bombes perdues. L'usine à gaz fut, elle aussi, atteinte : trois gazomètres sur quatre furent détruits dont un de 2 000 m³ qui sauta au-dessus du boulevard Gambetta et retomba dans un jardin ; un mur s'écroulant tua cinq ouvriers et deux employés de l'usine furent blessés. Le bilan civil de ce bombardement s'élève à 7 morts et 46 blessés dont 32 ont été envoyés à l'hôpital de Saint-Germain-en-Laye et 14 soignés au dispensaire de Poissy. Les débris du pont gênaient la bonne circulation de l'eau ; ainsi le chemin de halage sur la rive gauche était inondé, le sol se fissurait causant un accident de voiture et les arbres étaient blanchis par la craie du lit du fleuve. En novembre 1944, le fleuve est en crue et parvint, le 17 février 1945, à 48 cm de la hauteur d'eau du 31 janvier 1910. Le bac est de nouveau remis en service.

Derniers combats

Le vendredi 18 août 1944, une grande partie des troupes allemandes regagne la rive droite en empruntant le bac. Il n'y a plus d'Allemands à Poissy au matin du 26 août mais ils stationnent à Carrières-sous-Poissy. Profitant de leur absence, un groupe des Forces françaises de l'intérieur (FFI) part du port en direction de l'écluse de Carrières-sous-Poissy et fait prisonniers, à 10 heures, quinze soldats et marins qui seront amenés à Poissy. À onze heures, les Allemands tentent de revenir à Poissy. À treize heures trente, une fusillade éclate au port ; la foule s'en va mais une française est tuée. Les FFI récupèrent du matériel : un canon de 37, une mitrailleuse lourde et deux fusils mitrailleurs puis s'installent à proximité du pont. Durant le premier affronttement, le chef des FFI reçoit une balle dans la tempe ; le lieutenant Beurotte devient commandant. Il y a deux blessés graves côté français ; les FFI affirment avoir tué douze Allemands. Par la suite, ils élargissent leur champ d'action entre l'île de Migneaux et l'île de la Dérivation avec plus d'armes et 120 hommes. Les chars américains de la companie A du 10th Tank Battalion commandé par Arthur Whitley, arrivés à 21 heures à Poissy, s'établissent sur le Cours du 14 juillet et appuient les FFI avec leur artillerie, leurs canons et leurs chars. Pendant deux jours et deux nuits, des obus sont tirés des deux rives. Le dimanche après-midi, le bac et son remorqueur sont coulés. C'est le mardi 29 à 10 heures que les Américains traversent la Seine en canot pour une reconnaissance ; un pont de bateaux est établi le soir même. Un second pont est lancé le vendredi 1er septembre afin de permettre le passage des blindés ; trois jours après, tout est retiré.

Depuis la libération de Poissy

L'ancien pont en 2006.
Le pont après le feu d'artifice du 13 juillet 2010.

À la Libération, l'État décida la construction d'un pont provisoire reliant les arches restantes sur les deux rives. La construction de ce pont, fait de béton et de bois, débuta en juin 1945 ; 20 000 tonnes de gravats sont déblayés et jetés entre les îles de Migneaux et du Grand Motteau afin de les réunir. Ces travaux font travailler 200 ouvriers et divers engins flottants. La plupart de ces ouvriers proviennent de l'usine Ford qui en détache 75 % pour les Ponts et Chaussées, les PTT et la SNCF. Le bac fut, au cours de l'été 1945, remplacé par un pont Bailey à 400 mètres en amont du pont provisoire ; la circulation était à sens unique et alternée. Le 31 décembre 1945, les piétons purent emprunter le pont provisoire ; le 9 février 1946, les voitures purent en faire de même.

Le mur du Petit Motteau est refait à neuf avec quatre travées de béton précontraint reposant sur les anciennes piles, puis six travées en bois dont quatre sont sur des palées s'appuyant sur les vielles fondations et enfin deux travées reposant sur des pieux battus. L'arche marinière est constituée de deux travées parallèles en fer : celle en aval est longue de 52,90 m et pèse 121 tonnes, celle en amont mesure 52 m et a un poids de 60 tonnes. Trois travées viennent les soutenir : celle du milieu mesure 26,90 m tandis que ses voisines ont pour dimension 15,15 m et 20,80 m. L'arche marinière rejoint un talus sans arbres et les trois arches de l'ancien pont côté carrièrois. Le pont Bailey fut démonté puis remonté à Sartrouville ; un ouvrier sera tué en y travaillant. Le dimanche 6 août 1950, 4 200 bicyclettes passent sur le pont provisoire. Le nouveau pont est inauguré le 19 juillet 1952 après six ans d'étude et de travaux. Le pont provisoire fut fermé le 25 juillet 1952 puis démonté à l'automne. La démolition du pont provisoire, le nettoyage du lit du fleuve et la destruction des anciennes fondations sont achevés en novembre 1953.

En novembre 1946, sont achetées les ruines de l'asile Saint-Louis et la propriété est rasée quelque mois plus tard. En 1949 la municipalité relance l'idée d'un centre de natation conçu en 1945 par les architectes Paul Huan, Jacques Bertand et L. Pulain et publié dans L'architecture française ; face à l'urgence du relogement d'après guerre la municipalité abandonne.

En 1964, est détruit un îlot d'habitations situé entre les berges de Seine, la place de la gare et la rue du port. Des hôtels, où logeaient les Parisiens en vacances avant la guerre, composaient se quartier

Il reste aujourd'hui trois arches rénovées et quatre piles sur la Seine du côté de Poissy, ainsi que trois autres arches du côté de Carrières-sous-Poissy qui ont accueilli un espace de vente pour le promoteur Bouygues Immobilier pour la construction de la résidence La Croisette dans la zone d'activités des Bords de Seine un peu plus en amont. Cette zone comprend 40 000 m² d'habitats collectifs dans six bâtiments et 40 000 m² d'espaces d'activités tertiaires, livrés en 2008, construits sur une zone inondable exposée à des risques « modérés » à « forts » (0 à 2 mètres). Les arches du côté carrièrois sont actuellement clôturées, recouvertes de terre, de gazon et en ruine.

En octobre 1996 naît l'Aviron club de Villennes-Poissy qui organise depuis 2001 Le grand Huit, une régate de 18 km dont la partie jugée difficile est le passage entre les piliers étroits du pont.

Durant l'été 2006, les rambardes du pont sont remplacées, la voirie est pavée et l'éclairage public est modifié pour la somme de 277 000 euros. Fin 2006, comme pour douze autres sites pisciacais, une plaque touristique consacrée au pont est installée à proximité.

En 2000, une halte fluviale est installée en amont du pont. Depuis 2006, des croisières sont organisées depuis ce point afin « de redonner au fleuve le rôle qu'il jouait alors » selon Florence Xolin, adjointe au maire, déléguée au patrimoine et au tourisme. La halte se trouvant dans le périmètre de protection du pont, les publicités à l'extérieur des bateaux sont interdites.

Chaque 13 juillet, un feu d'artifice est tiré depuis une barge. Le pont du côté de Poissy est éclairé aux couleurs du drapeau et est parfois agrémenté d'une cascade. Les berges et le côté aval du pont de Poissy, fermé pour l'occasion, sont alors envahis par la foule (environ 3 000 personnes en 2007). La ville de Carrières-sous-Poissy finance aussi depuis 2008 le feu d'artifice.

En 2010, dans le cadre de la ZAC Nouvelle Centralité à Carrières-sous-Poissy, les urbanistes proposent la reconstruction de l'ancien pont afin que les Carièrois accèdent plus facilement à la gare de Poissy, en qualifiant toutefois cette solution « d'utopique ».

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