Amiante - Définition

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Physique

La masse volumique de l’amiante en fibres est de 1 400 kg·m-3 avec une conductivité thermique de 0,168 W/(m.K), et une chaleur massique de 1045 J/(kg.K).

L'amiante est un excellent matériau d'isolation thermique ignifuge. Les caractéristiques physicochimiques (point de fusion, résistance à la traction, stabilité chimique, aptitude au filage…) des amiantes en font un produit exceptionnel par rapport aux fibres artificielles comme la fibre de verre ou la fibre de roche et le kevlar.

Ce sont ses caractéristiques physico-chimiques de résistance et de persistance dans l'organisme, associées à une capacité à se fractionner en particules microscopiques pour atteindre les alvéoles pulmonaires, et même migrer jusqu’à la plèvre, qui rendent l’inhalation de particules d’amiante pathogène.

Utilisations

Usages historiques

Les amiantes sont connus depuis plus de 2000 ans. Leurs propriétés exceptionnelles ne manquent pas d’intéresser les Grecs qui le nomment άσβεστος (asbestos, c’est-à-dire « indestructible ») mais aussi chrysotile, (fibre d’or, de χρῡσός, « or »).

Ils en connaissent déjà les dangers ; Pline l'Ancien, qui s’extasie devant ses propriétés, remarque aussi les dommages aux poumons dont souffrent des esclaves chargés du tissage de vêtements d’amiante[réf. souhaitée]. Ces étoffes étaient utilisées par les plus aisés parmi les Romains et les Perses comme nappes, que l’on nettoyait en les jetant au feu d’où elles sortaient indemnes. Charlemagne en aurait eu une en sa possession[réf. souhaitée]. L’usage semble avoir perduré puisque Marco Polo fait état d’une telle pratique en Dzoungarie (province située entre l’Altai et le Xinjiang) :

« Il y a dans cette province une montagne où l’on trouve […] des salamandres [de l’amiante], dont on fait des étoffes lesquelles étant jetées dans le feu ne sauraient être brûlées. […]. On trouve sur cette montagne certaine mine de terre, qui produit des filets ayant aspect de laine, lesquels étant desséchés au Soleil sont pilés dans un mortier de cuivre ; ensuite on les lave, ce qui emporte toute la terre ; enfin ces filets ainsi lavés et purifiés sont filés comme de la laine, et ensuite on en fait des étoffes. Et quand ils veulent blanchir ces étoffes, ils les mettent dans le feu pendant une heure ; après cela elles en sortent blanches comme neige et sans être aucunement endommagées. C’est de cette manière aussi qu’ils ôtent les taches sur ces étoffes, car elles sortent du feu sans aucune souillure. […]. On dit qu’il y a à Rome une nappe d’étoffe de salamandre, où le suaire de Notre Seigneur est enveloppé, de laquelle un certain roi des Tartares a fait présent au souverain pontife. »

— Marco Polo, in Le Devisement du monde, Livre 1 Chapitre 47

Utilisations modernes

Utilisations avant le scandale de l'amiante

L'amiante a été utilisé très tôt dans l’industrie pour l’isolation, les joints ou encore les garnitures de friction (embrayage et plaquette de frein). Le coût faible de production (environ 5 fois moindre que les fibres minérales artificielles) font que ce matériau a aussi été fortement utilisé, notamment dans le BTP entre 1960 et 1980.

L’application la plus répandue est l’amiante-ciment, qui représente 90 % de l’utilisation de l’amiante, produit très utilisé dans le secteur du bâtiment, qui a contenu de l’amiante jusqu’à fin 1996.

Désamiantages

En 2005, une étude menée par l’inspection du travail, la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) et l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) sur 784 chantiers de désamiantage en France a révélé que dans « 67% des cas, des anomalies plus ou moins graves ont été constatées, donnant lieu notamment à 41 procès-verbaux, 84 arrêts de chantiers, 6 injonctions et 390 courriers d’observations ». L’étude équivalente menée en 2006 sur 936 chantiers a révélé que 76 % des chantiers de désamiantage étaient non conformes à la réglementation. Elle a donné lieu à 86 arrêts de chantier. Les rapports du Sénat sur la question, en France, mettent en évidence le fait que si la réglementation existe, son application est très mal contrôlée : contrôles peu fréquents, sanctions peu dissuasives, sociétés de désamiantage perdant leur habilitation et qui renaissent sous un autre nom. Tout désamiantage ou démolition d’un bâtiment amianté doit faire l’objet d’un plan de retrait déposé à la Direction départementale du travail. En cas de désamiantage « sauvage », le recours consiste en un appel à l’inspection du travail pour faire cesser le chantier.

En juillet 2009 : un arrêt de la Cour de cassation a rappelé aux employeurs qu'ils sont tenus envers leurs salariés d'une obligation de résultat en matière de sécurité, notamment concernant les maladies professionnelles contractées par les salariés du fait de produits fabriqués ou utilisés dans l'entreprise. Manquer à cette obligation revêt un caractère inexcusable au sens de l'article L. 452-1 du Code de la sécurité sociale « lorsque l'employeur avait ou aurait dû avoir conscience du danger auquel était exposé le salarié, et qu'il n'a pas pris les mesures nécessaires pour l'en préserver »

Toutes les variétés d'amiante sont cancérigènes selon l'INSERM en 1996. Le chrysotile et le crocidolite sont clairement identifiés comme la cause de pathologies mortelles. Toutefois, l'amiante n'est pas interdit chez les pays gros producteurs et dans de nombreux pays émergents où l'on retrouve les utilisations classiques de ce matériau. L’interdiction de l’amiante en Europe exclut les filtres à vin à base d’amiante utilisés par presque 90 % des producteurs vinicoles.

Les usages spécifiques :

  • la NASA, suite à l’explosion de Challenger, a effectué une étude en 1988 stipulant que les joints de matériaux composites (en remplacement de l’amiante) sur le réservoir auxiliaire ne supportaient pas les chaleurs extrêmes d’une poussée de réacteurs permettant de se soustraire à la gravité
  • la compagnie J.M. Asbestos, de Asbestos, province de Québec, Canada, est mandataire d’un contrat exclusif de production d’amiante chrysotile de grade 1 pour les navettes spatiales et véhicules orbitaux. Jusqu’à présent, aucun matériau en remplacement de l’amiante n’a été approuvé par la NASA

Matériaux de substitution

Dans certaines applications à haute température et de protection contre l’incendie, l’amiante peut être remplacé par le mica, grâce aux qualités de résistance à la chaleur et au feu, ainsi qu’aux propriétés d’isolant électrique, de ce matériau. Le mica ne présente aucun des risques liés à l’amiante ; c’est un matériau inerte, non toxique, se présentant sous forme de paillettes et non sous forme de fibres. L'amiante ne peut pas être remplacée dans tous les cas en raison de ses propriétés uniques. Les matériaux fait d'amiante ciment sont maintenant réalisés en fibro-ciment. Une combinaison de fibre PVA, silice amorphe remplacement à grand frais, les fibres d'amiante.

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