Aménagement des stations du métro de Paris - Définition

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Introduction

Notre-Dame-des-Champs, station décorée selon la charte graphique de l'ancienne compagnie Nord-Sud.

Le métro de Paris comporte 300 stations et 384 points d'arrêts, en 2008. Chacune de ces stations doit assurer l'accueil des voyageurs dans les meilleures conditions. C'est dans ce but que plusieurs générations d'architectes ont œuvré dans le métro parisien.

Des édicules d'Hector Guimard et stations au carrelages blanc biseauté faiblement éclairées des origines, l'aménagement des stations a évolué en fonction de la mode du temps et des modernisations du réseau. Après plusieurs types de décoration différents remplaçant le carrelage d'origine considéré comme passé de mode, carrossages métalliques des années 1960, puis carrelages orange des années 1970, le métro renoue au XXIe siècle avec son style d'origine caractéristique modernisé. La rénovation de grande ampleur des stations du réseau depuis 1999 est réalisée sous le nom de programme « Renouveau du métro ». En parallèle, l'ouverture en 1998 de la ligne 14, entièrement automatique, a fait entrer le métro dans une nouvelle ère, avec des stations modernes de vastes dimensions et d'une esthétique nouvelle.

Extérieur

La signalétique permettant de repérer les stations de métro est très importante : elle se doit d'être visible et reconnaissable de loin. Les escaliers d'accès au réseau sur la voie publique comportent généralement un entourage, surmonté d'un candélabre caractéristique. L'entourage présente le plus souvent un plan du réseau pour faciliter l'orientation des voyageurs.

Les stations du métro de Paris sont signalées à l'aide de différentes générations d'entourages, de totems et d'édicules, dont le style et l'aspect ont évolué en fonction de la mode et de l'évolution du réseau.

Les édicules et entourages Guimard

Entourage conçu par Hector Guimard, à la station Rome.

Lors de la création des premières lignes du métro, un concours pour la réalisation d'édicules d'accès aux stations est lancé en 1899 par la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP). Ceux-ci doivent être vitrés « sur la plus grande hauteur possible, à partir de un mètre environ du sol ». Il doivent également être « orné d'une frise pouvant recevoir des caractères très apparents, éclairés par transparence pendant la nuit, portant l'indication : Chemin de fer métropolitain ».

Mais les dirigeants de la CMP, rejettent les projets retenus dans le cadre du concours d'architecte. Ils les jugent trop classiques. Le projet de Jean Camille Formigé est en revanche approuvé par la compagnie, mais est rejeté par la Ville, dont il était pourtant l'architecte. Il se charge en revanche de l'architecture des stations aériennes.

C'est le président de la CMP, Adrien Bénard, qui propose un architecte de l'Art nouveau : Hector Guimard. Bien que n'ayant pas concouru, il dessine deux types d'entrées, des édicules et de simples entourages. Composés de fonte moulurée, les éléments sont modulables et permettent de réaliser des édicules de dimensions variables.

Néanmoins, ceux-ci restent peu nombreux, les entourages simples étant très majoritaires. Les plus imposants sont situés à Étoile et à Bastille sous la forme de pagodes de grandes dimensions, symbolisant la première ligne du métropolitain. Toutes deux ont disparu, celle de la Bastille ayant été détruite en 1962. Deux édicules subsistent encore, un à Porte Dauphine (ligne 2), l'autre à Abbesses (ligne 12), ce dernier originellement situé à Hôtel de Ville (rue Lobau) et déplacé à cet emplacement en 1974.

Les entourages classiques font largement appel à la symbolique florale, et font apparaître la lettre « M » sur les cartouches des principaux accès. Le mot « Métropolitain » est porté par deux longues tiges, dotées à leur extrémité d'une feuille abritant une lampe orange, les « brins de muguet ».

Hector Guimard crée 141 accès entre 1900 et 1912. Il n'en existe plus aujourd'hui que 86 répartis sur 66 stations.

Un arrêté du 29 mai 1978 a inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques les accès subsistants dont la liste figure ci-après (entre parenthèses, est indiqué le nombre) : Châtelet (1), Étienne Marcel (1), Louvre (1), Palais Royal - Musée du Louvre (3), Tuileries (2), Quatre-Septembre (1), Réaumur - Sébastopol (4), Sentier (1), Temple (1), Cité (2), Saint-Michel (3), Europe (1), Saint-Lazare (1), Cadet (1), Opéra (1), Château d'Eau (2), Colonel Fabien (1), Gare du Nord (3), Louis Blanc (1), Bréguet - Sabin (2), Couronnes (1), Ménilmontant (1), Parmentier (1), Père Lachaise (2), Richard-Lenoir (1), République (1), Rue Saint-Maur (1), Bastille (1), Daumesnil (1), Gare de Lyon (1), Nation (2), Picpus (1), Campo-Formio (1), Place d'Italie (2), Saint-Marcel (1), Denfert-Rochereau (1), Mouton-Duvernet (2), Raspail (1), Pasteur (1), Boissière (1), Chardon-Lagache (1), Porte Dauphine (2), Église d'Auteuil (1), Kléber (2), Mirabeau (1), Porte d'Auteuil (1), Victor Hugo (1), Monceau (1), Rome (1), Ternes (1), Villiers (1), Wagram (1), Abbesses (1), Anvers (1), Barbès - Rochechouart (1), Blanche (1), Pigalle (1), Place de Clichy (2), Botzaris (1), Crimée (1), Jaurès (1), Pré Saint-Gervais (1), Alexandre Dumas (1), Avron (1), Gambetta (1), Philippe Auguste (1).

Les accès à six stations avaient déjà été protégés par un arrêté du 25 juillet 1965 : Cité, Porte Dauphine, Hôtel de Ville (déplacé depuis à Abbesses), Pigalle, Ternes et Tuileries.

Ces édicules, caractéristiques du métro parisien, ont été offerts depuis à d'autres villes, seul celui de Square-Victoria est un original.

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur les édicules Guimard.

L'après Guimard

Dès 1904, pour l'accès aux grandes stations situées devant des monuments comme l'Opéra ou la Madeleine, la CMP fait réaliser des entourages plus classiques en pierre de taille par l'architecte Cassien-Bernard. Le style Guimard très chargé passe vite de mode dès les années 1900, et plusieurs architectes sont ensuite chargés de réaliser des balustrades en fer forgé d'un style plus simple et sobre.

Ces nouveaux entourages portent un plan du réseau, qui est également ajouté aux anciens entourages Guimard. L'éclairage extérieur des porte-plans de type Gobert, laisse place à un éclairage intérieur autour de 1930.

Le Nord-Sud, compagnie concurrente à la CMP qui exploite deux lignes, fait réaliser à partir de 1910 des accès en céramique et fer forgé, d'aspect plus sobre mais élégant. Le mot « Métropolitain » apparaît en blanc sur fond rouge pour être visible de loin.

Les accès particuliers

Outre les édicules Guimard et les entourages classiques, il existe deux autres types d'accès aux stations : dans des édicules en ciment, ou placés dans des immeubles.

Dans quelques cas, des édicules accueillent les escaliers, ascenseurs voire la salle de distribution. Ces édifices sont situés en particulier sur la ligne 3bis à Pelleport, Saint-Fargeau et Porte des Lilas. D'autres se situent Saint-Jacques (ligne 6), ainsi qu'à Place Monge (ligne 7), Vaneau (ligne 10) ou Volontaires (ligne 12), ces trois derniers en alignement du bâti existant.

À l'inverse, par manque de place en surface, plusieurs entrées sont situées au rez-de-chaussée d'immeubles, comme à Sentier (ligne 3), Les Halles (ligne 4), Riquet (ligne 7), Buzenval (ligne 9), Miromesnil (lignes 9 et 13) et Pernety (ligne 13).

Les mâts

Les « signaux » ou « totems » signalent de loin l'accès à une station du métropolitain. D'abord mis en place par le Nord-Sud, ils sont ensuite généralisés sur le réseau, leur style évoluant au fil des ans.

Le mât Lamarck - Caulaincourt

En 1912, le Nord-Sud met en place un mât en forme de lampadaire de la Ville de Paris à l'entrée de la station Lamarck - Caulaincourt, à Montmartre, peu visible de la rue en raison de sa configuration à flanc de coteau. Sur le reste de son réseau, la compagnie fait apparaître l'inscription « Nord-Sud » en blanc sur fond rouge, inscription qui est transformée en « Métropolitain » lors de la fusion du Nord-Sud et de la CMP en 1930.

Totem Val d'Osne

La CMP obtient en 1923 de la Ville de Paris par arrêté préfectoral l'autorisation de placer des mâts de quatre mètres de hauteur, sur une partie du réseau pour améliorer la visibilité des accès. Ceux-ci sont dotés d'un globe éclairant surmontant le mot « MÉTRO » éclairé de l'intérieur, et de contours en frise de fer forgé s'harmonisant aux entourages des sorties. Ces candélabres ont été fabriqués et fondus par les usines du Val d'Osne, d'où leur nom. Les totem Dervaux apparus en 1922, plus sobres, leur font suite au cours des années 1930. Il subsiste quelques candélabres Val d'Osne, par exemple aux stations Saint-Paul, Saint-Germain-des-Prés, Iéna, Saint-Augustin, Le Peletier, Saint-Michel, Saint-Sulpice (devant le Café du Métro) ou Saint-Placide.

Totem Dervaux

La société Nord-Sud choisit quant à elle l'architecte Dervaux, qui utilise le fer forgé, à partir de 1914. Les candélabres Dervaux se généralisent sur le réseau de la CMP durant les années 1930, et tendent à remplacer les candélabres Val d'Osne, considérés comme trop chargés et démodés. L'entourage de l'enseigne est simplifié et s'intègre davantage dans le paysage urbain tout en restant visible, et éclairé la nuit. Les entourages et mâts Dervaux sont la plupart du temps installés deux par deux, de chaque côté de la rue.

Signalétique des années 1940 à l'an 2000

Un nouveau mât présentant un « M » rouge, entouré d'un cercle bleu et barré du mot « MÉTRO » en blanc sur fond bleu apparaît dès avant la Seconde Guerre mondiale à l'entrée de quelques stations.

Durant les années 1960, le mot « MÉTRO » apparaît en bleu sur fond blanc à l'intérieur de deux cercles métalliques. Ce signe se simplifie avec le temps, perdant le mot « MÉTRO » au profit du seul M jaune doublement encerclé en inox, toujours éclairé de l'intérieur la nuit.

Totem Météor

Le totem Météor a été mis en place suite à la construction de la ligne 14 du métro de Paris, ouverte en 1998. Aujourd'hui, il figure sur les rampes d'accès de la ligne ainsi qu'à l'entrée de stations d'autres lignes dont le totem a été récemment changé, comme sur le parvis de la station La Défense par exemple.

Ce nouveau mât adopte la forme d'un arbre s'achevant par deux branches, chacune portant un panneau rectangulaire avec en inscription un « M » moderne, entouré aux trois-quarts, surmontant les logos des lignes qui la desservent la station, son nom et à droite du nom, le logo de la RATP.

Ces mâts portent également les logos BUS ou RER le cas échéant, ou ces logos seuls. Ils sont également éclairés la nuit de l'intérieur.

Les mâts atypiques

Un certain nombre de mâts font exception avec des inscriptions spécifiques ou un modèle original.

À la station Madeleine, le mât signale l'existence d'un passage souterrain avec la double inscription « PASSAGE PUBLIC - METRO ». La station Franklin D. Roosevelt présente un mât original ; l'entrée de la station Miromesnil possède également un modèle unique, avec un « M » jaune carré et non rond. La station Mairie de Montreuil est dotée quant à elle d'un mât en béton portant le mot vertical « METRO » surmonté d'un globe, intégré à la grille entourant l'hôtel de ville. La station Robespierre porte sur l'auvent de l'entrée principale un signal métallique rouge vertical avec le mot « METRO » découpé, le tout surmonté d'un globe.

D'autres stations sont dotées d'enseignes atypiques, en particulier Bourse où elle est intégrée à la grille entourant le palais Brongniart, et Vaneau, Place des Fêtes ou Place Monge, où l'inscription originale s'intègre aux édicules.

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