Apprendre à lire et à écrire à un élève de l'école primaire, c'est, littéralement, faire de l'alphabétisation. Mais, en général, on restreint le public analphabète aux personnes qui ne possèdent pas les connaissances et les compétences de base requises pour fonctionner dans la société. En France, on fait une distinction entre analphabète (qui n'a jamais appris à lire et à écrire étant jeune) et illettré, terme qui y désigne une personne qui a été capable de lire et d'écrire mais qui ne l'est plus du fait d'un parcours psycho-social compliqué ou très éloigné de la culture écrite. Cependant la notion d'illettrisme n'est pas courante dans d'autres pays francophones: en Belgique et au Canada. Aussi, ces personnes font toutes partie du public potentiel des cours d'alphabétisation.
L'alphabétisation concerne donc tout public (adultes ou enfants) qui ne possède pas les bases de l'écrit en français. Parfois, l'apprenant n'a jamais été scolarisé : il découvre ce qu'est l'écriture, prérequis essentiel à l'intégration dans la plupart des sociétés.
D'autres fois, l'apprenant a été scolarisé, mais dans une langue dont l'alphabet ou le syllabaire n'a rien à voir avec le français ou toute autre langue ayant hérité du latin ; c'est notamment le cas du chinois, du thaï, de l'arabe. L'alphabet du pays d'origine peut encore être différent et pourtant issu de l'alphabet latin (alphabet viêtnamien). Par ailleurs, un cours d'alphabétisation s'accompagne souvent de l'apprentissage des bases du calcul utilisant les chiffres arabes.
L' Enquête internationale sur l'alphabétisation des adultes a été menée conjointement par plusieurs pays à l'automne 1994. Elle visait à établir des profils d'alphabétisme comparables sans égard aux frontières nationales, linguistiques et culturelles. En 2003, l'Enquête sur la littératie et les compétences des adultes (ELCA), projet conjoint du gouvernement du Canada, du en:National Center for Education Statistics (NCES) aux États-Unis et de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a permis de reprendre le pouls de ces mêmes pays. Ces enquêtes offrent une information riche sur l’état de la situation et permettent de mieux comprendre l’alphabétisation, qui était difficile à mesurer à partir des données des recensements, qui mesurent la scolarisation et non l’alphabétisation. Les enquêtes donnent pour 22 pays (1994) ou pour 11 pays (2003) des mesures pour les compétences suivantes: compréhension de textes suivis, schématiques, numératie + (2003) ajout de résolution de problèmes. Avec les deux enquêtes, on peut voir l’évolution de la situation sur une période de 10 ans. En 2003, un suréchantillonage de certaines populations permet d’établir un portrait plus nuancé d’une réalité complexe.
Statistique Canada et Ressources naturelles Canada présentent les résultats canadiens de l'EIACA sous forme de carte géographique.
Publié en 2006, le rapport intitulé Etat des lieux de l’alphabétisation en Communauté française croise les données collectées par les acteurs administratifs et les opérateurs associatifs impliqués en alpha pour faire le portrait global de l’alphabétisation en Communauté française de Belgique. En utilisant à la fois les sources quantitatives (statistiques et enquêtes) et qualitatives entrevues d’opérateurs de terrain, compte-rendus d’expériences pilotes) il offre une représentation globale de la situation dans la partie francophone de la Belgique tout en ouvrant des pistes pour des recherches futures.
À l'été 2007, L'Agence Nationale de Lutte contre l'Illettrisme (ANLCI) a publié des chiffres détaillés et commentés sur la situation de l'illettrisme en France, issus de l'exploitation de l'enquête Information et Vie Quotidienne de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) 2004-2005. Cette enquête, qui comprenait un module de tests spécialement conçu pour et par l'ANLCI, «proposait aux personnes interrogées à leur domicile des situations proches de celles qu'elles peuvent rencontrer dans leur vie quotidienne, afin d'évaluer leurs niveaux de compétence à l'écrit (lecture, écriture, calcul...).»
L'enquête a été menée sur un échantillon représentatif de 10000 personnes de la population adulte âgée de 18 à 65 ans (représentant ainsi 40 millions de personnes) et l'Agence, afin de mesurer l'illettrisme, fait porter l'exploitation de l'enquête sur la partie de la population qui a été scolarisée en France.