L'allaitement maternel, fait biologique et naturel, a connu au cours de l'histoire le recours aux nourrices dans les cas de décès postpartum de la mère, comme ce fut fréquent durant des siècles, ou dans les cas où la mère n'avait pas suffisamment de lait pour nourrir l'enfant. Mais, à partir de la fin du XVIe siècle, la pratique de l'allaitement mercenaire s'est diffusée dans l'aristocratie d'abord, puis dans la bourgeoisie, afin de s'affranchir de cette servitude. Jusqu'au XVIIIe siècle, cette pratique fut généralisée et les femmes d'artisans aisés pouvant se permettre de louer les services d'une nourrice y eurent recours. Les nourrices étaient en général des femmes des classes populaires les moins aisées. Le retour à l'allaitement maternel n'eut lieu qu'au début du XIXe siècle ; quand Madame d'Épinay prétendit allaiter elle-même ses enfants, cette idée fut considérée extravagante par les gens de son milieu.
L'utilisation de lait de vache plus ou moins modifié date de la fin du XIXe siècle, aboutissant à une baisse très sensible de l'allaitement maternel, le taux le plus bas étant vers les années 1960. Depuis, ce taux semble à nouveau augmenter, mais reste très variable selon le pays (seulement 7% en Grande-Bretagne contre 64% en Norvège.
C’est vers la fin du XXe siècle, dans les années 1980, qu’on voit apparaître et se développer des associations d’aide aux mères et des mesures de protection de l’allaitement maternel. Ce moment marque un tournant pour la nutrition infantile. Depuis plusieurs décennies, l’accouchement généralisé en établissements de santé et le développement des aliments infantiles industriels portés par la publicité avaient mis à mal la pratique de l’allaitement maternel d’abord dans les pays industrialisés, puis dans les pays en voie de développement.
L’évolution des techniques d’aide à l’allaitement, de manière générale comme dans les cas particuliers, l’accès du public à une information de qualité, la formation des professionnels de santé et le développement des réseaux d’information et d’entraide, les mesures de santé publique faisant la promotion et protégeant l’allaitement maternel n’ont pas seulement entraîné une inversion de la tendance en faveur de l’allaitement maternel. Ces évolutions ont aussi amélioré les conditions d’allaitement et rendu ainsi cette pratique plus confortable pour la mère, aussi bien d’un point de vue social que corporel.
Dans certaines sociétés, la promotion de l'allaitement maternel, alors que l'allaitement artificiel ne pose pas de problèmes graves (lait maternisé et eau minérale saine disponibles à coût raisonnable, services médicaux à proximité), est parfois perçu comme une pression sociale et non plus comme un choix. Toutefois ce phénomène n'est pas quantifié en France et semble minoritaire puisque 75% des femmes aimeraient allaiter pendant au moins quelques semaines.
On peut constater une diminution de la gravité de la maladie allergique, même si cela reste controversé; Le risque d'asthme, le nombre de petits enfants souffrant de dermatite atopique, la survenue d'une rhinite allergique, l'allergie aux protéines de lait de vache seraient plus importants en l'absence d'allaitement.
Dans les pays développés, l'allaitement, de plus de 4 mois, diminue le risque d'infections respiratoires sévères nécessitant une hospitalisation; C'est surtout dans les pays en voie de développement que l'allaitement maternel permet de diminuer la mortalité par pneumonie ou infection respiratoire basse. Les études réalisées dans différents pays de cette catégorie convergent et concluent à une baisse significative de la mortalité;
L'allaitement, d'une durée supérieure à 4 mois, diminue les risques de pathologie digestive. Les études réalisées dans les pays développés notent un moindre risque de diarrhée avec entre autres, une baisse des hospitalisations pour ce motif mais c'est dans les pays en voie de développement que les études démontrent une baisse importante de la mortalité du nourrisson de moins de six mois par cause de diarrhée.
On retrouve une diminution du risque d'infections des voies aériennes supérieures et des otites moyennes aiguës chez l'enfant allaité.
Des analyses retrouvent un lien entre mort subite du nourrisson et allaitement artificiel.
On retrouve une diminution du risque d'obésité (le taux d'obésité est de 3,8 % chez les sujets allaités durant 2 mois, 2,3 % pour un allaitement durant 3 à 5 mois, 1,7 % pendant 6 à 12 mois et 0,8 % durant un an ou plus).
La fréquence des diabètes de type 1 et 2 semble moins importante dans la population des enfants ayant eu un allaitement de plus de 4 mois. La réduction du risque pour le type 2 chez l'adulte serait de 39% et de 19 à 27 % pour celui de type 1 en fonction des études.
On note aussi :
D'une façon générale, chez le nouveau-né de petite taille (moins de 2500 g), l'allaitement maternel diminue la mortalité et la morbidité, et améliore la croissance et le développement cérébral.
Dans les pays non industrialisés, l'accès à une source d'eau potable de bonne qualité, préalable indispensable à l'utilisation de substituts de lait humain, est souvent peu aisé, avec un risque de contamination infectieuse important. L'allaitement maternel est d'autant plus recommandé dans ce contexte, avec la possibilité de sauver près de 1,3 millions d'enfants chaque année si l'allaitement était massivement utilisé.
On peut constater :
Selon le pédiatre Bitoun, l'allaitement généralisé permettrait, en France, de réduire de 1,071 milliard de francs les frais de santé supportés par l'assurance maladie, par le seul effet préventif de l'allaitement sur les otites, les diarrhées et les rhinopharyngites. D'autres études n'ont pas confirmé ce chiffre.
De plus, l'allaitement naturel est économique et écologique. C'est une suite de solutions simples à la préservation de ressources planétaires, aux grands problèmes d'exploitations industrielles et de pollutions environnementales, via les cultures industrielles pour l'exploitation laitière, via la commercialisation des tous les produits des marchés de l'allaitement : plastique, verre, caoutchouc, silicone, métaux, pétrole pour transports de toutes sortes.