Alexandre Zinoviev a écrit une vingtaine de romans au style acerbe et satirique, dont la somme constitue une analyse anti-conformiste des différentes réalités sociologiques de son temps, en premier lieu la vie en régime communiste.
Découvert en Occident grâce à la publication des Hauteurs béantes en Suisse en 1976, il débuta une carrière d'écrivain paria, censuré dans son pays. Ses romans décrivent, à travers d'innombrables anecdotes et historiettes caustiques, la réalité de la vie en régime communiste de la stagnation brejnévienne à la perestroïka gorbatchévienne. À travers ces romans, il prétend à une étude sociologique en profondeur de la société communiste qui, juge-t-il, ne peut être réalisée que par une observation méthodologique de la vie quotidienne à toutes les échelles d'organisation de la société, des plus élémentaires relations de voisinage jusqu'au plus hautes arcanes du pouvoir.
Il s'insurge contre la soviétologie occidentale, qu'il décrit comme obsédée par de prétendus "secrets du Kremlin" qui seraient capables d'expliquer le régime communiste dans son ensemble. Il dénonce une vision idéologique et non scientifique de la part d'historiens disposant pourtant maintenant de connaissances factuelles très importantes. Selon lui, même des phénomènes historiques extrêmes comme la période stalinienne ne sont que la manifestation de puissants processus historiques sous-jacents, et il est historiquement absurde de réduire l'URSS à ses plus marquants méfaits (ou bienfaits). Cette position peut être rapprochée de celle de l'historien français Emmanuel Todd, qui se démarqua des procédés de la soviétologie occidentale dans son livre La Chute finale (1976), ou par les nombreux auteurs anglo-saxons de l'école dite "révisionniste", par exemple, Lewin, Carr ou Deutscher.
Dans les années suivant la disparition de l'URSS, Alexandre Zinoviev a dénoncé le totalitarisme qu'engendreraient, selon lui, l'Occident et la mondialisation libérale. Il a développé une violente critique du monde postsoviétique, allant jusqu'à déclarer que, s'il ne reniait pas ses critiques envers le régime précédent, il les aurait cependant tues s'il avait pu prévoir ce qu'il adviendrait après sa chute.