Alcoolisme - Définition

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Épidémiologie

La consommation d'alcool en Union européenne par an et par habitant âgée de 15 ans et plus, en litre d'alcool pur en 2003 s'échelonne selon le graphique suivant. Depuis les débuts des années 1960, est observée une tendance à la diminution de la quantité consommée en moyenne par habitant.

A l'échelle mondiale, en 2003, l'Organisation mondiale de la santé estime à 140 millions le nombre de personnes souffrant de dépendance à l'alcool.

Consommation de litre d'alcool par personne de 15 ans et plus par année et par pays. OMS, 2004.

En France

En 2003, 100 000 personnes consultent dans les centres de cure en alcoologie et 48 000 consultent un médecin pour un sevrage. En 2002, 93 000 hospitalisations avec comme diagnostic principal des troubles mentaux et du comportement liés à la consommation d'alcool sont dénombrées.

Complications

Alcool et grossesse

Le principal risque lié à l'alcool est celui des effets fœtaux de l'alcoolisation (EFA), qui désignent les troubles des apprentissages et/ou du comportement au cours de la petite enfance, et dont la survenue est reliée à une ou des prises d'alcool occasionnelles par la mère (quelle qu'elle soit) durant sa grossesse. Plus rare est le syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF), observé parfois et dès la naissance chez l'enfant né d'une mère souffrant d'un problème chronique d'alcoolisation, et qui se traduit par un ensemble de signes cliniques morphologiques et neurologiques, susceptibles de handicaper l'avenir de l'enfant.

D'une manière générale, la quantité d'alcool susceptible d'être nocive pour l'enfant à naître est mal connue, et le risque pourrait exister même pour des quantités faibles. Il est ainsi recommandé aux femmes enceintes de s'abstenir de toute consommation pendant la durée de la grossesse (à tous les trimestres) ainsi que durant l'allaitement. L'idée que des consommations faibles de certains alcools, notamment le Champagne, seraient moins nocive est une légende urbaine n'ayant aucun fondement scientifique.

Alcoolisme et tabagisme

Il y a une forte corrélation entre dépendance à l'alcool et dépendance au tabagisme (85 à 90% des alcooliques sont fumeurs). Boire donne envie de fumer : la stimulation cérébrale de l'alcool est plus faible que celle liée à l'absorption de nicotine et une stimulation faible induit une envie de toujours plus : fumer.

Certaines techniques d'arrêt du tabagisme peuvent être utiles pour le sevrage à l'alcool. En cas de dépendance conjointe, il peut être envisagé d'arrêter le tabac en même temps, avant ou après l'alcool. Tout dépend de la situation.

Alcool et comportement sexuel

Il existe depuis l'Antiquité un certain nombre d'idées reçues relativement tenaces selon lesquelles l'alcool améliorerait les performances sexuelles, ces attentes sont d'autant plus marquées chez les alcoolodépendants. En réalité, l'alcool produit un effet sédatif sur l'appareil sexuel dès le premier verre, faisant ainsi diminuer la réactivité sexuelle physique. A l'opposé, l'alcool provoque dans le même temps une excitation psychologique subjective inversement proportionnelle.

Il est nettement établi que l'alcool facilite les comportements sexuels à risque (rapports sexuels non protégés, agression sexuelle...).

Accidents et troubles imputables

Une consommation d'alcool peut être responsable de morts violentes, notamment par accident de la route, homicides ou suicides. En France, entre 2002 et 2003 les décès par accident de la route imputables à une ivresse alcoolique représentent un total de 2 200 personnes.

Syndrome de sevrage alcoolique

Il survient 6 à 12 heures après la dernière prise d'alcool chez une personne dépendante et évolue spontanément vers la disparition de la dépendance physique en une semaine. Il peut néanmoins rester une dépendance psychologique. Cette dernière peut être forte et conduire à une réalcoolisation ou rechute.

Dans les formes mineures, on note, de façon plus ou moins associée, des nausées, des céphalées, une agitation, des trémulations, une tachycardie, une hypertension artérielle, des sueurs, une fièvre, des symptômes anxieux et dépressifs, des troubles de la concentration.

Dans les formes sévères, il y a des crises convulsives avec ou sans hallucinations. La forme la plus sévère des complications est le delirium tremens qui peut être mortelle en l'absence de traitement. Ces formes sévères peuvent être inaugurées par des troubles visuels, auditifs et sensitifs, favorisés par des stimuli sensoriels (gène de la lumière, du bruit, démangeaisons), des idées délirantes et hallucinatoires.

Les éléments qui permettent de détecter les formes sévères, permettant ainsi un repérage dans le but d'une meilleure prise en charge, sont la consommation prolongée de quantités importantes en alcool, des antécédents de crises convulsives et de délirium trémens, la nécessité de boire rapidement de l'alcool après le réveil afin de soulager les formes débutantes de sevrage.

L'administration de benzodiazépine, une hydratation cellulaire, une vitaminothérapie et dans certains cas une administration de petites quantités d'alcool restent les traitements de choix pour prévenir le delirium tremens.

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