Airbus A400M - Définition

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Introduction

Pix.gif Airbus A400M Silhouette d'un avion militaire
A400m.png

Constructeur Union européenne Airbus
Rôle Avion de transport
Premier vol 11 décembre 2009
Mise en service 2014-2015 ?
Investissement 27,7 milliards d'euros pour 181 appareils
Coût unitaire 153 millions d'euros
Équipage
3-4
Motorisation
Moteur EuroProp International TP400-D6
Nombre 4
Type Turbopropulseur, hélice 8 pales Ratier
Puissance unitaire 11 000 SHP au niveau de la mer
Dimensions
Envergure 42,4 m
Longueur 45,1 m
Hauteur 14,7 m
Surface alaire 221,5 m²
Masses
À vide 66 500 kg
Carburant 50 500 kg
Avec armement 114 000 kg
Maximale 141 000 kg
Performances
Vitesse maximale 780 km/h (Mach 0,72)
Plafond 12 500 m
Rayon d'action À vide : 8 700 km
20 t de charge utile : 6 390 km
30 t de charge utile : 4 535 km
Le premier Airbus A400M lors de sa sortie d'usine à Séville, le 26 juin 2008.

L'Airbus A400M est un avion de transport militaire polyvalent conçu par Airbus et qui devrait entrer en service entre 2012 et 2014. Il est pour l'instant commandé à 181 exemplaires par huit pays différents : Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Turquie, Belgique, Luxembourg et Malaisie. L'Afrique du Sud a quant à elle annulé sa commande et le Chili n'a pas renouvelé sa lettre d'intention initiale. L'objectif est de compléter ou remplacer les flottes actuelles, vieillissantes, composées de C-130 Hercules américains ou de C-160 Transall franco-allemands.

Le programme a connu de nombreux retards. Le premier exemplaire de l'A400M a ainsi fait sa sortie d'usine le 26 juin 2008 à Séville. Début novembre 2008, EADS reconnaît avoir ralenti la production de l'appareil dans l'attente du premier vol du turbopropulseur TP400 prévu pour équiper son appareil. Le 29 mars 2009, Thomas Enders, président d'Airbus, admettait qu'Airbus « n'est pas en mesure de construire l'avion » et « qu'il vaudrait mieux annuler le programme plutôt que de s'enfoncer dans les difficultés. » Cependant, les ministres de la Défense des pays partenaires du programme décidaient le 26 juillet 2009 de prolonger jusqu'à fin 2009 le moratoire avec Airbus.

Le 20 septembre, le président d'EADS Louis Gallois annonce le vol inaugural de l'A400M pour décembre 2009. Le premier vol d'essai, initialement prévu pour fin 2008, a finalement eu lieu le 11 décembre 2009 à Séville, soit un retard de plus d'un an sur le programme actuel, lui-même en retard par rapport au programme initial.

Historique

Une collaboration transatlantique au début

Assez paradoxalement, l'A400M, avion de transport européen, trouve son origine dans une collaboration transatlantique. En effet, en 1983, Aerospatiale, MBB, Bae et Lockheed créent le projet FIMA (pour Future International Military Airlifter). En 1985, certains pays européens reprennent l'étude industrielle, ajoutant des fonctionnalités pour « coller » aux besoins militaires. Ils forment ainsi l'International European Project Group ou IEPG.

En 1989, Lockheed se retire du projet pour se concentrer sur la modernisation de son C-130 Hercules, qui aboutira à la naissance du C-130J Super Hercules. Suite à ce départ, le projet finit par être abandonné.

Du Future Large Aircraft à l'A400M

À partir de 1991, sept nations – l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne, la Belgique et la Turquie – créent le European Outline Staff Target, qui deviendra en mars 1996 l'European Staff Requirement ou ESR, véritable cahier des charges du futur avion de transport, alors baptisé Future Large Aircraft ou FLA. La France, notamment, estime alors que l'existence d'un tel appareil est indispensable.

En janvier 1999, Airbus Military Company – devenu par la suite AMSL, pour Airbus Military Sociedad Limitada – répond à l'appel d'offres avec un projet baptisé A400M. Les concurrents en lice sont alors l'Antonov An-70, le C130J de Lockheed-Martin, le C17 de Boeing. En juillet 2000, les nations européennes désignent officiellement l'A400M comme gagnant.

Le contrat est signé en septembre 2001 puis ratifié le 27 mai 2003 après que les différentes nations partenaires eurent finalisé leur nombres de commandes respectifs. L'Italie s'est alors retirée du projet au profit d'appareils C-130J Super Hercules et du plus léger C-27J, auquel elle participe. Le Luxembourg, en revanche, se joint aux partenaires. Le 27 mai 2003, les sept pays membres de l'accord – Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Turquie, Belgique et Luxembourg – s'engagent à commander 180 exemplaires. Le programme est alors officiellement lancé.

Organisation industrielle, suivi de programme

Les futurs acquéreurs sont représentés par l'Organisation conjointe de coopération en matière d'armement – ou OCCAR, créée spécialement à cet effet – qui assure le suivi du programme en tant que client unique. Du point de vue industriel, c´est la société AMSL qui gère la totalité du programme. Cette société de droit espagnol a pour actionnaires Airbus, CASA, la société turque TAI et la société belge FLABEL.

Le motoriste retenu pour l'A400M est EuroProp International (EPI), un consortium créé pour la construction du TP400-D6. Il est composé du Français Snecma, du Britannique Rolls Royce, de l’Allemand MTU Aero Engines et de ITP (es) pour l´Espagne.

Retards et surcoûts

Cinquante-six mois après la ratification du contrat, l’A400M devait faire son premier vol le 31 janvier 2008 et la France devait recevoir son premier A400M au bout de 77 mois, soit le 31 octobre 2009, mais des difficultés techniques et politiques ont retardé le programme. Selon M. Domingo Urena, les délais négociés en 2003 étaient irréalistes eu égard à la complexité du projet. Le retard vient de plusieurs difficultés, rencontrées également sur d'autres projets européens (Galileo) en particulier des partenaires européens qui ont peiné à se mettre d’accord sur le partage industriel (application du principe du « juste retour ») et qui ont ainsi retardé le lancement effectif du programme.

Et ce retard entre malheureusement en conjonction avec la mise hors service des flottes de transport militaires composées de Transall franco-allemands et de C-130 américains à bout de souffle. Relativement au développement du projet, le retard est dans la norme. Mais conduit à une situation inquiétante notamment pour la France.

Parallèlement, le 10 novembre 2008, les ministres de la Défense de l'Union européenne décident la création d'une Flotte européenne de transport aérien (FETA) (regroupant 12 pays sur 27 sous l'autorité de l'Agence européenne de défense) ainsi que d'une unité multinationale de 118 A400M (regroupant l'Allemagne, la Belgique, la France et le Luxembourg). Et au conseil informel de Palma-de-Majorque (24 et 25 février 2010), les ministres de la Défense de quatre pays décident une nouvelle étape pour "maximiser l’emploi des moyens aériens qui se raréfient. Les armées des différents pays [France, Allemagne, Belgique et Pays Bas] ne peuvent plus se permettre d’envoyer 3 avions sur la même destination à moitié plein.

Le coût du programme A400M est estimé au début du programme à un total de 20 milliards d'euros avant d'être réévalué à l'été 2009 à 25 milliards d'euros, puis à 27,7 milliards d'euros en mars 2010. (EADS prend à sa charge 1,8 milliard d'euros ce qui, ajoutés aux 2,5 milliards d'euros déjà provisionnés par l'industriel totalisent une perte comptable de 4,3 milliards d'euros. Au total (clients + industriel), le programme de 20 milliards d'euros au départ atteint désormais 27,7 milliards d'euros (+ 7,7 milliards, soit + 38%). Le cabinet d'audit PriceWaterCoopershouse (PWC) avait évalué le montant nécessaire pour mener le programme au bout (sans renier aucune capacité technique) à 31,3 milliards d'euros.

Les comparaisons de coût unitaire des 180 avions commandés, avec le matériel américain de transport, font apparaître des chiffres très différents selon les années, presque du simple au double, suivant le taux de change euro/dollar, les surcoûts importants apparaissant finalement comme minoritaires dans cette augmentation globale. Voir le tableau suivant.

C-130J C-130J-30 A400M C-17 Euro / Dollar
Achat 2001 (signature du contrat) $ 100 M $ 102 M
(€ 111 M)
$ 225 M 0,92
2007 $ 82 M $ 250 M
Janv. 2010 $ 75,3 M $ 195 M
(€ 130 M)
$ 250 M 1,50
Mars 2010 $ 175 M
(€ 130 M)
1,35
Maintenance, etc. /an $ 7,350 M $ 30 M
Coût total sur 20 ans $ 230 M $ 364 - 422 M $ 850 M 1,4
Coût total sur 30 ans $ 302 M $ 587 M $ 1150 M 1,4

Ces données et estimations montrent que le prix d'achat de l'A400M, actuellement relativement proche de celui du C-17, n'empêche pas le coût de l'A400M être environ deux fois plus faible que le C-17, sur 20 ou 30 ans. Du fait d'un coût annuel d'utilisation élevé du C-17, et même avec un euro à 1,4 dollar.

L'A400M lors de son quatrième vol, en janvier 2010

Premiers vols

Le premier vol officiel de l'A400M a eu lieu dans la matinée du 11 décembre 2009 à Séville, en Espagne.

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