Affaire de Roswell - Définition

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Le film de l'autopsie d'un extraterrestre

En 1993, un producteur londonien, Ray Santilli, prétend posséder le film d'une autopsie d'un extraterrestre qui aurait survécu au crash. Le 26 mars 1995, une dépêche de l'AFP évoque un film tourné il y a près de 50 ans et montrant l'autopsie d'un extraterrestre après l'accident d'une soucoupe volante. L'affaire de Roswell revient à la une des médias.

Le samedi 26 juin 1995, le film entier est diffusé par TF1, dans une émission animée par Jacques Pradel. Le docteur Patrick Braun, chirurgien international à Paris, déclare que selon lui l'autopsie est bien réalisée sur un corps véritable qui n'est pas non plus le corps d'un être humain malformé. Le docteur Braun et un expert judiciaire en odontologie légale et anthropologie médico-légale, le docteur Josiane Pujol, considèrent qu'aucune pathologie connue de la médecine ne peut expliquer la structure organique du corps autopsié dans le film.

Le 7 avril 2007, la Warner Bros sort un reportage décrivant « l'histoire d'une fausse autopsie ». Les effets spéciaux auraient été réalisés par le même spécialiste, John Humphreys qui, selon le reportage, avait créé douze ans plus tôt des créatures en latex remplies d'organes de mouton.

Cette video truquée ayant nécessité de gros moyens techniques tombe cependant à point nommé pour discréditer toutes les recherches et demandes d'explications de la part des ufologues auprès des organismes officiels et soulage l'US Air Force. Dans le grand public l'intérêt pour la question se trouve ainsi largement désarmorcé et le nom de Roswell est associé à une supercherie ridicule.

Développements récents

Des personnalités de la communauté ufologue changent de point de vue sur l’incident

Une des conséquences immédiates du rapport de l’Air Force sur l’incident fut la décision de plusieurs personnalités de la communauté ufologue de ne plus associer l’affaire à un vaisseau extraterrestre. Le rapport est la cause principale de cette décision mais une autre raison peut être trouvée dans la diffusion de documents secrets de 1948 qui montraient que de hauts responsables de l’Air Force à l’époque ne savaient pas ce qu’étaient vraiment les OVNIS présentés dans les médias et qu’ils soupçonnaient l’existence d’engins d’espionnage soviétiques.

En janvier 1997, Karl T. Pflock, un des plus importants partisans de l’hypothèse extraterrestre, déclara « À partir de mes recherches et celles d’autres personnes, je n’ai aucune preuve absolue qu’une soucoupe volante se soit écrasée dans la région de Roswell ou dans les plaines de San Agustin en 1947. Les débris trouvés par Mac Brazel (…) sont des morceaux de quelque chose de très terrestre, certainement quelque chose en rapport avec le Projet Mogul (…) Les archives classifiées des correspondances et conversations entre les responsables de l’Air Force qui devaient enquêter sur cette affaire jusque dans les années 1950 montrent de manière limpide qu’ils n’avaient ni épave, ni cadavres d’équipage, bien qu’ils aient cherché de telles preuves. »

Kent Jeffrey, qui avait organisé des pétitions à l’attention du Président Bill Clinton afin de l’obliger à déclassifier les informations sur l’incident, conclut de la même façon qu’il y avait peu de chance que des extraterrestres aient été impliqués dans cette affaire.

Un autre auteur de premier plan, William L. Moore, dit en 1997 « Après une étude attentive et approfondie des développements récents de l’incident (…) je ne crois plus à l’explication extraterrestre pour cet événement». Moore était le co-auteur du premier ouvrage sur l’incident de Roswell.

Révélations de recherches douteuses et de canulars

À peu près à la même époque, un conflit apparut entre deux auteurs qui avaient écrit sur l’incident : Kenvin Randle et Donald Schmitt qui étaient tous deux reconnus comme des figures majeures des enquêtes civiles autour de l’affaire. Tout d’abord, le rapport de l’Air Force indiquait que certaines recherches prétendues n’avaient pas été faites. Ensuite, Schmitt avait prétendu avoir une maîtrise et qu’il était en train d’obtenir un doctorat en criminologie. Il prétendait également être un illustrateur médical. Les recherches ont montré qu’il était en fait coursier à Hartford dans le Wisconsin et n’avait aucun diplôme. Randle prit donc publiquement ses distances avec Schmitt en l’accusant d’être un menteur pathologique

Plusieurs témoins se sont révélés être des affabulateurs ou ont été suspectés d’avoir diffusé des canulars. Frank Kaufmann, une source du rapport sur les extraterrestres dans le livre de Randle et Schmitt en 1994, mais dont le témoignage avait été « ignoré » par l’Air Force semble avoir créé de toutes pièces certains documents et avoir grossi son rôle à Roswell. Randle rejeta officiellement ces témoignages dans un article de 2002.

Glenn Dennis, qui avait déclaré que des autopsies avaient eu lieu à la base de Roswell et qu’il aurait été victime de menaces, a été présenté comme un des témoins « les moins crédibles » par Randle en 1998, alors que son témoignage avait été mis en avant dans son livre écrit avec Schmitt

Analyse de photos, de documents et affirmations récentes

David Rudiak, ufologue (et d’autres avant lui), prétendait qu’un télégramme apparaissait dans une des photos de 1947 des débris du ballon-sonde dans le bureau de Ramey confirmant que des corps et un disque avaient bien été récupérés. Rudiak prétendait en effet qu’en élargissant la photo, le texte sur le document que tient le général Ramey contenait des phrases comme « victimes dans l’épave », « dans le disque » et d’autres mots associés à la récupération d’un engin qui se serait écrasé.

En 2002, une chaîne de science-fiction (Sci-fi channel) finança des fouilles sur le site de Brazel dans l’espoir de découvrir des débris que les militaires n’auraient pas trouvés. Bien que les résultats de la fouille n’aient rien donné, l’équipe archéologique de l’université du Nouveau Mexique a cependant constaté une perturbation du sol à l’endroit précis où les témoins disent avoir vu le sillon créé par un impact. Le gouverneur du Nouveau-Mexique, Bill Richardson, a trouvé ces résultats intéressants. En 2004, il écrivit une préface au livre Le journal des fouilles de Roswell (The Roswell Dig Diaries) : « Le mystère qui entoure ce crash n’a jamais été expliqué ni par des enquêteurs indépendants ni par le gouvernement des États-Unis ».

En octobre 2007, alors candidat aux élections présidentielle, Richardson s’expliqua sur sa demande de publication des dossiers du gouvernement sur l’incident de Roswell en disant que lorsqu’il était au congrès, il avait tenté d’obtenir des informations mais qu’il s’était vu répondre de la part du ministère américain de la défense et du laboratoire de Los Alamos que l’information était classifiée. « Cela m’a intrigué », dit-il « Le gouvernement ne dit pas la vérité autant qu’il le devrait et sur de nombreux sujets ». Il promit de faire publier les dossiers s’il était élu

En octobre 2002, avant la diffusion de son documentaire, la Sci-Fi channel organisa une conférence sur les OVNIS à Washington. John Podesta, chef du personnel à la maison-blanche, y participa en tant que membre d’une compagnie de relations publiques embauchée par la chaîne pour inciter le gouvernement à publier les documents. Podesta déclara : « Il est temps que le gouvernement déclassifie les archives qui ont plus de 25 ans et fournisse aux scientifiques les informations qui leur permettront de déterminer la véritable nature du phénomène ».

En février 2005, ABC diffusa une émission spéciale sur les OVNIS dont l’animateur était Peter Jennings. Jennings présenta le cas de Roswell comme un « mythe (…) sans le moindre soupçon d’évidence ». ABC avait accepté l’explication de l’Air Force que l’incident n’était que la conséquence de la chute d’un ballon-sonde du projet Mogul.

En novembre 2005, une source anonyme prétendant faire partie d’un groupe de personnes de haut niveau dans la DIA (Defense Intelligence Agency) des États-Unis commença à publier des informations dans les groupes de discussion sur les OVNIS au sujet d’un Projet Serpo. Ces informations confirmeraient qu’en juillet 1947 il y aurait bien eu deux vaisseaux extraterrestres qui s’écrasèrent dans l’état du Nouveau Mexique et qu’un extraterrestre aurait survécu. Une communication aurait été établie avec cet extraterrestre et sa planète. L’extraterrestre aurait vécu 5 années et serait décédé en 1952. Les communications avec sa planète (Dans le système de Zeta Reticuli) se seraient poursuivies et auraient conduit à un programme d’échange entre 1965 et 1978. Les seules preuves de ces informations sont les messages publiés anonymement sur Internet. En juillet 2008, dans une interview donnée à Kerrang Radio, l'astronaute Edgar Mitchell déclare que le crash de Roswell a bien eu lieu selon lui et que les autorités US ont utilisé la technologie extra-terrestre et dissimulé pendant 60 ans la réalité du phénomène.

Majestic 12

Stanton Friedman, en 2005, continue de défendre l’authenticité de sa thèse sur des documents de Majestic 12, une agence gouvernementale secrète cachant des informations sur des extraterrestres. Dans une postface publiée en avril 2005 à son livre « Top Secret/Majic » il répond à des questions plus récentes et conclut « Je suis toujours convaincu que Roswell s’est bien produit et que le document de briefing Eisenhower (c’est-à-dire du Majestic 12) et d’autres sont les documents classifiés les plus importants ayant jamais été cachés au grand public ».

Livre - Témoin à Roswell (Witness to Roswell, 2007 )

En juin 2007, Donald Schmitt et son partenaire Tom Carey publièrent leur premier ouvrage commun Témoin à Roswell dans lequel ils affirment qu’il existe environ 600 personnes qui sont directement ou indirectement liées aux événements de Roswell et qui soutiennent la thèse d’un crash d’OVNIS et de la récupération des corps des passagers (p. 38) Dans le livre, une nouvelle date est proposée pour le crash de l’objet mystérieux : le soir du jeudi 3 juillet 1947 (pp. 21, 127). Contrairement à d’autres rapports, Brazel aurait amené les débris à Corona où il aurait montré les fragments à des résidents de la localité, au bar à la quincaillerie et dans d’autres lieux ainsi qu’à Capitan, plus au sud, et d’autres morceaux de l’objet se seraient retrouvés au rodéo du 4 juillet(pp. 48-9). Plusieurs personnes auraient donc vu les débris et en auraient même pris certains en souvenir avant que Brazel se rende à Roswell pour montrer ce qu’il a trouvé le 6 juillet. Une fois que les militaires auraient eu connaissance de ces débris, des efforts importants auraient été engagés pour récupérer ceux qui avaient été récoltés « en souvenir » par la population locale : « Les maisons ont été fouillées de fond en comble. Les planchers soulevés planche par planche et les réserves de fruits en sous-sol vidées de leur contenu » (p. 51)

Selon les auteurs, c’est la découverte du second lieu où aurait été récupéré un corps extraterrestre qui aurait incité Brazel à faire son rapport aux autorités. Le livre prétend pour la première fois que le Major Marcel aurait vu les corps des extaterrestres. Deux témoins sont cités qui prétendraient que Marcel aurait brièvement mentionné avoir vu des corps, une fois à un proche et une autre à un sergent qui travaillait dans son équipe (pp. 79-80) D’autres témoignages sont présentés pour soutenir la thèse que des corps auraient été trouvés au Ranch Foster et à un autre lieu de crash, qu’ils auraient été déplacés à la base dans un hangar, puis à l’hôpital et finalement dans des containers. Le livre suggère que Brazel aurait trouvé « deux ou trois corps extaterrestres » à environ trois kilomètres du champ où ont été trouvés les premiers débris et qu’il aurait décrit les morceaux d’un vaisseau spatial et un autre qui était encore en l’air avant de s’écraser 50 ou 60 kilomètres plus loin, au nord de Roswell. L’auteur prétend avoir localisé le lieu de cet autre crash en 2005, où « deux ou trois autres extraterrestres morts et un vivant auraient été découverts par des archéologues civils ». Mais aucune autre information n’est donnée sur cet autre site hypothétique (p. 127-128)

Walter Haut représentant la base militaire de Roswell était à l’origine du communiqué de presse du 8 juillet 1947 annonçant la découverte d’un « disque volant ». C’est la seule implication que Haut ait reconnue dans des documents officiels. Mais le livre présente un nouveau document que Haut aurait signé en 2002 dans lequel il révèlerait une connaissance et une implication beaucoup plus importante dans l’incident, dont le fait qu’il aurait vu les corps des extraterrestres et le vaisseau ainsi que sa participation dans la tentative officielle pour étouffer l’affaire. Haut mourut en 2005 (pp. 215-7)

On trouve également dans l’ouvrage un autre témoignage de première main de la part de MP Elias Benjamin qui décrit comment il aurait gardé les corps des extraterrestres pendant le voyage du hangar de la base à Roswell jusqu’à l’hôpital (p-136-140). Des membres de la famille de Miriam Bush, secrétaire du médecin en chef de la base de Roswell, disent avoir été conduits à une pièce d’examen où des corps extraterrestres étaient étendus sur des civières (Ch.12). Dans les deux témoignages, un des extraterrestres était présenté comme vivant.

Le livre rapporte également un témoignage plus ancien de la famille Anaya qui declare avoir vu le gouverneur Joseph Montoya à la base, très perturbé et déclarant avoir vu quatre corps d’extraterrestres dans le hangar dont un vivant (Ch.8)

Les témoignages des Benjamin et des Bush, comme d’autres témoignages de moindre importance, rapportent tous que les corps étaient à l’hôpital de la base de Roswell, comme le prétendait le compte-rendu de Glenn Dennis 20 ans plus tôt. Le livre constate que Dennis a été présenté comme un menteur et qu’il n’est donc plus un témoin crédible mais qu’il avait néanmoins parlé d’incidents à Roswell bien avant que l’incident ne soit associé aux extraterrestres dans les années 1970 (p. 135)

La controverse Walter Haut

La publication de l’affidavit de Walter Haut dans Witness to Roswell (Témoin à Roswell) (où Haut décrivait avoir vu les corps et que l’affaire aurait été étouffée) souleva une controverse dans les cercles de partisans de l’hypothèse extraterrestre. Alors que nombre d’entre eux acceptaient cette confirmation de leur thèse de la part d’une personne présente sur la base en 1947, d’autres questionnaient la crédibilité de ce nouvel élément.

Dennis G. Balthaser et Wendy Connors ont interviewé Haut en 2000 devant une caméra. Ils disent douter que l’homme qu’ils ont enregistré ce jour-là soit le même que celui qui a signé l’affidavit. « La vidéo de 2000 montre un homme qui ne pouvait plus se souvenir de son passé, des noms, des dates alors que l’affidavit de 2002 est très détaillé et précis sur des informations que Haut ne pouvaient pas se rappeler deux ans plus tôt ».

Don Schmitt, dans Témoin à Roswell, sur la base de confidences que Haut aurait faites aux deux auteurs du livre, admit que l’affidavit ne pouvait pas avoir été signé par Haut mais qu’il avait été rédigé par quelqu’un d’autre pour qu’il le signe. Blathaser souligne qu’aucun des deux auteurs n’étaient présents quand Haut aurait signé l’affidavit et le témoin de cette signature n’a pas été révélé, jetant d’autres doutes sur les circonstances de cette signature de document.

Il voit d’autres problèmes avec le rapport de 2002. Si la décision d’étouffer l’affaire avait été prise à Roswell, il s’interroge « Pourquoi le Major Marcel aurait-il du transporter les débris jusqu’à Fort Worth pour le général Ramey alors que tous avaient vu ces débris et apparemment pris une décision ? ». Il s’interroge sur les différentes versions de Haut, celle de 1993, la vidéo de 2000 ou l’affidavit de 2002.

Bill Birnes, dans UFO magazine, conclut que quels que soient les désaccords au sujet de la vidéo de 2000 et l’affidavit de 2002 « Je pense que l’affidavit de 2002 résume tout et s’accorde, sur les faits matériels, avec l’interview de 2000, avec Balthaser et Wendy Connors. Dennis a dit qu’il était d’accord avec moi également sur ce point ».

Une comparaison de l'affidavit et de l'interview indique que dans les deux documents, Haut admet avoir vu un vaisseau et au moins un corps dans le hangar de la base et qu'il était présent à la réunion avec le général Ramey où ce dernier a décidé d'étouffer l'affaire. Carey dit que même si Haut n'a pas écrit lui-même l'affidavit « ses déclarations lui ont été montrées pour qu'il les corrige et les approuve en présence d'un témoin. Le fait qu'un notaire ait été présent devrait balayer tous les doutes sur sa validité ».

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