L'histoire de Kai Tak commence en 1924.
Son nom est dérivé des deux ploutocrates Ho Kai et Au Tak, a qui appartenait le terrain avant que le gouvernement ne l'ait acquis. D'abord prévu comme lots d'appartements de logement social, le terrain a été donné au gouvernement après l'échec du plan de développement. Bientôt, il est devenu un petit aéroport qui servait la Royal Air Force, à des clubs aéronautiques et comme centre de formation aérienne.
En 1936, la première ligne aérienne domestique dans Hong Kong a été établie.
Hong Kong est tombé dans les mains japonaises en 1941 pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1943, l'armée japonaise a prolongé la piste de Kai Tak, en utilisant des prisonniers de guerre canadiens comme ouvriers. Ils ont construit une piste supplémentaire qui s'est prolongée à travers Clear Water Bay Road.
Pour les matériaux de construction, les japonais se sont servis des pierres provenant de l'ancien mur historique de la Citadelle de Kowloon, aussi bien qu'un mémorial du dernier empereur de la dynastie Song de 45 m de hauteur (Sung Wong Toi). Le Japon s'est rendu peu de temps après l'achèvement de la deuxième piste d'atterrissage, en 1945.
Un plan officiel pour transformer Kai Tak en un aéroport moderne a été publié en 1954. En 1957, les pistes originales furent remplacées par la construction d'une nouvelle piste de 2 194 m, orientée nord-ouest/sud-est dans la baie de Kowloon.
En 1962, le terminal des passagers fut achevé, et Kai Tak a été formellement renommé l' « Aéroport International de Hong Kong ». Un système d'aide de navigation a été installé en 1974 pour faciliter l'atterrissage sur la « piste 13 ». L'utilisation de l'aéroport dans des conditions défavorables a été considérablement améliorée.
La piste a été prolongée deux fois: à 2 529 m en 1970, et de nouveau en 1975, à 3 390 m.
À son début, Kai Tak était loin des secteurs résidentiels, mais au fur la croissance des secteurs résidentiels et de l'aéroport, Kai Tak est devenu trop près des secteurs résidentiels. Son utilisation était parfois proche de la capacité théorique, et la dépasse parfois. Ainsi commencent les discussions d'un nouvel aéroport, mais rien ne s’est concrétisé pendant des années, pour différentes raisons. Enfin en 1990, afin de faire croître la confiance de la population en l'avenir de Hong Kong sous la souveraineté chinoise après les manifestations de la place Tian'anmen en 1989, le gouvernement de Hong Kong décide d'avancer le plan « jardin de Rose », dont l'aéroport international de Chek Lap Kok figurait à la pièce principale.
Le 6 juillet 1998 à 1 h 28 dans le matin, Kai Tak a été finalement retiré de service comme aéroport. Le terminal conteneurs, a dû être cependant, temporairement réactivé en raison d'une erreur de programmation dans le système de transport de cargaison du nouvel aéroport.
En plus, du fait de la difficulté et de la dangerosité potentielle de chaque atterrissage, Hong Kong grossissait bien plus vite que la capacité de l'aéroport. Il pouvait accueillir environ 24 millions de passagers par an (Roissy en accueille plus de 50 millions par exemple) et en plus 1,56 millions de tonnes de fret durant ses dernières années. Il était devenu difficile de gérer les slots pour le décollage et l'atterrissage, des vols ont dû être suspendus. De plus, les exigences requises pour le décollage et l'atterrissage ont obligé à limiter la hauteur des bâtiments sur la baie de Kowloon. L'aéroport a causé également de sérieuses nuisances pour les proches résidents. Un couvre-feu de minuit à 6 h 30 a aussi contribué aux limitations pour l'usage de cet aéroport.
En conséquence, le gouvernement de Hong Kong se mit à chercher des solutions pour remplacer cet intrastructure dès la fin des années 1980. Il choisit finalement les îles de Chep Lap Kok et Lam Chau situés au nord de l'île de Lantau, au sud-ouest du territoire parmi plusieurs endroits (on parlait même de l'installer du côté sud de l'île de Hong Kong). Une énorme quantité de ressources humaines et financières ont été mobilisées pour construire le nouvel aéroport international, qui faisait partie des 10 programmes du "Hong Kong's Airport Core Programme".
Sitôt la construction décidée et lancée en 1991, le gouvernement hongkongais, alors encore colonie de la couronne britannique, mis tout en œuvre pour pouvoir achever le nouvel aéroport avant la rétrocession du territoire à la Chine en 1997. Hong-Kong, une zone démocratique et d'économie capitaliste, avait en effet peur d'être marginalisé par la Chine et pensait que son expansion allait être freinée par son futur et puissant propriétaire. Il était donc nécessaire d'inaugurer le nouvel aéroport, pièce maîtresse du développement économique de Hong-Kong et mettre la Chine devant le fait accompli.
Un chantier titanesque fut donc lancé avec un objectif de sept ans pour la livraison. Celui-ci était notamment constitué du terrassement (aplanissement) des deux îlots montagneux de Chep Lap Kok et Lam Chau, de leur réunification à l'aide des gravats issus de la destruction des reliefs, du dragage des fonds marins pour stabiliser l'île artificielle ainsi créée (aspiration des boues instables sur 12 mètres d'épaisseur pour avoir la roche nue comme socle), et la construction de l'aéroport lui-même, alors le plus grand espace clos du monde. De même une autoroute menant directement au centre de Hong-Kong du être créée (les voies d'accès existantes étant saturées), ainsi q'une voie ferroviaire à grande vitesse. Ces voies de communications ont nécessité la création d'un tunnel et d'un double pont.
Le nouvel aéroport a officiellement été ouvert le 6 juillet 1998. Après le dernier atterrissage à Kai Tak qui eut lieu à 1 h 28 du matin, tous les véhicules nécessaires au fonctionnement de l'aéroport ont été massivement déplacés vers Chep Lap Lok en une nuit, pour accueillir le premier atterrissage à 6 h 25 du matin. Le nouvel aéroport prend alors le code IATA de son prédécesseur.
Après sa mise hors service, le terminal passager fut transformé pour accueillir des bureaux gouvernementaux, un parcours de karting, des salles de billard, un terrain de récréation, des pistes de bowling, des salles d'exposition de ventes de voiture et un parcours de golf.
Le terminal a finalement été démantelé entre décembre 2003 et janvier 2004. De nombreux amateurs d'aviation ont regretté la fermeture définitive de Kai Tak, dont l'approche à l'atterrissage était unique au monde et constituait une sorte d'« attraction ». Quelques nostalgiques avaient même proposé de garder à Kai Tak environ 1 km de piste destiné à l'aviation générale, puisque l'aviation privée est interdite à Chek Lap Kok.